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Réduire les effectifs des CHU en France

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  • Réduire les effectifs des CHU en France

    Les hospices civils de Lyon, deuxième CHU de France, viennent d'adopter leur «projet d'établissement». Non sans grincements de dents syndicaux, puisque 800 suppressions de postes en six ans auront lieu. «À mon arrivée en 2007, nous allions vers un déficit annuel de 165 millions d'euros et une dette de 1,2 milliard en 2010-2012, rappelle le directeur, Paul Castel. L'agence régionale d'hospitalisation a refusé le précédent projet et exigé l'équilibre d'ici à 2013.»

    Pour cela, il faudra vendre de l'immobilier, diviser par 4 les investissements, rationaliser la logistique (cuisines, blanchisserie...), spécialiser les 17 hôpitaux. «Nous gardons des soins de proximité partout mais les activités pointues, comme les greffes hépatiques, sont regroupées chacune sur un site», précise Paul Castel. L'État mettra la main au pot (25 millions par an). Et il faudra réduire les effectifs. «Nous ne remplacerons qu'un départ sur quatre pour le personnel administratif et technique, un sur deux pour le médico-technique (manipulateurs radio, laborantins), et trois sur quatre pour les soignants. Moins de 20 postes de médecins sur 5 000 disparaîtront. Ce n'est pas facile, mais c'est la condition de la survie : le personnel, c'est 70 % des dépenses de fonctionnement.» Le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a voté ce projet.

    Impliquer les médecins

    Ce tableau est devenu fréquent dans les 31 CHU (voir infographie ci-dessus). Généralement sans licenciement et sans toucher, ou presque, aux médecins. Mais après des années de hausse des effectifs, le tabou de l'emploi à l'hôpital est tombé. Que s'est-il passé ? «Il y a un discours politique clair, au plus haut niveau, depuis que Nicolas Sarkozy a dit à l'automne 2007 qu'il ne voulait plus de déficit dans les hôpitaux à la fin de son mandat», note Paul Castel, s'exprimant cette fois comme président de la conférence des directeurs de CHU. «La réforme Mattéi, qui implique les médecins dans les réalités économiques, permet aussi de changer les esprits : une décision prise ensemble est plus facile à assumer. La loi Bachelot renforcera cette évolution culturelle».

    La fin d'un certain laxisme ?

    «Je n'utiliserais pas ce mot, se défend Paul Castel, même si dans une communauté aussi vaste on trouve forcément des personnes moins vertueuses que d'autres.» Les 35 heures ont nécessité beaucoup d'embauches, mais au-delà, comme dans tout hôpital, les élus locaux ont souvent pesé pour recruter dans les CHU. Des établissements ont lancé des investissements lourds sans prévoir les budgets de fonctionnement qui en découlaient. La nouvelle règle budgétaire, où les recettes dépendent de l'activité, a également joué.

    «C'est un révélateur. Nous restons favorables au principe, plus responsabilisant que l'enveloppe globale, mais il faut encore des ajustements dans la grille des tarifs, défavorable aux CHU», plaide Paul Castel.

    Selon la conférence des directeurs, le «trou» total des CHU a été de 418 millions en 2008, et atteindra 480 à 490 millions cette année.

    Par Le Figaro
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