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Le secteur du textile en crise en Algérie

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  • Le secteur du textile en crise en Algérie

    Six milliards de dinars. C’est le coût induit par l’importation des textiles chaque année. Une facture qui grève dangereusement les caisses du Trésor public. Pas seulement. Depuis l’ouverture du marché algérien, on assiste à un déferlement sans pareil de produits de confection et d’habillement venus d’ailleurs. Si, au début des années 1990, l’importation se faisait via de petits cabas, qu’on a surnommée le trabendo, aujourd’hui, c’est par containers entiers que le marché algérien est envahi par le textile sous toutes ses formes. Sans la qualité, bien entendu et avec beaucoup de contrefaçons, notamment en ce qui concerne les produits chinois, vendus à bon prix. Et pour cause ! La main-d’œuvre chinoise coûte 10 fois moins cher qu’en Algérie ou dans d’autres pays du Maghreb. Une situation qui n’a pas été sans conséquences sur le secteur du textile algérien, mais aussi sur la production du coton en Algérie.

    Dès lors, et la crise économique de la fin des années 1980, conjuguée à la chute des prix du pétrole pendant la décennie du terrorisme, aidant, c’est carrément à la descente aux enfers qu’a été voué le textile dans notre pays. 80 000 emplois ont été perdus depuis une vingtaine d’années, des usines fermées, d’autres sont moribondes. Les pouvoirs publics, occupés à autre chose, n’ont pas jugé utile de s’intéresser à cette branche de l’industrie qui aurait pu, crise économique oblige, économiser au Trésor les 6 milliards de dinars par an en importation. Les banques ont tout simplement refusé de prendre le risque, arguant des sacro-saintes règles prudentielles (uniquement pour le secteur public alors que son patrimoine et ses infrastructures constituaient la meilleure des garanties en termes d’hypothèque). Sauver le secteur du textile. C’est possible. Amar Takjourt, secrétaire général de la fédération UGTA du textile et du bois, y croit dur comme fer. Il en est même convaincu. Enfant du secteur, il n’a eu de cesse de défendre la relance des entreprises. Même quand il était député, il ne ratait pas l’occasion, lors de la précédente législature, tout en saluant le patriotisme économique de Zerhouni à l’époque, d’interpeller le gouvernement sur le secteur du textile, avec force arguments.

    Hier, Amar Takjourt était l’invité de la rédaction de la Chaîne III. Une invitation qui arrive à point nommé car le gouvernement vient de décider d’aider les entreprises publiques qui peuvent avoir une part du marché. Et celles du secteur du textile peuvent l’avoir. Elles ont déjà dans leur escarcelle 10% du marché national, ce qui n’est pas rien. Puisque, en termes de croissance, cela équivaut au taux de 19%. «Il y a des possibilités de faire plus», dira-t-il, non sans préciser que les entreprises encore en activité ont une capacité de production de plus de 25 millions de mètres linéaires. Cela sans compter la branche du cuir et la production du coton. Pour peu que les pouvoirs publics mettent en pratique leur volonté de sauver une partie de l’économie nationale, il est aisé de croire que cela mettra fin à l’importation anarchique, à la contrefaçon. Mais aussi permettra de «récupérer les 10 000 salariés». Le secrétaire général de la fédération parlera du plan de développement annoncé par l’Etat. Un plan de développement qui consisterait en la révision du parc de production des 72 entreprises en matière d’investissement, de formation et de réorganisation des filières, y compris en procédant au regroupement. «Il faut revoir le schéma organisationnel des entreprises pour une meilleure production, une meilleure
    qualité et un coût préférentiel pour devenir compétitif».

    Pour Amar Takjourt, il faut remettre les compteurs à zéro. Par exemple en rachetant la dette des entreprises en question. Une dette qui est insignifiante si on la compare aux gains qu’elle pourrait induire après la relance de la production. L’invité de la radio a indiqué que l’investissement en question ne concerne pas la globalité des entreprises ou la totalité des équipements. «C’est un investissement partiel. Il s’agit de remplacer une machine sur 10» Il s’agira également de faire un effort, égal au moins aux sacrifices consentis par les travailleurs qui n’ont pas exigé d’augmentation de salaires, qui ont accepté la compression pour alléger les charges. «Il faut faire l’effort d’intervenir au niveau des impôts, de la Sécurité sociale, de la relation banque-entreprise», a encore déclaré M. Takjourt. Abordant la filière du cuir, et son exportation précisément, il dira que l’Algérie exporte le produit semi-fini. En revanche, les déchets demeurent dans le pays. Les conséquences sur l’environnement sont désastreuses. L’Enaditex de Jijel a déboursé l’année dernière la bagatelle de 1 milliard de centimes en taxes sur l’environnement. «Si l’on arrêtait d’exporter le produit semi-fini, l’environnement s’en porterait mieux. Il faudrait par ailleurs rouvrir l’unité de traitement des déchets de Médéa», interpelle encore M. Takjourt. «Sinon, tous les discours autour de la protection de l’environnement ne sont que démagogie et discours creux.» Comme il appellera à la préservation des entreprises de distribution et de commercialisation qui devront faire dorénavant dans le marketing et la recherche.

    source : La Tribune
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