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Le secret des vacances de Bouteflika en Algérie

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  • Le secret des vacances de Bouteflika en Algérie

    Entouré du plus grand secret en Algérie, , le départ du président de la République en congé est l’un des tabous les plus difficiles à transgresser. Où part-il ? Pour combien de temps ? Rien ne filtre.

    Les services de la présidence préfèrent fonctionner en occultant totalement cette réalité, laissant à la rue le soin de polémiquer sur l’absence du chef de l’Etat. La «tradition» a, pourtant, été bousculée sous Chadli. Les Algériens avaient découvert, à la télévision, des images de ce dernier en polo bleu, recevant un invité dans sa résidence d’été de Bousfer. L’interlude fut très court puisque, depuis, aucun président algérien n’a communiqué la durée, ou la destination qu’il prendrait, pour les vacances. Une situation qui renseigne – si besoin est – sur l’opacité et le manque de transparence, érigés en mode de gestion. Le président de la République, avec toute la charge de travail qui lui incombe a, en toute logique, besoin d’une période de repos pour se ressourcer.

    Serait-ce une entorse à l’ordre établi que de communiquer là-dessus ? Tout porte à le croire, puisque le même flou entoure le départ des membres du gouvernement. Les ministres communiquent de manière non officielle sur leur départ. Ils confient en off qu’ils ont été autorisés à prendre quelques jours de congé mais restent très discrets sur ce qu’ils comptent faire pendant leurs vacances.

    Qu’est-ce qui les empêche de le faire ? Probablement le souci de cultiver le culte du secret, une institution en Algérie.

    C’est notamment le cas lorsque le président de la République s’éclipse brutalement. Les pires rumeurs avaient circulé en 2007 lorsque, après une activité intense, Bouteflika avait brusquement disparu de la télévision. On le donnait pour malade. Certains affirmaient qu’il avait fait un déplacement à l’étranger pour ces mêmes raisons de santé. La polémique avait tellement enflé que le chef du gouvernement de l’époque avait dû intervenir, au milieu de la cacophonie, pour dire que le chef de l’Etat n’avait pas besoin qu’on lui signe un congé pour partir. Cela illustre, à lui seul, la manière dont est géré ce volet de l’activité présidentielle. Ne serait-il donc pas plus facile d’instaurer des traditions qui soient plus conformes à la transparence et au respect du mandat du président. N’est-ce pas qu’il est élu, et qu’il doit rendre des comptes ? La République ne s’effondrerait certainement pas si les Algériens apprenaient que leur président partait pour quelques jours passer des vacances dans tel ou tel pays, ou dans telle ou telle ville algérienne. La confiance ne serait que renforcée et la communication ferait barrière à la rumeur.

    Les pays qui ont une longue tradition démocratique ont déjà testé cette manière de faire, et leurs institutions n’ont pas été ébranlées pour autant. Les Français savent, par exemple, exactement pour combien de temps et où part leur président. Ils ont même droit à des images de ce dernier faisant du jogging ou se prélassant sur une chaise longue.

    Pourquoi les Algériens n’auraient-ils pas droit au même traitement ? La réponse est à chercher du côté de ceux qui, dans le sérail, ont pris le pari de l’immobilisme.

    Par le Soir
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