Investissements arabes en Algérie : les raisons d’un échec
Par ali idir , le 29/06/2009
Ils avaient annoncé des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Leurs projets ont été présentés aux plus hautes autorités du pays, dont le président Bouteflika. Mais des années sont passées et aucun grand projet annoncé par un groupe arabe n'a encore vu le jour. Trois dossiers illustrent cet échec des investissements arabes en Algérie : Emaar et le fonds EIIC dans le tourisme et Moubadala dans l'aluminium. Des échecs qui s'expliquent presque tous de la même manière : les Algériens n'ont pas vérifier les capacités d'investissements de ces groupes.
Emaar avait promis un investissement de 25 milliards de dollars, avec à la clé la transformation de la baie d'Alger et la construction de villes touristiques à travers le pays. En juillet 2007, le groupe émirati avait présenté au président Bouteflika les maquettes de son projet pharaonique pour la capitale. Le dossier avait obtenu tous les soutiens mais il n'a jamais démarré.
Officiellement, Emaar évoque un problème de foncier. Mais, dans les faits, les raisons de cet échec sont plus profondes. Les Algériens ont travaillé avec Emaar sans vérifier ses comptes ni demander des garanties de type bancaire par exemple. « En 2007, le groupe émirati avait déjà des engagements très importants un peu partout dans le monde. Sa situation financière ne lui permettait pas de réaliser ses investissements annoncés en Algérie. Avec un peu de vérifications, les Algériens auraient dû comprendre que le choix d'Emaar pour moderniser Alger n'était pas le bon », explique un proche du dossier.
Le cas du fonds EIIC illustre encore mieux la situation. Cette société a obtenu l'accord des autorités algériennes pour lancer le projet Dounia Parc, à l'ouest d'Alger. Un investissement estimé à 5,5 milliards de dollars mais qui ne risque pas de voir le jour, en dépit des assurances de Chérif Rahmani. Comme pour Emaar, les Algériens ont discuté avec le fonds émirati sans aucune vérification préalable de ses comptes. Or, en 2005, cette société comptait moins d'une dizaine de salariés.
Plus grave encore : EIIC ne possède aucune expérience dans la construction de nouvelles villes, comme il souhaite le faire à Alger. « Ce groupe n'a jamais construit une seule maison. Il a réussi à convaincre les Algériens qu'il est capable de gérer un projet de la taille de Dounia Parc », explique la même source.
Même Sonatrach n'a pas échappé à ce manque de vérification de la santé financière et des capacités opérationnelles de ses partenaires. Son projet dans l'aluminium avec Moubadala est gelé. Et de quelle manière : depuis quelques mois, les « partenaires » émiratis ne donnent plus de nouvelles, selon un source proche de Sonatrach. Là encore, une simple vérification aurait permis à Sonatrach de détecter les faiblesses de Moubadala - santé financière fragile et mauvaise gestion- et choisir un autre partenaire plus efficace.
TSA
Par ali idir , le 29/06/2009
Ils avaient annoncé des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Leurs projets ont été présentés aux plus hautes autorités du pays, dont le président Bouteflika. Mais des années sont passées et aucun grand projet annoncé par un groupe arabe n'a encore vu le jour. Trois dossiers illustrent cet échec des investissements arabes en Algérie : Emaar et le fonds EIIC dans le tourisme et Moubadala dans l'aluminium. Des échecs qui s'expliquent presque tous de la même manière : les Algériens n'ont pas vérifier les capacités d'investissements de ces groupes.
Emaar avait promis un investissement de 25 milliards de dollars, avec à la clé la transformation de la baie d'Alger et la construction de villes touristiques à travers le pays. En juillet 2007, le groupe émirati avait présenté au président Bouteflika les maquettes de son projet pharaonique pour la capitale. Le dossier avait obtenu tous les soutiens mais il n'a jamais démarré.
Officiellement, Emaar évoque un problème de foncier. Mais, dans les faits, les raisons de cet échec sont plus profondes. Les Algériens ont travaillé avec Emaar sans vérifier ses comptes ni demander des garanties de type bancaire par exemple. « En 2007, le groupe émirati avait déjà des engagements très importants un peu partout dans le monde. Sa situation financière ne lui permettait pas de réaliser ses investissements annoncés en Algérie. Avec un peu de vérifications, les Algériens auraient dû comprendre que le choix d'Emaar pour moderniser Alger n'était pas le bon », explique un proche du dossier.
Le cas du fonds EIIC illustre encore mieux la situation. Cette société a obtenu l'accord des autorités algériennes pour lancer le projet Dounia Parc, à l'ouest d'Alger. Un investissement estimé à 5,5 milliards de dollars mais qui ne risque pas de voir le jour, en dépit des assurances de Chérif Rahmani. Comme pour Emaar, les Algériens ont discuté avec le fonds émirati sans aucune vérification préalable de ses comptes. Or, en 2005, cette société comptait moins d'une dizaine de salariés.
Plus grave encore : EIIC ne possède aucune expérience dans la construction de nouvelles villes, comme il souhaite le faire à Alger. « Ce groupe n'a jamais construit une seule maison. Il a réussi à convaincre les Algériens qu'il est capable de gérer un projet de la taille de Dounia Parc », explique la même source.
Même Sonatrach n'a pas échappé à ce manque de vérification de la santé financière et des capacités opérationnelles de ses partenaires. Son projet dans l'aluminium avec Moubadala est gelé. Et de quelle manière : depuis quelques mois, les « partenaires » émiratis ne donnent plus de nouvelles, selon un source proche de Sonatrach. Là encore, une simple vérification aurait permis à Sonatrach de détecter les faiblesses de Moubadala - santé financière fragile et mauvaise gestion- et choisir un autre partenaire plus efficace.
TSA
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