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Le Tchad le nouvel eldorado pétrolier des Chinois

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  • Le Tchad le nouvel eldorado pétrolier des Chinois

    Déjà très présents dans le secteur pétrolier au Soudan, les Chinois passent à l’offensive au Tchad voisin. Mercredi, le président Idriss Déby Itno a lancé, dans le sud-ouest du pays, la construction d’un oléoduc qui doit permettre d’acheminer, fin 2011, le brut exploité sur le site de Koudalwa, à Mogo, jusqu’à une raffinerie située à une quarantaine de kilomètres de N’Djamena. «Les Tchadiens ont attendu longtemps cette opportunité. Ils vont circuler dans deux ans avec leur pétrole», a proclamé le Président, jamais avare de promesses.

    Neutralité. Dans cette ex-colonie française, c’est la Compagnie nationale pétrolière chinoise (CNPC) qui a été chargée de construire le pipeline long de plus de 300 km. Cette société d’Etat exploite d’importants gisements de brut au Soudan, exporté vers la Chine, via Port-Soudan. La CNPC avait racheté, en 2007, les actifs du canadien EnCana au Tchad pour 20,5 millions de dollars (14,6 millions d’euros). Cette irruption des Chinois au Tchad est d’autant plus remarquable qu’elle est récente. N’Djamena a attendu 2006 avant de rompre ses relations diplomatiques avec Taiwan pour mieux embrasser Pékin.

    Visiblement, Déby ne tient pas rigueur à la Chine du soutien politique et militaire qu’elle apporte au voisin soudanais. Régulièrement, comme ce fut encore le cas en mai, des rebelles tchadiens équipés en armes chinoises par Khartoum lancent des offensives contre N’Djamena. Sans succès. Mais l’octroi de contrats aux Chinois peut aussi s’expliquer, côté tchadien, par la volonté d’inciter Pékin à prendre ses distances avec Khartoum, ou du moins d’obtenir sa neutralité.

    Promesses. Le Tchad, qui produit actuellement plus de 170 000 barils/jour, a commencé à pomper son pétrole en 2003. A l’époque, c’est la Banque mondiale qui avait, grâce à un prêt, permis la construction de l’oléoduc pour acheminer le brut du bassin de Doba jusqu’au port de Kribi, au Cameroun. L’institution financière avait conditionné son aide à l’engagement de N’Djamena d’utiliser l’argent du pétrole pour assurer le développement du pays. Une promesse jamais tenue, les pétrodollars servant au président Déby à acheter des armes pour résister aux attaques rebelles… «En investissant au Tchad, la Chine se place dans la perspective de l’après-guerre au Darfour», note Philippe Hugon, de l’Institut des relations internationales et stratégiques.

    source : Libération
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