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Le petit homme de Flores different de la tête aux pieds

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  • Le petit homme de Flores different de la tête aux pieds

    Le petit hominidé de Flores était peut-être un nain aux grands pieds mais ce n’était pas un homme moderne atteint d’une pathologie du développement, d’après les conclusions de deux nouvelles études publiées aujourd’hui par la revue Nature.

    Avec une boîte crânienne pas plus grosse que celle d’un chimpanzé, une taille adulte d’environ un mètre pour 30 kg, le petit habitant de Flores, qui vivait il y a entre 17.000 et 95.000 ans sur cette île, ne cesse d’intriguer les paléoanthropologues. La publication de sa découverte en 2004 entraîna une vive controverse entre scientifiques. Les découvreurs estiment qu’H. floresiensis est un Homo erectus devenu nain à cause de ses conditions de vie insulaires, donnant naissance à une nouvelle espèce d’Homo. D’autres contestent cette interprétation et affirment qu’il s’agit d’un Homo sapiens atteint de microcéphalie.

    Petite tête d’hippopotame


    La petitesse de son crâne est de fait une énigme. En admettant que l’habitant de Flores ait rapetissé pour s’adapter à son environnement, aboutir à une aussi petite tête est étonnant et échappe aux proportions connues entre la tête et le corps au cours du développement.

    Eleanor Weston et Adrian Liston, du Musée d’histoire naturelle de Londres (GB), sont allés chercher la réponse chez une espèce naine…d’hippopotames de Madagascar. Ces deux chercheurs montrent que la réduction endocrânienne, conséquence de leur isolement insulaire, atteint jusqu’à 30% de la taille d’origine de ces hippopotames africains, soit bien plus qu’on ne pensait.

    Marcheur mais pas marathonien

    D’autres indices intéressants sur la nature de l’hominidé de Flores proviennent de l’étude détaillée de son pied. Selon William Jungers (Stony Brook University,USA) et ses collègues, le pied d’H. floresiensis est très différent de celui de l’homme moderne. Certes son anatomie permet la station debout et la bipédie : le gros orteil est aligné avec les autres (et non pas opposable comme chez les grands singes ou sur notre main), le pied est rigide et permet au marcheur de se propulser en pliant ses orteils. Cependant ce pied est très long, disproportionné par rapport au fémur ou au tibia, un trait observé chez les chimpanzés et les australopithèques.

    De plus ce pied ne possède pas de voûte comme celui de l’homme moderne : le petit hominidé de Flores pouvait donc marcher mais pas courir sur une longue distance, précisent les chercheurs.

    D’autres études réalisées récemment sur l’omoplate ou le poignet d’H. floresiensis révèlent ce même mélange étonnant entre des caractères primitifs et des caractères modernes.

    L’hominidé indonésien serait donc bien une nouvelle espèce mais il n’est peut-être pas issu d’une branche d’Homo erectus. Il pourrait être issu d’un hominidé plus primitif, soit un Homo erectus très ancien soit un Homo habilis. Autant d’hypothèses qui demandent à être étayées par d’autres découvertes. La présence d’outils de pierre taillés trouvés dans les mêmes sédiments à Liang Bua ajoute une pièce au puzzle : comment ces hominidés pouvaient-ils fabriquer de tels outils avec un aussi petit crâne?


    Par Science et Avenir
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