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Echec de l 'ouverture aux compagnies étrangères du pétrole en Irak

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  • Echec de l 'ouverture aux compagnies étrangères du pétrole en Irak

    "L'Irak flotte sur un lac de pétrole." En ouvrant par ces mots la séance des enchères télévisées pour l'exploitation de 8 champs pétroliers et gaziers, mardi 30 juin, le premier ministre, Nouri Al-Maliki, affichait sa confiance : les sociétés internationales, auxquelles Bagdad rouvre la porte après la nationalisation de l'Iraq Petroleum Company en 1972, allaient se précipiter dans un pays qui détient les troisièmes réserves de brut de la planète.

    Ces premières enchères ont été un échec. Toutes les multinationales ont refusé les conditions irakiennes, à l'exception de la britannique BP associée à la CNPC (Chine), qui pourra exploiter Roumaila, le plus important gisement irakien (18 milliards de barils de réserves) et le deuxième au monde après celui de Ghawar (Arabie saoudite).

    La compagnie britannique réclamait 3,99 dollars par baril pour sa rémunération. Elle n'a obtenu que 2 dollars, et même 0,95 dollar après taxes et redevance versées à la compagnie nationale irakienne associée au programme. BP devra aussi porter la production de 1 million de barils/jour à 2,85 millions de barils en 2015.

    Une cession de rattrapage, mercredi, n'a pas permis de parvenir à un accord. Les 29 compagnies en lice ont refusé de se lancer dans l'exploitation des cinq autres gisements de brut ; les deux champs gaziers (Akkas et Mansouria) n'ont pas non davantage trouvé preneur.

    Plusieurs motifs ont freiné l'ardeur des sociétés étrangères. Le prix d'abord. Il ne s'agit pas de contrats de partage de production, qui leur permet d'en commercialiser une partie au cours du marché international, mais de contrats de services prévoyant une rémunération fixe par baril, beaucoup moins intéressante. Autre sujet d'inquiétude, l'incertitude persistante sur la législation pétrolière. Enfin, les majors n'ont pu savoir qui, d'elles ou de la compagnie nationale irakienne, aurait le dernier mot durant l'exploitation.

    DÉPENDANCE TECHNOLOGIQUE


    Les deux parties finiront par trouver un terrain d'entente. Pour les compagnies, l'ouverture de l'Irak est une chance sans précédent depuis la disparition de l'URSS en 1991. Cet effondrement leur avait permis de pénétrer en Russie et en Asie centrale à des conditions inespérées, d'ailleurs remises en cause dès 2000 par le président Vladimir Poutine. L'Irak est d'autant plus intéressant que ses réserves sont probablement plus importantes que les 115 milliards de barils officiels.

    Pour leur part, les Irakiens sont très dépendants de la technologie et des financements des multinationales. "Nous en avons besoin pour commencer la reconstruction", a souligné M. Maliki, mardi. Mais face à l'opinion publique qui lui reproche de brader à des étrangers la principale ressource du pays, le gouvernement doit aussi afficher une forme d'intransigeance.

    Par le Monde
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