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La culture, un lien entre les peuples africains

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  • La culture, un lien entre les peuples africains

    «C’est la première fois que je viens en Algérie. J’ai animé de nombreuses fêtes dans mon pays, j’ai également fait des scènes en Europe, mais c’est la première fois que je me sens dans la peau de quelqu’un qui va apporter quelque chose à son public, à la communauté», dira un musicien malien en réponse à notre question sur le sentiment que suscite en lui le Panaf et sa participation à ce festival.

    «J’ai le sentiment que les scènes sur lesquelles je me produirai en Algérie me procureront plus de plaisir que toutes les autres. Car, je me sens plus proche du public algérien que ces dernières, même si nous n’avons pas les mêmes cultures», renchérira une danseuse qui accompagnait le musicien.

    A quelques nuances près, ce sentiment de rapprochement que la culture peut accomplir entre les pays et les peuples reviendra dans les bouches de tous les artistes que nous avons approchés. Ministres et responsables africains sont également de cet avis. Le ministre malien de la Culture, Mohamed El Mokhtar, a ainsi souligné dans une déclaration à l’APS en marge de la parade d’ouverture du 2ème Festival panafricain, samedi dernier, que la culture, en plus d’être un facteur de développement, a cette vertu de rassembler dans la diversité et d’être également un facteur de paix et de sécurité.

    L’Afrique a «trop attendu pour que ce deuxième festival ait lieu après celui de 1969, organisé également à Alger», ajoutera le ministre qui, dans cette perspective, plaidera pour la multiplication de ce genre de rendez-vous culturels. La ministre nigérienne du Tourisme et de l’Artisanat, Sani Fatouma Morou, en dira autant en affirmant que le Festival panafricain «est une plate-forme de rencontres exceptionnelle qui offre l’occasion de s’enrichir au contact des uns et des autres».

    Le directeur de cabinet du ministère togolais de la Communication et de la Culture, Noudounou Koudjou, soulignera pour sa part que la culture africaine «est devenue aujourd’hui un élément essentiel dans le développement du continent africain». Même son de cloche chez le représentant du ministère soudanais de la Culture, Abdelhadi Mohamed Khir, qui soutiendra que la culture joue un grand rôle dans le rapprochement entre les peuples africains, en soulignant que le 2ème Panaf sera également une occasion de montrer la diversité culturelle et artistique du continent africain, qui, cependant, a besoin d’une réelle prise en charge.

    Car, la culture dans la majorité des pays africains est encore considérée comme la cinquième roue du carrosse, preuve en est, l’exil forcé que les artistes africains doivent s’imposer pour produire leurs œuvres.

    Groupes musicaux, chanteurs, écrivains, cinéastes peintres et autres artistes se font souvent connaître en Europe alors qu’ils sont nés, ont grandi en Afrique, qui reste leur source d’inspiration. N’est-il pas temps que cette Afrique accorde plus de considération à ses artistes ?

    Par La Tribune

  • #2
    Alger, aux couleurs africaines

    Festival panafricain . Quarante ans après la première édition, l’Algérie accueille 8 000 artistes, dont l’actrice Isabelle Adjani. Au programme, mégaconcerts, littérature, cinéma ,etc.

    Envoyé spécial

    Quarante ans après le festival panafricain d’Alger de 1969, Alger renoue avec un passé qu’une majorité de la population n’a pas connu. Cette deuxième édition, placée sous le thème de « l’Afrique renouveau et renaissance », à laquelle prennent part 8 000 participants de 51 pays africains, s’est ouverte samedi, en fin d’après-midi, dans une capitale algérienne sous haute surveillance policière.

    Alger était en fête. Le long du front de mer bordant la baie, sur un parcours de deux kilomètres allant du square Sofia (centre-ville) au stade Ferhani à Bab El Oued, sous une chaleur écrasante, des dizaines de milliers d’Algérois étaient massés pour assister à une parade haute en couleur : cavaliers des hauts plateaux algériens en tenue traditionnelle exécutant une fantasia, Touaregs sur leurs dromadaires, des troupes venues de toutes les régions algériennes dont des Gnaouas, porte-chars aux couleurs de tous les pays africains participants, troupes subsahariennes dansant au son du tam-tam et d’instruments traditionnels… L’engouement populaire était au rendez-vous. Et la fête a duré tard dans la nuit, quand des jeunes se sont mêlés aux danseurs traditionnels africains ou dansant sur les rythmes des Gnaouas (Algériens descendant d’Africains venus de Guinée).

    Invités d’honneur à ce festival, les États-Unis et le Brésil, en raison, explique-t-on, des liens culturels et historiques de ces deux pays avec l’Afrique. « Si c’est le cas, la France, via la Martinique et la Guadeloupe, a également des liens avec l’Afrique. En 1969, lors du premier festival panafricain d’Alger, les intellectuels et artistes antillais étaient bien présents à Alger. On aurait dû inviter directement nos amis antillais », s’étonne un ancien diplomate aujourd’hui à la retraite.

    Effectivement. Le premier festival panafricain de 1969 s’était déroulé dans un contexte radicalement différent. Les mouvements de libération africains - Angola, Mozambique, l’ANC (Afrique du sud), Guinée-Bissau, Cap-Vert, Zimbabwe, pour ne citer que les plus importants - avaient leur siège dans la capitale algérienne. Alger était également le refuge des opposants aux dictatures africaines inféodées aux anciennes puissances coloniales. « C’était l’époque où le rêve était permis. Le socialisme, on y croyait. Avec des personnalités comme Boumédiène (Algérie), Modibo Keita (Mali), Sékou Touré (Guinée), Miriam Makeba, reine de l’Afrique qui vivait alors à Alger, on pensait que le continent africain allait se libérer du joug néocolonial et sortir du sous-développement économique et culturel. À Alger, « dans la rue, on croisait tous les militants anti-impérialistes africains », se remémore Hamid, ancien militant étudiant. « Aujourd’hui, ajoute-t-il, ce temps est fini. Modibo Keita a été renversé par un coup d’État ; Amilcar Cabral a été assassiné par les services secrets portugais ; Myriam Makeba est morte presque dans l’anonymat ; la régression touche l’ensemble du continent ! »

    Cette seconde édition, qui va durer du 5 au 20 juillet, dont le coup d’envoi officiel a eu lieu dimanche en soirée par le président Bouteflika, en présence de nombreux chefs d’État africains, se veut plus culturelle et moins militante que celle de 1969. Au programme, cinéma, théâtre (51 pièces), littérature, danse, spectacles de rue, jazz, concerts et musique auxquels prendront part 700 musiciens et chanteurs dont Youssou N’Dour, Cesaria Evora, Salif Keita, Khaled…, art contemporain (plus de 35 artistes africains seront présents), ateliers d’écriture, conférences débat. À la grande satisfaction des Algériens, tous les spectacles sur 25 espaces publics sont gratuits.

    Grand absent de ce festival panafricain, le Maroc. Ce dernier, qui boycotte depuis des années les sommets de l’Union africaine, a décliné l’invitation qui lui a été adressée. Aucun artiste marocain ne sera donc présent. Quant au pouvoir algérien, il escompte à travers cette manifestation, où la quasi-totalité des participants africains sont pris en charge par l’État algérien, faire retrouver à l’Algérie sa place de leadership sur le continent africain, place qu’elle occupait dans les années 1960 et 1970 quand elle soutenait matériellement et financièrement les mouvements de libération africains, et que lui dispute, depuis lors, un pays comme la Libye.

    L'Humanité

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