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La fugue des enfants en Algérie

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  • La fugue des enfants en Algérie

    Plusieurs facteurs nous incitent à comprendre les raisons qui incitent les enfants en Algérie à prendre la clé des champs, laissant derrière eux des parents dans un état de choc pour certains ou dans une totale indifférence pour d’autres.

    Combien de fois avons-nous lu et entendu dans les médias (journaux, radio, télévision…) ou affichés sur les murs des avis de recherches concernant des adolescents des deux sexes, ne dépassant guère les 16 ou 17 ans ? La disparition d’enfants est devenue ces dernières années un phénomène qui tend à se généraliser en Algérie.

    A travers cette petite enquête que nous avons initiée au niveau de la ville des Genêts, l’on constate que les enfants disparus sont en majorité issus de familles vivant en-dessous du seuil de la pauvreté. Il est clair alors que ces chérubins ont voulu “changer” et fuir la misère.

    Dans la majorité des cas, les parents ne signalent jamais les fugues de leur progéniture, par crainte du scandale familial. Ces parents, sachant pertinemment que leurs gosses sont partis se débrouiller sous des cieux plus cléments et pour calmer leur faim. Il existe aussi des adolescents qui quittent le domicile familial en dépit de leur aisance même, car chouchoutés. Nous découvrons également une autre catégorie de fugueurs (garçons et filles), celle des enfants maltraités ou tout simplement victimes de sévices sexuels, notamment la frange féminine.

    Battus, traumatisés, ces derniers n’ont d’autre alternative que la fugue et le vagabondage qui mènent à la délinquance. Cette catégorie généralement ne réintègre jamais le domicile parental. Leurs parents ne s’en soucient guère, et ne se pressent pas de les retrouver. Eu égard à l’absence de structures pour prévenir de pareils cas, le nombre de fugueurs va en augmentant.

    Incontestablement, la plupart des mômes deviennent des délinquants. Nombreux sont ceux qui se droguent, s’adonnent à la prostitution, au trafic en tous genres. D’autres, plus tard, répercutent la violence subie sur leurs proches, leur épouse et peut-être leurs enfants. A Tizi Ouzou, la prise en charge psychologique est quasiment inexistante. Nos établissements scolaires ne disposent pas (encore) de psychologues. Les services judiciaires avancent un taux de 60% d’enfants fugueurs ou disparus qui n’ont jamais fréquenté les bancs de l’école ou ont subi un échec scolaire prématuré. Dans cette perspective, la démission criante des parents est invoquée le plus souvent, car dans chaque foyer qui enregistre une fugue, l’indifférence règne en maître absolu.

    C’est une aubaine pour le chef de famille qui se dit souvent que c’est une bouche de moins à nourrir. Les services de sécurité arrivent rarement à mettre la main sur ces anges fugueurs, et quand c’est le cas, ils sont remis à leurs parents qui n’ont jamais été inquiétés par la loi.

    Quelles que soient les raisons qui ont poussé l’enfant à fuguer, une question mérite d’être posée : qu’y a-t-il de pire chose que de laisser son enfant errer de ville en ville sans se soucier de son devenir ? Existe-t-il des associations à Tizi-Ouzou qui luttent pour les droits de l’enfant, et dénoncent ce fléau ?

    Aujourd’hui, malheureusement, nous assistons impuissants à une nouvelle génération de parents qui, en définitive, n’ont rien à voir avec nos traditions et culture, car, procréer pour battre et ensuite abandonner, quelles que soient les difficultés de la vie, n’est même pas un réflexe animal. C’est un acte immoral contraire à la nature et à la loi.


    Par La Dépêche de Kabylie
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