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Algerie : Indemnisations -Meme pour les terroristes en activité

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  • Algerie : Indemnisations -Meme pour les terroristes en activité

    L’Etat algérien n’est vraiment pas avare en largesses à l’endroit des terroristes. A en croire Echourouk, qui a tendu le dictaphone à Merouane Aâzi, le président de la cellule d’assistance juridique dans le cadre de l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, les indemnisations des victimes de «la tragédie nationale» viennent d’être étendues aux terroristes qui ne sont ni déclarés morts, ni disparus. Autrement dit, y compris ceux qui sont toujours en activité. Ahurissant !

    Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Selon l’interlocuteur d’ Echourouk, ce nouvel état de fait est établi par une instruction présidentielle, laquelle a statué sur des indemnisations tous azimuts. C’est-à- dire, qui bénéficient sans distinction aux familles des terroristes. Que ces derniers aient été éliminés, portés disparus, repentis ou toujours sévissant dans les maquis. L’instruction présidentielle dont il est question élargit également l’éventail des familles éligibles aux indemnisations. Dans un premier temps, les indemnisations n’étaient octroyées qu’aux familles des «victimes de la tragédie nationale» dont le revenu mensuel était inférieur au salaire national minimum garanti (SNMG). L’instruction présidentielle est venue, explique Merouane Aâzi, corriger cette situation, en statuant que les indemnisations englobent toutes les familles des «victimes de la tragédie nationale», indépendamment de leur situation sociale et de leurs revenus mensuels. Selon Merouane Aâzi, l’instruction présidentielle permet également d’alléger les procédures administratives que les familles postulant aux compensations financières doivent accomplir. Ainsi, contrairement aux dispositions passées, les familles demandeuses d’indemnisations ne se tracasseraient plus à fournir le fameux procès-verbal établissant le décès ou la disparition de leurs enfants. «Une intervention directe du président de la République a permis de régler le problème des personnes dont les noms ne sont ni inscrits sur les listes des terroristes abattus dans le cadre de la lutte antiterroriste ni portés sur les listes des disparus », a soutenu le président de la cellule d’assistance juridique instituée dans le cadre de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui officie en tant que structure de médiation entre les familles des «victimes de la tragédie nationale» et les pouvoirs publics. D’après Merouane Aâzi, l’instruction présidentielle a permis d’indemniser 4 000 autres familles de «victimes de la tragédie nationale», ce qui porte leur nombre à 11 000 au total. Cette diligence à chérir les familles des terroristes contraste, malheureusement, avec l’extrême insouciance à l’endroit des Patriotes et de leurs familles dont la majorité se débat dans les pires difficultés du quotidien. Pendant que les familles des terroristes qui ne se sont pas repentis, ni portés morts ou disparus, c'est-à-dire ceux pouvant être encore en activité, empochent le pactole, les familles, des Patriotes, les Patriotes eux-mêmes, se contentent de faire avec la promesse qui leur est faite d’examiner leur situation. Le Premier ministre, présentant le plan d’action devant le Parlement, avait réitéré la promesse de cette prise en charge. Sans plus. C’est comme si, s’agissant de ces valeureux Algériens qui ont vaillamment défendu la République contre les assauts des hordes terroristes, rien n’urgeait. Toute l’attention est braquée sur les terroristes et leurs familles. L’Etat agit comme s’il est tenu d’honorer un deal passé avec le terrorisme. Il fait pire, en modulant la charte pour la paix et la réconciliation nationale selon l’exigence de la compromission. Pour ce faire, il faut le dire, le président de la République avait pris le soin d’épiloguer le texte de la loi par un article lui conférant la prérogative d’énoncer toute mesure qu’il jugera à même de restaurer la paix. L’instruction qu’il vient de promulguer fait partie de ces mesures. En effet, la décision prise d’indemniser, sans discernement, les familles des terroristes ne saurait se comprendre comme un simple texte d’application pris dans le cadre de l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. C’est une mesure qui va au-delà des dispositions de la loi en question. Une loi dont le délai de vigueur a, il y a lieu de le répéter, expiré il y a belle lurette. Et, à notre connaissance, elle n’a pas fait officiellement l’objet de prorogation. La loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale vit de reconduction tacite. Maintenue en vigueur, en dépit de l’expiration des délais qui lui étaient impartis, cette loi ne semble pas pousser au dégarnissement des maquis terroristes. L’horrible carnage qui a coûté la vie à 18 gendarmes à Bordj-Bou-Arréridj le mercredi dernier, l’assassinat, lundi, de cinq gardes communaux à Khenchela et les attentats tout aussi sanglants qui ont marqué le début de l’été attestent, en tout cas, du contraire. Alors une seule question se pose : jusqu’à quand l’Etat continuera-t-il à accorder une prime à la nuisance terroriste ?
    S. A. I.( Le Soir d'Algérie)
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