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L'efficacité du Tamiflu en cause

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  • L'efficacité du Tamiflu en cause

    Recommandé par l’OMS pour tenter de contrer la grippe porcine, le Tamiflu est au centre d’une nouvelle polémique. La découverte d’une souche du virus résistante à cet antiviral remet en question son efficacité. A terme, tous les antiviraux utilisés actuellement s’avéreront inefficaces et seul un vaccin pourrait enrayer une pandémie.

    En attendant qu’un vaccin soit mis au point, le Tamiflu, produit par Roche, et le Relenza, du laboratoire britannique GlaxoSmithKline, sont les seuls traitements disponibles. C’est dire que le marché est juteux et que les enjeux financiers sont colossaux. Cela explique la célérité avec laquelle Roche a réagi suite à la découverte d’une souche résistante au Tamiflu. Les deux laboratoires ne sont pas sans ignorer que les antiviraux qu’ils commercialisent seront tôt ou tard inefficaces. Un des rares points sur lequel les experts s'accordent, c'est que, tôt ou tard, le virus de la grippe A finira par trouver un moyen de contrer les antiviraux actuels.

    D'une grande capacité d'adaptation, les virus cherchent par nature à contourner les obstacles. La résistance au Tamiflu est dans ce cas de figure le seul scénario plausible. Une situation qui rend incontournable la mise en place d'un vaccin et explique l'empressement de l'OMS à lancer une production mondiale, qui ne devrait toutefois pas venir avant septembre. Seule certitude du moment, les capacités de production de vaccins ne seront pas suffisantes pour tous d’autant que la question dépend de considérations scientifiques non résolues. Les spécialistes ignorent encore s'il faudra administrer une ou deux doses de ce vaccin.

    C’est dans ce contexte que la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, a exhorté les pays riches à ne pas accaparer les vaccins. Le constat des spécialistes est effarant : 96 % des décès dus à une pandémie de grippe sévère se produiront dans les pays en voie de développement mais 90 % des vaccins dont la production est prévue ont été achetés par anticipation par les pays riches. En attendant la découverte de ce vaccin, plusieurs cas de résistance avaient, en effet, été découverts.

    Un premier cas a été détecté au Danemark.

    Un patient danois auquel un traitement a été administré après avoir été en contact étroit avec une personne malade avait dû être soigné avec un autre antiviral, le Relenza, du laboratoire britannique GlaxoSmithKline. La série noire s’est poursuivie hier avec des informations faisant état de l’existence d’une souche du virus de la grippe résistante à l'antiviral Tamiflu à Hong-Kong. La découverte a eu lieu pendant des tests de routine sur la réaction du virus aux antiviraux. Cette souche n'est, en revanche, pas résistante au Relenza. Ainsi remis en cause, le laboratoire Roche a tenté de minimiser l'affaire, estimant que ce cas était «isolé» et correspondait aux statistiques constatées lors des essais cliniques.

    «C'était quelque chose à laquelle nous nous attendions », a expliqué un porte-parole du laboratoire ajoutant que ce cas rentrait dans les 0,5 % d'exemples de résistance constatés lors des essais cliniques. «Cela ne signifie pas que le virus qui circule actuellement est résistant au Tamiflu», a-t-il ajouté. Le laboratoire a été conforté dans sa position par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait cependant estimé que ces cas étaient isolés. L’OMS a indiqué qu'elle maintenait sa recommandation pour le Tamiflu et le Relenza.

    Les dernières statistiques fournies par l'OMS démontrent que la grippe porcine a fortement progressé, atteignant 89 921 malades et 382 décès.

    Par le soir
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