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UPM: Le « temps de pudeur » est-il passé après le carnage de Ghaza ?

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  • UPM: Le « temps de pudeur » est-il passé après le carnage de Ghaza ?

    Le « temps de pudeur » est-il passé après le carnage de Ghaza ?

    Les Etats arabes reviennent à l'UPM

    On reparle à nouveau de l'UPM. Cette fois-ci, c'est un responsable de la Ligue arabe, Mohamed Al-Nasseri, chef du département de la coopération euro-arabe, qui l'a annoncé. Dans une déclaration à l'agence de presse française, il a annoncé que tout le «groupe arabe va participer aux prochaines réunions» de l'Union pour la Méditerranée, en précisant que les Arabes ne seront «pas ceux qui bloquent le processus». Selon M. Al-Nasseri, le groupe arabe, y compris les Palestiniens, sera présent à Bruxelles pour une réunion du comité des hauts-représentants des 43 pays membres de l'UPM.

    Ce serait l'occasion, à près d'une année de son lancement en grande pompe à Paris, le 13 juillet 2008, d'officialiser le «dégel officiel» de l'UPM.

    On peut se demander ce qu'il y a de «nouveau» pour que les pays arabes changent de position ! Considèrent-ils qu'un «temps de pudeur» suffisant s'est passé depuis le massacre de Ghaza par l'armada israélienne ? Il est vrai que les grands médias arabes n'accordent pas une couverture significative au fait que Ghaza continue à subir un blocus criminel, ce qui permet de passer outre l'hostilité populaire à une UPM considérée comme une machine à «normaliser» avec Israël. Pourtant, le discours «franc» de Benjamin Netanyahu préconisant un bantoustan palestinien sous contrôle israélien comme forme d'Etat a échaudé même les «professionnels» de la négociation au sein de l'Autorité palestinienne. Les Européens, eux, ont trouvé des aspects «positifs» à un discours qui a suscité l'indignation des officiels arabes, y compris «modérés». Théoriquement, il n'y a rien à faire dans une Union dans laquelle est présent un Etat qui refuse l'offre de paix arabe pourtant minimaliste.

    «Dépolitiser»

    A l'évidence, l'Egypte, qui a demandé le «gel» des réunions politiques de l'UPM en raison du carnage subi par les Palestiniens, a tout fait pour remettre les choses en marche.

    Le 20 mai dernier, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, constatait que l'UPM était «bloquée». Une semaine plus tard, il rencontrait son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit qui a déclaré que la France et l'Egypte voulaient «réactiver l'Union pour la Méditerranée dans ses aspects techniques et sectoriels». Le chef de la diplomatie égyptienne précisait que l'objectif est de revenir à «l'idée d'origine de l'UPM, qui n'a pas été conçue pour résoudre le conflit israélo-palestinien ni les conflits entre deux pays, mais pour renforcer le tissu des relations entre pays riverains de la Méditerranée».

    Il avait annoncé dans la foulée qu'une réunion de l'UPM se tiendrait à Paris, le 25 juin, sur le thème du développement durable et que les pays arabes y seront présents à un niveau ministériel. La démarche égyptienne consiste donc à «dépolitiser» une UPM devenue plus que suspecte aux yeux des opinions arabes après le martyre de Ghaza. Mais le discours sur une «UPM des projets» par opposition à une UPM qui serait «politique» n'est pas vraiment tenable. Le Caire semble avoir convaincu les autres pays arabes de faire preuve de «souplesse» afin de marquer des points dans la bataille diplomatique.

    Un contexte «favorable»

    Le Caire, qui co-préside l'UPM avec la France, semble convaincu qu'il y a un «contexte» favorable pour les Arabes en raison des divergences apparentes entre Israël et certains pays européens au sujet de la colonisation des territoires palestiniens. Ce jeu diplomatique semble ignorer ce qui est connu d'expérience : les pays occidentaux n'exerceront aucune pression sur Israël. Mais l'appel à la «souplesse» traduit bien la permanence de la démarche des «modérés» qui n'a jamais rien rapporté. Le discours développé par le responsable de la Ligue arabe correspond parfaitement à la démarche préconisée par l'Egypte et apparemment avalisée par les autres pays arabes. «Nous attendons qu'Israël s'engage à faire face à ses engagements pris à Barcelone ou à Marseille (en novembre 2008) sur le processus de paix». Mais, a ajouté Mohamed Al-Nasseri, «cela n'empêche que le groupe arabe ne sera pas celui qui bloquera le processus de l'UPM. Nous attendons de l'autre partie un certain assouplissement, une position plus claire».

    Tout indique qu'il attendra longtemps. Et puis il y aura toujours la possibilité de «dépolitiser» la question en réaffirmant qu'on est devant une union de projet et non un projet d'union politique... Les officiels arabes ont l'habitude de jouer sur les mots.

    Le Quotidien d'Oran
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