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La piscine semi-olympique de Kouba

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  • La piscine semi-olympique de Kouba

    En Algérie, il fait très chaud en ce début de semaine. Les climatiseurs tournent à plein régime, des réserves de bouteilles et de carafes d’eau fraîche emplissent les réfrigérateurs. C’est le rush sur les plages. L’été s’est bel et bien installé et avec lui le casse-tête de trouver des occupations pour les enfants. Ce qui n’est pas un exercice facile, puisque en plus de devoir trouver des loisirs qui plaisent et conviennent aux enfants et qui ne soient pas une corvée pour les parents, il faut également jongler avec leur emploi du temps. Face à ce dilemme permanent, certains parents ont eu la chance de trouver «la bonne idée» et surtout le bon endroit pour ces vacances.

    Cet endroit se situe dans la commune de Kouba. C’est la piscine semi-olympique inaugurée au mois d’août de l’année dernière.

    Vue de l’extérieur, elle ressemble à un grand établissement digne des plus grands centres sportifs. Grand parking sécurisé, des agents de sécurité postés un peu partout alentour, caméras de surveillance, tout y est pour que le citoyen se détende en toute tranquillité.

    L’intérieur est encore plus impressionnant. D’abord la propreté qui se dégage dès que l’on entre. Un sol brillant se déroule sous les pieds jusqu’au bassin et l’odeur de chlore laisse place à un parfum fruité des produits d’entretien.
    Dès les premiers pas foulés dans le hall d’entrée, un réceptionniste fait l’accueil et renseigne les adhérents mais aussi les futurs clients venus s’informer sur les inscriptions. Ces derniers sont tellement nombreux à convoiter cet endroit de détente qu’il faut parfois attendre son tour pour pouvoir décrocher toutes les informations nécessaires à une inscription.

    Et là, c’est toujours le même sourire qui s’affiche sur tous les visages.

    Et pour cause, avec les prix affichés par cet établissement, difficile de ne pas sourire. 1000 dinars par mois pour deux séances par semaine, et 500 dinars pour la même période à raison d’une séance par semaine, difficile de trouver des meilleurs prix.

    L’étape des inscriptions passée, l’adhérent peut alors profiter du bassin. Profonde de 2 m et composée de huit couloirs, la piscine répond aux normes olympiques.

    Pour la sécurité, un groupe de 23 entraîneurs et secouristes constitué en brigades entoure ce dernier. Sans parler de l’infirmier et du médecin toujours présents dans cet établissement. Ces derniers ont été «triés sur le volet», selon le directeur de cet établissement, Chadi Foued. «Ils ont tous une expérience dans le domaine, on les a tous triés sur le volet, on ne joue pas avec ça ici», a-t-il déclaré.

    Autant d’arguments qui ont séduit pas moins de 300 personnes rien que pour cette année. Beaucoup d’entre elles arrivent de communes très lointaines.

    C’est le cas de Mourad, un quinquagénaire de Blida. Ce dernier n’hésite pas à parcourir une cinquantaine de kilomètres deux fois par semaine pour venir à Kouba.

    «Le cadre est très agréable, l’accueil, le personnel, on a rien à redire, on se sent tellement bien qu’on à l’impression qu’on est en famille», s’est-il exprimé.
    Venu accompagner son fils à son cours «d’apprentissage de natation» il a indiqué: «Mon fils est content, alors je suis content» avant d’ajouter: «On a une piscine, des loisirs et de la détente, alors pourquoi s’en priver...»
    La réputation de cet établissement est telle, qu’il enregistre même des clients qui arrivent d’autres wilayas à l’instar de Tipaza.

    Et pour faire face à ce grand nombre d’adhérents et à la demande grandissante de nouveaux clients, M.Chadi a élaboré un programme bien ficelé.

    Ainsi, selon le programme qu’il nous a présenté, les hommes entament la première séance de la journée, avant de céder la place pour le reste de la matinée et le début de l’après-midi aux femmes et aux enfants.
    Des séances sont alors organisées pour partager ces deux catégories, et c’est toujours autant de monde qui se bouscule au portillon.

    Pour ce dimanche matin, c’est au tour des femmes. Elles sont regroupées devant la porte à attendre de rentrer toutes ensemble. La grande porte passée, direction les vestiaires où elles se changent pour mettre la tenue adéquate. Chadi Hassina, chef de bassin, a expliqué à ce sujet: «Il y a des règles très strictes à respecter ici, à propos du comportement en général ou bien de l’hygiène, elles touchent même la tenue pour la natation.» Elle explique que pour pouvoir faire trempette, tous les adhérents doivent renter ensemble aux vestiaires, enfiler leur maillot de bain, et là encore certains maillots dits de «plage» sont interdits, sans oublier de mettre les bonnets.
    L’ultime étape est celle du rinçage juste avant de pouvoir plonger dans le bassin.

    Un bassin où l’on oublie tous les tracas quotidiens, mais aussi où l’on soigne ses problèmes de santé. C’est ce qu’ont indiqué la plupart des adhérentes présentes ce jour-là, à l’instar de Ratiba. Cette jeune fille dynamique âgée d’une vingtaine d’années est sortie du bassin avec ses béquilles.

