Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Théodoric le Grand

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Théodoric le Grand

    Théodoric le Grand (454-526) était le fils de Théodemir, roi de la fraction des Ostrogoths, établis en Pannonie (Europe centrale) au Ve siècle. Il fut élevé à Constantinople, capitale des Byzantins, où il passa dix ans comme otage. Quoiqu’en lui le barbare n'avait jamais pleinement disparu, il y prit le goût des arts et y subit fortement l'influence de la civilisation romaine.

    Avènement sur le trône

    Lorsque Théodoric succéda à son père, il eut l'occasion de rendre d'importants services à l'empereur byzantin, Zénon, qui le fit sénateur, patrice, maître de la milice et, enfin, consul (484). Devenu, entre temps, chef de tous les Ostrogoths, il était, cependant, fort redoutable pour le grand Empire romain d’Orient, lorsque, cédant aux suggestions de réfugiés goths battus par Odoacre, roi des tribus hérules et qui prit Rome, plus tard en 476,il demanda à Zénon l'autorisation de conquérir la péninsule italienne (488). Il l'obtint sans peine et, à la tête de tout son peuple, il quitta le Danube, battit les tribus rencontrées sur son chemin, descendit en Italie. Vaincu sur l'Isouza, puis à Vérone (489), enfin, sur l'Adda (490), le roi des Hérules, Odoacre, dut se retirer dans Ravenne, où pendant trois ans il opposa une grande résistance à ses ennemis. Une paix conclue entre les deux rivaux (484) partagea entre eux le gouvernement de l'Italie, mais peu après Théodoric assassina Odoacre et demeura seul maître du pays.

    Théodoric, seigneur de l’Italie

    Le gouvernement de Théodoric, en Italie, offre un exemple de la façon dont les barbares tentèrent de s'accommoder avec les populations romaines quoique les vainqueurs avaient pris possession du tiers des terres de l’empire. Aucune violence notable ne marqua l'établissement des conquérants ; le partage, fait par des fonctionnaires romains, ne suscita aucun trouble. Quoique l'armée de Théodoric ait été exclusivement composée de barbares, aucun privilège ne fut dans l'État attribué à l'élément goth. Guidé par un ministre habile, Cassiodore, entouré de conseillers romains, Théodoric s'efforça de maintenir l'égalité entre vainqueurs et vaincus. Il respecta les lois et les institutions romaines, conserva le Sénat et l'organisation de l'administration provençale. Il maintint aussi le système des impôts et y soumit les Goths, associa pour la justice les chefs goths aux magistrats romains. Egalement, il fit promulguer une législation toute romaine (appelée Edit de Théodoric), et s'appliqua, par une large tolérance, à fondre en un peuple les Grecs et les Romains. Il tâchait en même temps, par un gouvernement réparateur, de faire renaître la prospérité matérielle, favorisant l'agriculture et le commerce. Il entretenait les monuments publics, embellissant par des constructions magnifiques, Ravenne, sa capitale, et encourageant les lettres.

    Relations avec les Romains

    Très tolérant, quoique arien en matière religieuse, il se garda longtemps d'intervenir dans les affaires de l'église. Tranquille dans l'Italie pacifiée, il exerçait sur tout le monde barbare une prodigieuse influence. Des alliances de famille l'unissaient à la plupart des souverains barbares, Vandales, Burgondes, Wisigoths, Francs, Thuringiens. Par le prestige acquis, il arracha les Alamans vaincus à Clovis (496), arrêta les progrès des Francs sur les Wisigoths et obtint des Vandales la Sicile (491) et la Provence des Wisigoths (508). Arbitre de l'Occident, il devait grandir encore dans la légende germanique qui l'a immortalisé. Cette suprématie était, pourtant, plus apparente que réelleet le gouvernement moins solide. Établi sur un territoire jadis appartenant à l'empire, Théodoric ne ne réussit jamais à établir avec Constantinople des rapports bien définis. Arien et barbare, il ne put parvenir à satisfaire ni l'Église ni les populations italiennes sous son long règne.

    Relations avec Byzance

    Quoiqu'il ait obtenu, en 498, d'Anastase 1er (431-518), l’empereur byzantin, le renvoi des insignes impériaux jadis expédiés à Zénon par Odoacre, il ne fut jamais pour les Byzantins autre chose qu'un roi délégué et un vassal. Pour conserver la paix, pour gagner les populations romaines, il dut toujours s'efforcer de respecter cette fiction, tout en maintenant son autorité. Il y avait, là, le germe de difficultés et de conflits futurs. Il ne réussit guère davantage à se concilier l'aristocratie romaine et l'église. Quand, après la mort d'Anastase, ses successeurs persécutèrent l'arianisme en Orient, Théodoric usa de représailles. Le pape Jean, envoyé en ambassade à Byzance (523), expia durement l'insuccès de sa mission à Constantinople. Les grandes familles de l'aristocratie, suspectes furent cruellement punies.

    La fin d’un long règne

    Deux de ses conseillers payèrent de leur vie (525) leurs tendances probyzantines. Ainsi, par le mécontentement qu'il suscita, l'accord que Théodoric rêvait d'établir était ruiné de ses mains et l'abîme qu'il avait créée entre sa famille et son peuple lui ôtait d'autre part l'appui des Goths. Quand Théodoric mourut (526), l'œuvre qu'il avait tentée était, malgré la hauteur d'esprit qu'il y avait apportée, condamnée. L'Italie avait subi son pouvoir sans l'aimer ; l'église tournait les yeux vers la souverain orthodoxe de Constantinople ; les Goths, enfin, par leurs dissensions, allaient fournir eux-mêmes l'occasion d'intervenir au prince ambitieux qui régnait à Byzance et qui n'abdiquait pas les droits imprescriptibles de l'empire sur l'Italie et sur l'ancienne Rome.

    Par la nouvelle République
Chargement...
X