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    Une question... une seule
    par Aïssa Hirèche
    A voir comment travaillaient, jadis, les Algériens et comment ils le font actuellemnt, on ne peut s'empêcher de faire le triste constat d'une régression indiscutable. A voir comment allaient les choses sur tous les plans et comment elles vont, on ne peut éviter de tirer la sombre conclusion que nous marchons à reculons depuis longtemps. Depuis très longtemps même !

    Du temps de Boumediene, on parlait stratégie de développement. Certes, la stratégie mise en place à l'époque avait ses défauts, mais elle était là, claire, simple, visible et compréhensible. Que certains ne furent (ou ne soient) pas d'accord avec le contenu, l'objectif ou même la mise en oeuvre de cette stratégie, c'est tout à fait normal. Néanmoins, nul ne peut récuser le fait qu'il y avait une stratégie. Cohérente. Longuement étudiée. Sérieuse. Et qui, en plus, avait le mérite de vouloir prendre en charge le devenir de tout le pays. Qui a oublié la stratégie des «industries industrialisantes» ? Qui ne se souvient donc plus du fameux «noircissement de la matrice» (des branches économiques) auquel aspirait ladite stratégie et qui se déclinait comme une réponse longuement réfléchie aux interrogations du citoyen à propos du devenir de son pays.

    Depuis longtemps, il n'a plus été question d'une stratégie, d'un développement réfléchi, d'une tentative de maîtriser les aspects d'un développement si nécessaire pourtant. Dans les discours, tous les concepts reviennent. Dans les discours seulement ! En réalité, on ne voit aucune stratégie, ni aucun travail cohérent. On nous balance des chiffres, rien que des chiffres et, parfois, des dates. Un programme dont on n'arrive pas à regrouper les éléments. Un programme soutenu par un gouvernement qui semble somnoler et ne se réveiller que pour aller chasser des sympathies la veille d'élections. Au moment où, partout ailleurs, ce sont les tratèges qui font marcher les économies qui tracent les bordures de chemins qui mènent vers l'avenir. Ici, ce sont les discours qui succèdent aux discours, les annonces qui suivent les annonces. Sans rien de réel. Sans rien de compréhensible.

    Depuis combien d'années que certains nous chantent le refrain d'une «stratégie d'industrialisation» et nous n'avons rien vu venir. Nous ne comprenons même pas de quoi il s'agit. Ni qui s'en occupe. Est-ce ainsi que d'aucuns comptent mener le pays à bon port ? Est-ce pour faire croire qu'en haut lieu on discute stratégie ou bien est-ce simplement pour tromper et ceux du bas et ceux d'en haut ? Pour ceux d'en haut, on ne sait pas trop mais pour le petit peuple, une chose est certaine, il est difficile à tromper. Il pose certainement une question et une seule : quelle est, aujourd'hui, la stratégie algérienne de développement ?


    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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