    Après une mauvaise chute il y a une année, qui lui a coûté la déchirure des ligaments de la cheville et la décalcification de l’os, les médecins l’ont orientée vers la natation pour sa rééducation après que Ratiba ait cherché vainement un centre de rééducation.Elle explique: «J’ai eu beaucoup de difficulté à trouver un endroit pour ma rééducation (...) on m’a orientée à la piscine et même là j’ai eu des problèmes, soit c’était trop loin pour moi parce que je ne peux pas beaucoup marcher, soit c’était trop cher, soit on ne me laissait pas entrer tout simplement.» Se sentant exclue et incapable d’assurer ses séances de rééducation pourtant indispensable pour le rétablissement de sa cheville, Ratiba s’est tournée vers ce nouveau centre dès son ouverture au mois d’août 2008.
    Et elle s’est tout de suite sentie soulagée, puisque après avoir discuté avec la direction, cette jeune fille s’est vu attribuer une carte d’adhésion gratuite, avec un programme ouvrable de trois séances par semaine au lieu de deux. L’idéal pour la jeune fille. «J’ai tout de suite été bien accueille, le directeur s’est montré extrêmement compréhensif, il m’a taillé un programme sur mesure avec un accès gratuit», a-t-elle indiqué.

    C’est le même traitement qui est réservé aux personnes avec des défaillances physiques et mentales.

    Ainsi, les personnes autistes, trisomiques ou encore dépressives généralement exclues dans les autres établissements, sont accueillies ici à bras ouverts.

    «On a des cas d’enfants trisomiques et d’enfants autistes inscrits ici et qui sont refusés partout ailleurs (...) on travaille avec eux, et petit à petit ça leur fait du bien», a expliqué M.Chadi avant d’ajouter: «On a également eu des cas de personnes dépressives qui venaient ici (...) c’était une sorte de thérapie pour elles, qui leur faisait beaucoup de bien.» Fatiha en est un exemple. Cette quinquagénaire issue du quartier de Kouba a fait une dépression après le violent séisme du 21 mai 2003, au cours duquel elle a perdu deux de ses enfants et son mari.

    Depuis ce grand traumatisme qui a bouleversé sa vie, elle a développé une peur phobique des espaces clos et de l’eau.

    «C’était difficile pour moi au début, je ne pouvais même pas mettre un pied dans l’eau, depuis que je suis restée 9 heures sous les décombres lors du séisme de 2003, je ne pouvais pas rester dans des espaces comme celui-là, ou dans des espaces réduits et fermés (...) mais petit à petit, avec le travail des instructeurs, un vrai travail de psychologue, je peux maintenant rentrer dans l’eau sans aucun problème, et c’est agréable.»

    Et la natation n’est pas la seule activité qui enregistre ces résultats. Puisque d’autres gymnastiques on activités physique, sont aussi proposées.

    Il s’agit de l’aérobic et du cardio-training, auxquels viendront prochainement s’ajouter un sauna et une salle de musculation.

    Pour revenir à l’aérobic, selon Amel Adnane, professeur chargée des séances, «le sport était perçu comme une vraie corvée pour les femmes qui sont ici, alors que maintenant elles viennent parce que c’est un vrai moment de plaisir (...) elles se retrouvent, se détendent, dansent et oublient leurs problèmes (...) c’est un moment qu’elles consacrent à elles seules (...), elles ont généralement hâte de venir pour avoir une heure à elles toutes seules».
    Et là encore, l’engouement est tel pour ce sport que pas moins de 900 personnes ont défilé dans cette salle durant l’année.

    Saïda Touahri, entraîneur de cardio-training, a indiqué de son côté: «On a des diabétiques ici, et des obèses qui viennent pour le cardio-training et se remettre en forme avec ordonnance du médecin (...) mais avec l’ambiance qu’il y a ici, elles n’ont pas l’impression de faire un grand effort, elles s’amusent.» Et pour combler davantage ses adhérents et les autres clients, cet établissement public a élaboré un nouveau programme d’été.

    Ce dernier comprend des «séances familles» où les parents peuvent accéder à la piscine avec leurs enfants contre des tickets de 100 et 200 dinars. «Pour les lundi et jeudi, nous avons créé des séances familiales (...) Ce sont des séances femmes-enfants et pères-enfants avec des tickets d’entrée de 200 dinars pour les adultes et 100 dinars pour les enfants», a indiqué le responsable de l’établissement.

    Un programme qui s’étale sur une période allant du 1er juillet au 20 août correspondant au début du mois sacré du Ramadhan.

    Durant ce mois, l’établissement fermera ses portes au public pour l’entretien et le changement de l’eau qui se fait une fois par an.

    «On sera en congé durant le mois du Ramadhan, on va entretenir le bassin, changer l’eau, opération qui n’est faite qu’une fois par an (...) le reste de l’année, nous avons un système de filtrage qui nettoie l’eau, c’est un système qui marche tout le temps», a expliqué le responsable.

    Par l'Expression

  • #2
    1000 dinars par mois pour deux séances par semaine
    C'est toujours mieux que les 2500 Da de la piscine du premier Mai.
    Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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    • #3
      ... enfin... c'est un plaisir de voir ca, pourvu que ca dure !
      ?

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