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Franco n'est plus le fils adoptif de Madrid

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  • Franco n'est plus le fils adoptif de Madrid

    Le caudillo Francisco Franco n'est plus le "fils adoptif" ni le "maire honoraire" de Madrid.

    Le conseil municipal de la capitale espagnole a retiré à l'ancien dictateur, lundi 29 juin, ces deux titres honorifiques qui lui avaient été accordés en 1964. A l'unanimité de ses trois composantes - le Parti populaire (PP, droite), le Parti socialiste (PSOE) et la Gauche unie (IU, écolo-communiste) -, l'assemblée a également décidé de reprendre les médailles d'or et d'honneur de la ville qui lui avaient été remises en 1942 et 1959.


    En supprimant les honneurs à Franco, la ville de Madrid, dirigée par la droite, devient la quinzième commune d'Espagne à se conformer à la loi sur la Mémoire historique, votée en 2007, dont l'article 15 oblige les administrations publiques à prendre les mesures nécessaires "au retrait des mentions d'exaltation du soulèvement militaire, de la guerre civile et de la représentation de la dictature". Seule une poignée de nostalgiques bataille encore juridiquement contre le retrait, en 2005 sur ordre du gouvernement socialiste, d'une statue en bronze du caudillo d'une place madrilène.

    Après l'enlèvement d'une statue équestre de Franco à Santander (Cantabrie), en décembre 2008, il ne reste plus qu'une représentation de l'ex-dictateur sur la voie publique, dans l'enclave espagnole de Melilla, au Maroc. Mais la loi de réhabilitation des victimes de la guerre civile et de la dictature vise également la disparition des symboles franquistes que sont les blasons frappés de l'aigle de Saint-Jean ou les plaques ornées du faisceau de flèches de la Phalange. Un catalogue officiel, publié fin mai, en a recensé 585 sur des édifices de l'Etat espagnol, y compris sur les façades de certaines ambassades ou consulats à l'étranger.

    VESTIGES DE LA DICTATURE


    Ce document est censé servir de base au gouvernement pour décider lesquels doivent être "enlevés et conservés, cachés ou neutralisés". La plupart de ces vestiges de la dictature (336) concernent des installations de l'armée qui, selon la presse espagnole, traîne des pieds pour faire le ménage. Le ministère de la défense se serait engagé à en faire disparaître 25, tandis que les responsables militaires se réfugient souvent derrière leur "valeur artistique" - un motif prévu par la loi - pour en justifier le maintien.

    Dans une caserne de Lanzarote, par exemple, l'ordre de retrait d'un écusson orné de l'aigle de Saint-Jean, donné en janvier 2008, n'a toujours pas été exécuté, sous prétexte que cela "endommagerait la façade". Et à Alicante, un buste du Caudillo résiste, car "son transfert enlaidirait le jardin" dans lequel il est érigé. Pour sa part, le président de la ville autonome de Melilla n'acceptera de retirer la statue de Franco que contre l'assurance écrite qu'elle sera réinstallée... dans une caserne ou au musée militaire de la ville.

    Par Le Monde
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