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La littérature amazighe n’est pas un créneau porteur en Algérie

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  • La littérature amazighe n’est pas un créneau porteur en Algérie

    Amoureux de l’écriture, notamment en tamazight sa langue maternelle, Achour Boudiaf, âgé de 28 ans, n’est pas près de lâcher sa passion favorite, l’écriture.

    Achour est originaire du village Takaâts à Tizi Rached, il a débuté au sein de l’Association des handicapés de sa région, en faisant, entre autres, des monologues et des pièces théâtrales en tamazight avec, notamment, la troupe de sa commune en 1999. Il a fait également de l’animation lors des fêtes organisées dans la région et des galas avec un humour qu’il distille à travers ses sketchs en kabyle.

    «Je voulais d’abord faire profiter les Kabyles où ils se trouvent de mes contes, blagues et sketchs», résume Achour son envie d’écrire et surtout la manière avec laquelle, il peut la partager avec un aussi large public. Il a ajouté, dans ce contexte que «comme le support du livre reste le meilleur moyen pour faire parvenir aux autres nos productions littéraires et artistiques faute de pouvoir enregistrer des cassettes audiovisuels, j’ai pensé alors à éditer des recueils».

    Ce jeune artiste veut surtout toucher les enfants avec ses contes. «C’est une bonne chose lorsqu’on sait qu’aujourd’hui malgré l’introduction de tamazight dans l’enseignement, les livres et surtout les contes et les histoires du terroir manquent terriblement dans cette langue», regrette le jeune écrivain.

    C’est pour cette raison que Achour Boudiaf lance un appel aux éditeurs amoureux de leur langue maternelle de l’aider à réaliser son rêve qui est celui de voir tous ses contes, blagues et histoires édités, lui qui a finalisé déjà deux volumes. Les textes seront illustrés par des dessins. Il a choisi cette procédure afin de faciliter la lecture des histoires et sketchs pour les enfants.

    Une aubaine pour ces derniers, et aussi pour cette langue qui manque terriblement de supports écrits. Achour Boudiaf est de cette génération qui peut faire épanouir tamazight.

    La plus grande déception de ce jeune artiste est que les éditeurs de livre en tamazight ne courent pas les rues et il a été un peu déçu lorsqu’un éditeur de Tizi-Ouzou lui a tout simplement suggéré d’abord de traduire ses contes pour enfants en langue arabe ou française avant de les lui éditer car selon ce dernier «la littérature en tamazight n’intéresse pas les lecteurs». Confiné dans une logique purement commerciale, il a ajouté, au grand dam du jeune écrivain que «la littérature amazighe n’est pas un créneau porteur sur le plan financier».

    Achour n’est pas près d’abandonner. Ainsi, armé de sa volonté et sa connaissance parfaite de ce monde littéraire qu’est les histoires pour enfants, il nous a proposé quelques-unes de ces œuvres, en attendant leur publication. Comme Amdan, Useccu, Lpermi, «Turagt n-tanhart», Remdan, Amddakel-iw, et tant d’autres histoires qui ne manqueront pas d’avoir un écho auprès des lecteurs. Sous une forme simple et directe, Achour relate dans une langue vernaculaire des histoires qui ressemblent de prés aux Timucuha que narraient les vieilles jadis.

    L’autre facette de comédien chez Achour supplante les récits. Il les orne de scènes de rire et de gaieté pour mieux s’emparer de l’imagination des enfants. Il les pousse à ricaner et surtout à imaginer, et c’est là que réside le secret de Achour Boudiaf.

    Par la Dépêche de Kabylie
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