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Les usines de production de matières fissiles de l'armée française

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  • Les usines de production de matières fissiles de l'armée française

    Pour la première fois depuis le lancement du programme nucléaire militaire français, en 1958, la presse a pénétré dans les usines de production de matières fissiles de Pierrelatte et de Marcoule (Gard), vendredi 3 juillet. Leurs portes se sont ouvertes sur des hangars presque vides : les installations militaires sont en voie de démantèlement.

    Cette opération de communication fait partie de ces "actes concrets" par lesquels Paris entend, selon l'Elysée, "témoigner de son engagement au service du désarmement" et "marquer sa volonté de transparence". Pour Antoine Beaussant, membre de l'état-major particulier de Nicolas Sarkozy, "c'est la première fois qu'un Etat doté d'armes nucléaires consent à un tel geste".

    L'initiative avait été annoncée par M. Sarkozy le 21 mars 2008 à Cherbourg, dans un discours sur la politique de défense. Dans le cadre de la dissuasion - qui reste "la garantie ultime" -, la France "a aujourd'hui un bilan exemplaire, et unique au monde, en matière de désarmement nucléaire", avait-il affirmé. Il avait mentionné notamment "la ratification, avec le Royaume-Uni, du traité d'interdiction complète des essais nucléaires" et "la fermeture des installations de production de matière fissiles à des fins explosives". Le volume des stocks a été jugé suffisant pour arrêter cette production sans compromettre l'arsenal, fixé à 300 têtes nucléaires.

    Définitive, la cessation d'activité des installations a été décidée en 1996. Mais le trouble provoqué par la décision prise, l'année précédente, par le président Jacques Chirac, de procéder à d'ultimes essais nucléaires, a convaincu le gouvernement d'attendre avant de jouer la transparence. Les ambassadeurs de la conférence du désarmement de l'ONU ont été les premiers visiteurs, en septembre 2008, suivis des experts internationaux et des ONG en mars.

    RADIOACTIVITÉ RÉSIDUELLE


    L'usine d'enrichissement d'uranium de Pierrelatte sera démantelée en 2010. Pour celle de Marcoule, consacrée au retraitement des combustibles, l'opération finira plus tard. Le temps que la radioactivité résiduelle des réacteurs, dans lesquels se trouve du graphite irradié, diminue. Mais aussi que soit mis en service, à partir de 2025 seulement, le site de stockage national en profondeur. Du coeur des réacteurs, aux centaines de kilomètres de tuyauterie contaminée, 47 000 tonnes de déchets seront évacuées. Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) prévoit que le programme sera achevé en 2040. Coût total : 6 milliards d'euros.

    Sur la base d'actions "mesurables", la France espère ainsi convaincre d'autres Etats de la suivre, avec l'Union européenne, sur la négociation d'un traité d'interdiction de la production des matières fissiles pour les armes nucléaires.

    Deux échéances majeures se présentent : le renouvellement du traité sur le désarmement entre les Etats-Unis et la Russie, en décembre, et la conférence sur le Traité de non-prolifération, en mai 2010. "Ne soyons pas naïfs, la base même de la sécurité collective et du désarmement, c'est la réciprocité", a dit M. Sarkozy à Cherbourg.

    Par le Monde
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