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Le Monde de Sophie, le Chant de Mina .

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  • Le Monde de Sophie, le Chant de Mina .

    Le Monde de Sophie, le Chant de Mima Inversons les deux histoires pour voir si elles sont possibles. D'abord, un Algérien se marie en France avec une Française. Leur histoire dure un peu puis finit en désert rampant et buissons hargneux. Fruit d'une époque morte : une jeune fille, leur enfant. Son Père algérien lui donne le nom de Safia. La belle-famille lui donne le prénom de Sophie. La dispute éclate lorsque la belle-famille prend la fillette, après le décès de sa mère, et explique que son Père algérien n'est pas son Père, parce qu'il est d'abord algérien et parce que la justice française a dit qu'elle est française. Question de fond : verrions-nous l'Etat algérien, son Bouteflika et son Zerhouni et son Medelci, insister, demander, exiger, agir pour que Safia soit rendue à l'Algérie via son Père algérien ? Notre Justice en fera-t-elle une affaire universelle ? Nos médias en traiteront-ils le cas comme un rapport de force et d'indépendance ? Et lorsque cette Safia virtuelle est rendue à l'Algérie, notre Président s'en félicitera-t-il avec son ministre comme s'il s'agissait d'une victoire de l'humain sur le monde du formulaire ? Dira-t-il : «J'ai suivi très personnellement le cas de Sophie et les efforts de son père» ? Exprimera-t-il ses voeux de bonheur ?

    Autre exemple d'une histoire impossible à inverser : un chanteur français vient en Algérie. Il y devient célèbre. Chante comme un ange basané des chants qui lui viennent directement du ciel. Il gagne beaucoup d'argent, plus que le pétrole lui-même, et finit par succomber aux maladies connues de la célébrité : l'inflation psychologique, la polygamie en vrac, la manie de tout régler par chèque, même le clair de la lune. Le Chanteur, appelons-le Mima le Français, fait une gaffe avec une photographe de presse algérienne, et essaie de se rattraper en lui tournant le dos. La photographe de presse algérienne dépose plainte pour séquestration et tentative d'avortement forcé, Mima chante de plus en plus fort, la photographe crie de plus en plus fort, Mima fait plus de bruit, mais cela ne marche pas. Il doit fuir. La plus haute autorité française paye pour lui sa caution de 200.000 euros et le ramène en France où la France lui explique qu'il n'a rien à craindre. L'Algérie, pays souverain et où la Justice est indépendante, réclamera inlassablement Mima le Chanteur. Celui-ci essaye de se faire discret en Province parisienne, construit des maisons ou les achète pour s'occuper, ne dit rien à personne après une mauvaise interview où il avait expliqué que c'était un complot des Allemands néo-nazis décrits par Boualem Sansal dans son roman «Le village de l'Allemand». L'Algérie, pays fort et tenace, ne cessera jamais de réclamer Mima. L'honneur judiciaire du pays en dépendait et tout le monde avait une pensée pour la photographe algérienne et sa petite fille de trois ans. Mima, coincé en France, ne pouvant plus faire un pas dans le ciel ni sur les eaux ni dans n'importe quelle direction cardinale, sera alors poussé par les autorités françaises à aller en Algérie «régler» cette histoire et purger sa peine. Mima sera arrêté à l'aéroport comme n'importe qui, menotté et jugé. Rien ne le sauvera de la Justice algérienne. Ni le fait qu'il soit célèbre, ni le fait qu'il avait été le porte-parole de Chirac lors de la maladie de celui-ci, ni la protection rapprochée de son pays d'origine. Mima est comme tout le monde et l'Algérie ne cède jamais sur ses droits internationaux, ni devant les pressions politiques. Elle l'a attendu, elle l'a menotté et elle le juge depuis hier.

    Ces deux histoires sont-elles possibles ? Impossibles. La vie, l'enfance, le Chant, la Justice, la compétence universelle et les rapports de forces et de dignité ne sont pas les mêmes d'une rive à l'autre. Pour ce faire, il faut que chaque Algérien ou Algérienne soit unique. Chaque procès, soit la quête d'une justice totale et que l'Etat soit séparé du Pouvoir qui doit être séparé de la Justice qui ne doit pas avoir de téléphone. A la fin, pour que ce genre d'histoire soit possible, il faut tout reprendre à zéro, à partir de la première histoire et refonder notre humanisme.

    Pour le moment, nous avons rendu Sophie-Safia, Mami s'est rendu et nous n'avons pas encore pu ramener Khalifa ni solutionner le cas du pseudo tueur de Mecili.

    Le Quotidien d'Oran .

    Par Kamel Daoud
    Dernière modification par Iska, 04 juillet 2009, 11h37.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Kamel Daoud est égal à lui même : lucide, perspicace. Bien vu.
    Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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    • #3
      excellent, mais il manque une chose importante c'est que ses compatriotes ferus d'internet l'enfonce et le traitent de tous les noms

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      • #4
        Aurassien

        tu connais le dicton "bien faire et laisser......"
        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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        • #5
          Superficiel comme d'habitude...

          Ce coup-ci, un peu plus...Au début, je pensais lire Laalam, c'est tout dire.

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          • #6
            Soudain je me suis rappelé le gros tas qu'on appelle le général-majeur Med Lamari et ses courbettes pour l'officiel français venant demander des comptes pendant l'affaire de de la prise d'otage de l'airbus d'Air France.
            Je me suis rappelé des dizaines de gens arrêtés et parqués dans l'enfer Guantanamo ... les meurtres et les cas de torture dans les commissariats en France etc.
            Ces deux histoires sont-elles possibles ? Impossibles.
            Impossible Monsieur Kamel avec des gens sans fierté et sans vision en guise de gouvernants.
            impossible avec un gouvernement de l'ombre rompant tels des vers de terre et ayant le sang de leur concitoyens sur les mains.
            Au fait, la possibilité effective de cette histoire est liée à la qualité des hommes, des Larbi Zitout, Mourad dhina, Djamel benchennouf, Sidhoum, Ali Belhadj ...et beaucoup d'autres auraient pu changer la donne.
            وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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