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La réforme des tarifs douaniers vue par la Banque mondiale

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  • La réforme des tarifs douaniers vue par la Banque mondiale

    Une étude de la Banque mondiale indique que la réforme des tarifs douaniers, les subventions et les programmes de soutiens engendreraient des gains de près de 300 milliards de dollars. Mais l'étude apporte aussi des nuances en précisant que des réductions draconiennes des tarifs agricoles généreraient 12 fois plus de gains que l’abolition des subventions à l’exportation et le soutien interne à l’agriculture qui fausse les échanges. Et elle recommande aussi aux pays en développement (PED) de suivre le rythme des réformes engagées par leurs partenaires commerciaux sous peine de perdre tout bénéfice de la réforme agricole.

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    L’abolition des tarifs douaniers, des subventions et des programmes de soutien interne engendrerait des gains de près de 300 milliards de dollars par an d’ici à 2015, ce qui permettrait d’améliorer le bien-être du monde. Cette information, qui précise que les deux tiers de ces gains résulteraient de la réforme du commerce agricole, est révélée par une étude de la Banque mondiale publiée récemment et intitulée Agricultural Trade Reform and the Doha Development Agenda.

    Les auteurs du document soutiennent que les pays en développement (PED) recevraient 45 % des gains réalisés à l’échelon mondial, soit 135 milliards de dollars. Ce qui représente l’équivalent de plus de deux fois leur part du produit intérieur brut mondial.

    Selon M. Will Martin, l’un des auteurs de l’étude, «des réductions draconiennes des tarifs agricoles généreraient 12 fois plus de gains que l’abolition des subventions à l’exportation et le soutien interne à l’agriculture qui fausse les échanges». Partant de là, la BM estime que «l’élargissement de l’accès aux marchés agricoles constitue la réforme la plus profonde sur laquelle doivent déboucher les négociations du Cycle de Doha placées sous l’égide de l’OMC».

    M. Martin affirme, par ailleurs, que les pays «doivent résister à la tentation politique de soustraire les produits sensibles et spéciaux aux réductions tarifaires, car ces exemptions vont contrecarrer les efforts visant à élargir l’accès aux marchés. Aussi, la plupart des gains potentiels de bien-être à retirer de la réforme agricole mondiale ne se réaliseront simplement pas».

    L’étude démontre, en effet, que si 2 % seulement des lignes tarifaires des pays développés et 4 % de celles des PED étaient classées sensibles ou spéciales et sujettes à une réduction tarifaire de 15 % seulement, les gains de bien-être que la réforme agricole mondiale rapporterait aux PED s’évaporeraient pratiquement.

    L’étude souligne que les abaissements tarifaires peuvent être trompeurs, car les réductions portent non pas sur les tarifs effectivement appliqués, mais plutôt sur les tarifs consolidés. De ce fait la BM recommande d’abaisser d’au moins 75 % les plus hauts tarifs consolidés pour réduire d’un tiers le tarif agricole moyen appliqué à l’échelle mondiale.

    Nécessité de suivre le rythme de réformes des partenaires M. Kym Anderson, l’autre auteur de l’étude, indique, de son côté, que l’ouverture des marchés des pays développés aura des incidences profondes, dans la mesure où elle incitera les pays en développement à faire de même en ouvrant leurs propres marchés.

    Cette ouverture aura pour effet d’accélérer les échanges au sein du monde en développement. En revanche, les PED risquent de perdre la plupart de leurs gains potentiels s’ils ne suivent pas le rythme des réformes engagées par leurs partenaires commerciaux, soutient-on.

    Tout en accordant la priorité à la réforme agricole, l’étude reconnaît, par ailleurs, l’importance de l’élargissement de l’accès au marché pour les produits non agricoles, surtout les textiles et les vêtements. «La combinaison d’une réduction de 50 % des tarifs non agricoles des pays développés avec une baisse de 33 % des tarifs agricoles des PED accroîtrait de 80 % les gains que réaliseront les PED grâce au Cycle de Doha», expliquent les auteurs de l’étude.

    L’étude prévoit qu’une pleine libéralisation des échanges pourrait déboucher sur une réduction de 6 % de la pauvreté en Afrique subsaharienne (une région qui abritera la majorité des populations les plus pauvres de la planète en 2015).

    Cela constitue un pas de plus vers la réalisation du premier des objectifs de développement pour le Millénaire, à savoir celui de réduire de moitié la pauvreté à l’horizon 2015. Les auteurs concluent que l’aide au développement des échanges constitue un moyen pour les PED d’en finir avec la pauvreté grâce au commerce, tout comme elle constitue un moyen potentiellement par lequel les pays développés peuvent venir en aide aux populations des pays à faible revenu.

    L’étude soutient, enfin, que la libéralisation aura pour effet un accroissement de la production et des emplois agricoles dans toutes les régions en développement et n’aura pas pour effet de décimer le secteur agricole des pays développés, contrairement aux affirmations des groupes d’intérêt agricoles de ces pays.

    Source: Le Jeune indépendant
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