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Béjaïa entre affluence et désagréments

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  • Béjaïa entre affluence et désagréments

    Le littoral de la wilaya de Béjaïa figure en tête des destinations les plus prisées en Algérie.

    Chaque année, avant même l’ouverture officielle de la saison estivale, les premières cohortes d’estivants font leur apparition sur les plages de Béjaïa. Beaucoup d’entre eux choisissent cette destination pour ses sites féeriques et sa proximité avec leurs wilayas d’origine. Sétifiens, Bordjis, Constantinois et autres viennent chaque année passer leurs vacances à Béjaïa. Que font l’administration et la population locale pour rendre le séjour des estivants agréable ? A t-on réuni les conditions nécessaires pour les prendre en charge ?

    Depuis l’ouverture de la saison estivale à nos jours, sur les trente-quatre plages de la wilaya autorisées à la baignade, des pics allant jusqu’à 15 000 estivants sont enregistrés les week-ends, selon la Protection civile. Durant la semaine, le taux de fréquentation des plages est nettement inférieur.

    C’est dire qu’on est toujours loin des grands rushs. Comme le départ des familles est généralement lié à la scolarité de leurs enfants, l’on s’attend à Béjaïa, comme ailleurs, à voir plus de vacanciers sur les autres plages et dans les rues de la ville une fois les résultats du baccalauréat et autres examens rendus publics. “Vous savez, personnellement je ne prends mes vacances qu’une fois que tout est réglé. C’est-à-dire, une fois que mes enfants ont eu leurs résultats scolaires”, nous dit Mohamed, pâtissier au Centre-Ville.

    Ainsi, des milliers de pères de famille attendent impatiemment que l’année scolaire tire complètement à sa fin avant de mettre la cap sur d’autres projets à l’image des vacances d’été.

    Mais une fois la décision prise, que trouveront-ils comme infrastructures et commodités pour passer un agréable séjour ?

    Il faut dire à ce propos que les préparatifs de la saison estivale à Béjaïa n’obéissent aucunement à faire booster le secteur du tourisme. Preuve en est que chaque année l’on assiste à une sorte de rituel consistant exclusivement à organiser des campagnes de nettoyage çà et là sans pour autant réfléchir à mettre en œuvre une stratégie à même de faire de Béjaïa un pôle touristique par excellence. Cela reste présentement au stade de voeux pieu. Même si Béjaïa, de l’avis unanime, est une wilaya à vocation touristique, il n’en vaut pas moins la peine, aux yeux tant de l’administration que de la population locale, de consentir davantage d’efforts pour assurer de meilleures conditions de prise en charge des estivants.

    Pour preuve, l’état des lieux à Tichy qui est incontestablement la vitrine de la wilaya de Béjaïa, est depuis trois ans désolant, voire révoltant.

    Les travaux portant extension de la RN9 et l’aménagement de la ville s’éternisent pénalisant fortement les commerçants de la région et les estivants.

    Cela va sans dire que les conditions d’accueil au niveau des différents établissements hôteliers laissent à désirer. L’autre problème auquel sont confrontés les estivants a trait aux déplacements du chef-lieu de la wilaya vers les plages et autres sites touristiques.

    Une anarchie indescriptible caractérise ce créneau malgré la flotte de transporteurs engagée durant cette période pour travailler sur les lignes desservant les côtes est et ouest. La restauration fait également défaut dans la wilaya. En effet, des gargotes et autres baraques de fortune sont installées un peu partout sur les plages en violation de la loi en vigueur et mettant ainsi la vie de milliers de personnes en danger. Il reste fort heureusement d’ailleurs qu’aucun cas d’intoxication alimentaire n’a été signalé jusqu’à aujourd’hui. En ce qui concerne la sécurité des estivants, la direction de la Protection civile a renforcé son équipement avec l’acquisition cette année de huit nouveaux zodiacs.

    Néanmoins, cinq cas de noyade ont été enregistrés depuis l’ouverture de la saison estivale. Dans la ville de Béjaïa, les citoyens ne savent plus où donner de la tête pour ne pas voir leurs foyers plonger dans l’obscurité au moment où ils en ont le plus besoin du fait de la chaleur accablante. Depuis plus d’une semaine, des coupures d’électricité ont été signalées dans plusieurs quartiers de la ville et dans d’autres communes de la wilaya. Le délestage est revenu ainsi de plus bel.

    Autre désagrément. Hier, les restaurateurs ont été contraints de baisser rideau en raison d’une inopportune coupure du gaz. Le problème récurrent des coupures d’eau courante apparaît aussi au grand jour en attendant. Pour tout un secteur, l’administration de wilaya n’a dégagé qu’une insignifiante enveloppe financière de l’ordre de 280 millions de dinars. Cela illustre on ne peut plus mieux la place réservée à un secteur pourtant réputé être la vocation de Béjaïa. Ahurissant !

    Il est clair qu’il reste beaucoup à faire sur le terrain pour satisfaire aux exigences des estivants. Si rien n’est fait pour que les stations balnéaires de Béjaïa fassent vraiment le bonheur des randonneurs, des baigneurs, des amateurs de pêche et autres, il est urgent de penser tout d’abord à mettre sur les rails le secteurs du tourisme avant de mettre au point une nouvelle politique de gestion de ce secteur. N’empêche que Béjaïa a une kyrielle de centres côtiers qui se prêtent merveilleusement au séjour.

    Par la Dépêche de Kabylie
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