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Remake de Persépolis par les anti-Ahmadinejad

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  • Remake de Persépolis par les anti-Ahmadinejad

    La bande dessinée et le film de Marjane Satrapi Persépolis avaient tourné en dérision la dictature islamique d'Iran. Le trait noir de Marjane Satrapi s'attaquait alors, par l'humour, au régime des mollahs et aux conséquences de la révolution islamique de 1979-1980.

    Deux jeunes Iraniens exilés, Payman et Sina, viennent de détourner ces vignettes autobiographiques pour en faire un pamphlet contre le régime actuel et le résultat contesté de l'élection présidentielle du 12 juin.

    Le régime iranien avait déjà fait savoir que Persépolis n'était pas à son goût.

    En 2007, un conseiller du président Ahmadinejad avait fait parvenir une lettre à l'ambassade de France à Téhéran lorsque le film avait été récompensé au Festival de Cannes. "Le Festival de Cannes a choisi cette année, de manière peu conventionnelle et peu respectable, un film à propos de l'Iran qui donne à voir une image non réaliste des conséquences et réussites de la glorieuse révolution islamique", se plaignait la missive. Le Quai d'Orsay avait alors fait savoir qu'il n'influait en rien sur les choix du jury de Cannes.

    Ce nouvel épisode, non officiel et sans lien avec la créatrice de la bande dessinée, devrait encore moins trouver grâce aux yeux du pouvoir iranien. Cette version résume en huit planches les épisodes de ces dernières semaines en Iran, depuis le moment du vote jusqu'aux manifestations réprimées par les milices bassidjies, en passant par le rôle des réseaux sociaux. Le tout dernier dessin fait même référence à la jeune Neda, tuée lors d'une manifestation et devenue un symbole de la contestation anti-Ahmadinejad.

    Supposées décrire l'Iran au moment de la révolution islamique, c'est-à-dire il y a trente ans, les vignettes reprises par Payman et Sina rappellent les images vidéo qui sont sorties d'Iran depuis le mois de juin. Une impression qui confirme le désir affirmé des auteurs de montrer comment l'Histoire se répète dans leur pays. Interrogé par le quotidien britannique The Guardian, l'un des deux dessinateurs explique l'importance qu'ont eue pour lui les dessins de Marjane Satrapi : "Sa bande dessinée parle de sa propre vie. Mais pour les Iraniens de ma génération (au moins ceux qui habitent en Occident), elle vaut plus que cela. Elle est devenue une icône. Que ses images qui racontent l'Iran d'il y a trente soient encore valables aujourd'hui ne les rend que plus puissantes."

    Marjane Satrapi n'a pas participé à ce détournement de son œuvre. Mais le 16 juin, quelques jours à peine après l'annonce contestée de la réélection de Mahmoud Amhadinejad, elle avait appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître ce dernier. "Ce qui s'est passé en Iran n'est même pas une fraude, c'est un coup d'Etat", avait-elle déclaré lors d'une conférence au Parlement européen en compagnie du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf. "Nous avons besoin que vous souteniez le mouvement démocratique du peuple iranien qui veut vivre en paix, être capable de rêver et de définir sa place comme une grande nation au sein de la communauté internationale", avait-elle demandé.


    Par Le Monde
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