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Le urar, cet acte théâtral, agonise

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  • Le urar, cet acte théâtral, agonise

    Schématiquement, pour qu'il y ait théâtre, il suffit d'avoir un espace, un temps, un acte et un public. Cette définition basique n'exclut donc pas de l'univers théâtral les gouala des souks que feu Abdelkader Alloula avait admirablement assaisonnés aux planches. C'est dire que le théâtre, ce genre littéraire particulier, n'est pas étranger, encore moins étrange, à nos sociétés.

    Le urar, pour les générations qui ont eu la chance de connaître cette ambiance fêtarde de notre Kabylie profonde, est l'exemple non académique de représentation théâtrale ''exécutée'' exclusivement par les femmes et pour les femmes.

    Cette forme de théâtralisation prend aussi des allures de ce que l'on appelle aujourd'hui la comédie musicale. Cela, bien entendu n'a rien à avoir avec Notre Dame de Paris et autre Roi Soleil. Mais les ingrédients qui nous autorisent à parler de comédie musicale sont là : chant, danse, comédie…

    Ce urar théâtralisé exclut, et cela va de soi, les reprises des tubes de l'été, lesquels ne garantissent que le déhanchement. Pas plus.

    En fait le urar dont il s'agit est cette piste opportune saisie lors des timeghriwin par les femmes pour donner libre cours à leurs créations. Sans aucun autre artifice que leur corps et leur verbe, ces Kabyles, de plus en plus vieilles hélas, donnaient formes à des scénettes tenant en haleine, un public averti voyant venir les allusions, des femmes s'interpellant, voire s'achoppant, par isefra interposés. Cela ne s'arrête pas aux seuls échanges de répliques rimées. En plus de s'efforcer d'incarner un rôle, il arrive que la femme ou les femmes (il arrive que deux femmes occupent au même temps la piste), recourt à un déguisement, notamment lorsque la “comédienne” se met dans la peau d'un homme. Sans aller jusqu'à enfiler un seroual, ''l'actrice'' réussira à faire identifier son personnage. Et c'est tout le public féminin qui y adhère et savoure ces instants de théâtralisation.

    Ce fragment de comportement socioculturel de la Kabylie est la preuve, s'il en faut, de l'existence d'un théâtre féminin. Un “théatre”stoppé net par une modernisation sans conscience.

    Aujourd'hui, de plus en plus acculé par les DJ et autres fadeurs des boîtes électroniques, le urar agonise.

    Par T. Ould Amar , La Dépêche de Kabylie

  • #2
    En fait le urar dont il s'agit est cette piste opportune saisie lors des timeghriwin par les femmes pour donner libre cours à leurs créations. Sans aucun autre artifice que leur corps et leur verbe, ces Kabyles, de plus en plus vieilles hélas, donnaient formes à des scénettes tenant en haleine, un public averti voyant venir les allusions, des femmes s'interpellant, voire s'achoppant, par isefra interposés. Cela ne s'arrête pas aux seuls échanges de répliques rimées. En plus de s'efforcer d'incarner un rôle, il arrive que la femme ou les femmes (il arrive que deux femmes occupent au même temps la piste), recourt à un déguisement, notamment lorsque la “comédienne” se met dans la peau d'un homme. Sans aller jusqu'à enfiler un seroual, ''l'actrice'' réussira à faire identifier son personnage. Et c'est tout le public féminin qui y adhère et savoure ces instants de théâtralisation.
    Timeghriwin n zik

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    • #3
      Timeghriwin n zik
      Ar tura mazal yella w-urar deg tudrin.

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