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    Patate chaude
    Par :Mounir Boudjema

    Alger, avec son insistance de vouloir ramener l’ex-golden-boy, semble ne pas craindre le déballage médiatique qui va suivre, surtout que Khelifa ne va pas se priver de balancer des noms, encore des noms.

    Après six ans d’immunité et de péripéties judiciaires, Abdelmoumène Khelifa sera extradé en Algérie. La justice britannique a ainsi accédé à la demande d’Alger qui héritera bientôt de cette patate chaude.
    Les autorités algériennes ont mis les moyens pour obtenir l’extradition de Khelifa, responsable de la plus monstrueuse arnaque bancaire de la décennie. Jamais un dossier n’avait été aussi bien ficelé. Jamais un cas d’extradition n’a suscité autant de négociations, de tractations diplomatiques et de tensions politiques. Khelifa sera extradé en Algérie malgré l’appel qu’il a interjeté comme dernière cartouche dans sa guerre perdue d’avance contre les autorités algériennes. Ce n’est qu’une question de temps.
    Mais après ? Quand les images d’un Khelifa menotté sur le tarmac de l’aéroport d’Alger seront vues par les Algériens, restera, probablement, le plus difficile : le juger en Algérie. Khelifa est une patate chaude qui risque de brûler bien des mains au sein du système. Sa défaite à Londres a été davantage politique que judiciaire. Lui qui avait mis l’accent sur le fait que son affaire est un complot politique aura perdu cette bataille puisque la justice britannique a compris que l’Algérie n’est pas la République bananière que le milliardaire déchu prétend qu’elle est.
    Khelifa ne sera ni torturé, ni maltraité, ni voué aux gémonies de ses victimes nombreuses et ruinées. Il devra comparaître dans un nouveau procès, dans un “délai raisonnable”. Alger a cédé sur le verdict du procès Khelifa de Blida où on l’avait jugé par contumace et qui avait laissé un goût d’inachevé dans l’atmosphère.
    Alger, avec son insistance de vouloir ramener l’ex-golden boy, semble ne pas craindre le déballage médiatique qui va suivre, surtout que Khelifa ne va pas se priver de balancer des noms, encore des noms. Des titulaires de cartes bancaires dorées ou de crédits faramineux. Il va engager la bataille de l’opinion contre le pouvoir. Il tentera de salir des réputations ou de déboulonner les puissants en les accusant d’être ses complices dans une escroquerie diabolique.
    Mais le plus important, quoi que “révélera” Khelifa à la barre des accusés, c’est que l’Algérie a gagné plus qu’une bataille judiciaire. Londres, qui est réputée pour être pointilleuse sur le protocole des extraditions, n’a mis que deux années à trancher le cas Khelifa, alors qu’elle en avait mis dix pour celui du financier du GIA, Rachid Ramda, demandée par Paris. Un signe que la crédibilité de l’État face à un voleur est dorénavant reconnue.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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