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Attentats de Karachi : les "curieux" oublis de la justice

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  • Attentats de Karachi : les "curieux" oublis de la justice

    Les enquêteurs ont été prévenus dès septembre 2002 de l'hypothèse d'un lien entre l'attentat et le contrat pour la livraison de sous-marin, selon Libération, qui a pu consulter le dossier d'instruction.

    L'hypothèse d'un lien entre l'attentat de Karachi et le contrat pour la livraison de sous-marin a été évoqué devant la justice française dès septembre 2002, révèle jeudi 25 juin le quotidien Libération, qui a pu consulter le dossier d'instruction. Le journal estime sur sa Une qu'il s'agit là d'une "piste occultée", et s'interroge sur "les curieux oublis de la justice".
    L'attentat de Karachi, au Pakistan, a coûté la vie à 11 employés français de la DCN (Direction des constructions navales), le 8 mai 2002. Selon les avocats des familles, l'enquête s'oriente
    vers une "affaire d'Etat" liée à des commissions, en marge de la vente de sous-marins conventionnels français Agosta au Pakistan. Mais le parquet affirme que l'enquête antiterroriste n'a pas apporté à ce jour "d'élément objectif" pour le relier à un contentieux franco-pakistanais.

    Un avertissement de la DCN dès septembre 2002


    Pourtant, selon le dossier d'instruction, la DCN a d'emblée fait un lien entre l'attentat et la vente de sous-marins, dès sa constitution de partie civile, en septembre 2002. Le directeur de la filiale internationale de la Direction des chantiers navals (DCN), Philippe Japiot, demandait par écrit au juge Jean-Louis Bruguière la constitution de partie civile de l'entreprise.
    Dans cette lettre, révélée par Libération et que l'AFP a consultée, Philippe Japiot estimait que "c'est à raison de l'exécution de ce contrat" signé en 1994 entre la France et le Pakistan pour la vente de trois sous-marins conventionnels Agosta que les ingénieurs avaient été "assassinés".
    De source proche de l'enquête, on relativisait la portée de la lettre, rappelant que juridiquement "la DCN est obligée de dire ouvertement qu'elle est victime pour que sa constitution de partie civile soit recevable".
    Philippe Japiot devrait être entendu par les juges Marc Trévidic et Yves Jannier dans les prochaines semaines, selon cette source.

    Une clause secrète

    Libération ajoute que Jean-Louis Bruguière a aussi reçu un exemplaire tronqué du contrat, "où apparait l'existence d'une clause numéro 47 consacrée au paiements de commissions, précédé d'une clause secrète frappée du numéro 46. Jamais le juge d'instruction ne demandera une copie complète du contrat."
    Les services de l'ambassade des Etats-Unis ont également rapporté aux enquêteurs français des confidences des agents pakistanais, qui considèrent que l'attentat ne serait pas imputable à Al-Qaeda ou à des groupes islamistes. Le mobile "serait à rechercher dans la coopération bilatérale pour la vente et la construction des sous-marins".

    Des oublis "curieux"

    En outre, en 2001 et 2002, la Cour des comptes pakistanaise a investigué, toujours selon Libération sur "des pactes de corruptions passés par des officiers pakistanais avec des responsables français pour obtenir la signature du contrat des sous-marins Agosta 90B." Et à Paris, la Cour de discipline budgétaire se penche aussi sur le dossier."Dans le dossier pénal [français], aucune trace de ces affaires sulfureuses. Curieux", note le journal.
    Selon Me Olivier Morice, l'un des avocats des familles, l'attentat de Karachi pourrait s'expliquer par l'arrêt du versement de commissions.
    "Ces commissions ont été arrêtées à l'arrivée de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 afin que des rétrocommissions" destinées à financer la campagne d'Edouard Balladur, Premier ministre avant l'arrivée de Jacques Chirac à la présidence, "ne soient pas versées", affirme Me Olivier Morice, ce qu'a confirmé mercredi l'ancien ministre de la Défense
    Charles Millon.

    Une mission d'information ?

    Les rétro-commissions pourraient avoir participé au financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, par le biais d'une société, Heine, créée avec le feu vert de Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget.
    Le chef des députés PS Jean-Marc Ayrault a demandé jeudi la création d'une mission d'information sur l'attentat, qui aurait un pouvoir très limité puisque une enquête judiciaire est en cours. Le président de l'Assemblée doit selon lui donner sa réponse "la semaine prochaine".

    OUVELOBS.COM | 06.07.2009

    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte
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