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Le général François Buchwalter

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  • Le général François Buchwalter

    Le général François Buchwalter qui fait l'actualité depuis sa déposition devant le juge d’instruction Marc Trévidic, au tribunal de grande instance de Paris, le 25 juin dernier, affirmant que les sept moines français enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 par le Groupe islamique armée (GIA) ont été tués par l'Armée algérienne, n'est pas un inconnu des spécialistes du renseignement : c'est un vieux spécialiste du et de la désinformation en Afrique et en Outre- Mer pour le compte du gouvernement français.

    Le général François Buchwalter a notamment dirigé, avant sa mission d'Alger, puis après (de 1998 à 2000), le Cabinet militaire SER et Bureaux d’études, chargé du renseignement en Outre-Mer français, spécialisé dans l'intox et connu pour ses bavures et ses coups tordus. Le 9 janvier 2008, Christian Estrosi, Secrétaire d’Etat aux DOM-TOM, annonce dans Le Parisienla dissolution de toute cette structure. Dans le même temps, il confirme les soupçons pesant sur ces structures, politisées, génératrices de bavures et contre-productives au final. Les RG ne surveillant plus les partis politiques depuis 1995, pourquoi ces structures militaires le feraient ? Le général Buchwalter, chef d'une structure désavouée par le gouvernement français en 2008 pour ses bavures, devient subitement crédible en 2009 ! Créé en 1959, le cabinet militaire rattaché aux services du ministre de l’Outre-Mer est un une entité particulièrement discrète. Jusqu‘a sa dissolution par Christian Estrosi en 2008, elle avait deux missions essentielles. D’une part la gestion et le suivi du Service militaire adapté (SMA) dans les DOMTOM, et d’autre part une mission de renseignement assurée par la Section d’études et de renseignement (SER) au sein de ce cabinet.

    En 2000, le général François Buchwalter cède la place au général Charles Fernandez

    La SER était chargé de suivre, au profit du ministre des DOM, l’évolution politique, économique, sociale et syndicale dans les DOM-TOM. La SER recevait des synthèses et des notes d’informations des différents services centraux (DST, SDECE, DCRG, SM….) et les répartissait selon les besoins sur le terrain. D’autre part, les bureaux d’études lui faisaient remonter quotidiennement des bulletins de renseignements concernant les événements marquants dans leurs territoires. A partir de ces différents documents, le chef de la SER réalisait un Bulletin de renseignement mensuel, document classé Secret-Défense d’une soixantaine de pages à diffusion très limitée.

    En fait, la SER, apparemment tournée vers l’analyse, était beaucoup plus «active». De l’aveu même du Secrétaire aux DOM-TOM en janvier 2008, «la mission de ce cabinet militaire était de faire du renseignement politique, visant les élus ou même des journalistes pour le compte du ministre. J’ai considéré que cette mission, que les renseignements généraux n’ont plus le droit d’exercer depuis plusieurs années, n’avait aucune raison d’être aujourd’hui». L’histoire de ces bureaux d’études et de la SER est en effet traversée par plusieurs affaires s’apparentant à des «coups tordus». Dès sa création en 1964, le poste de Papeete chargé de coordonner les mesures de la sécurité des installations atomiques de Fangataufa et Mururoa se lance dans un renseignement tous azimuts digne de la STASI.

    Les ressources financières des églises protestantes, les contacts étrangers des mouvements de jeunesse, les problèmes de naturalisation de la minorité chinoise, le train de vie des femmes de ménage, les projets des mouvements autonomistes, tout est épluché, collationné et indexé. Chaque semaine, quelques happy few, le gouverneur, le patron des sites nucléaires, le ministre de la Défense, notamment, reçoivent un «bulletin de renseignements» extrêmement complet sur la vie publique et privée parfois des Polynésiens en vue, et des gens de passage.

    Mais ce n'est pas tout. Le «Bureau d'études» est aussi chargé de contrôler de manière très stricte l'activité des journalistes. Ainsi, en mai 1967, une équipe de la prestigieuse émission «Cinq Colonnes à la une» arrive à Papeete. Branle-bas de combat. Le «Bureau d'études» prend en main les reporters, qui interrogent plusieurs opposants aux essais.

    Très vite, les barbouzes s'inquiètent. Le chef du «Bureau d'études» écrit : «Les intentions du journaliste ne paraissent pas bienveillantes à l'égard de la présence française et du centre d'expérimentation nucléaire.» Conclusion : «Il serait prudent, à Paris, de censurer l'émission. » Tout simplement. Une part non négligeable du travail des officiers de la SER à Paris était consacrée aux contacts avec les élus ultra marins de passage à Paris. Et dans un souci de recueil de renseignement et de culture des contacts utiles, il n’était pas rare que certains services leur soit rendus (des enveloppes ???). Aux Antilles, dans les années 1980, les bureaux d’études sont au centre de la lutte antiterroriste. Un mouvement indépendantiste pratiquant la lutte armée est alors en plein essor en Guadeloupe et dans une moindre mesure en Martinique et en Guyane.

    Yves Bonnet, l’ancien directeur de la DST, est nommé préfet de Guadeloupe en 1986 avec comme mission principale l’éradication de ce mouvement. Décrivant les organes de renseignement sur lesquels il s’appuie dans sa tâche, sur place, il cite notamment le colonel Bertrand (un pseudonyme), chef du Bureau d’études à Basse-Terre. Les écoutes téléphoniques sur place, qui — on l’a vu — sont l’apanage de ces bureaux, seront l’une des armes les plus efficaces dans cette lutte. Dans ces même années 1980-1990, un autre point sensible de l’Outre-Mer français est la Nouvelle-Calédonie. Si l’on en croit cet article un peu confus, il semble que Guy Mascres, le chef du Bureau d'études sur place de 1993 à 1996 (qui a fait, depuis, une honnête carrière) ait été chargé des négociations avec un indépendantiste emprisonné. Pour un lieutenant-colonel analyste, c’est singulier !!! Enfin, en 2004, une ténébreuse affaire aux forts relents politiciens éclabousse le Bureau de Basse-Terre dirigé par le commandant De Rodez.

    Des commissions rogatoires se retrouvent on ne sait comment (enfin si, on sait) en sa possession. Le piquant de l’affaire est que le principal objectif de cette CR n’est autre que Victorin Lurel, le nouveau président socialiste du Conseil régional ; Assemblée qu’il a arrachée de haute lutte à la représentante locale de l’UMP, Mme Michaux Chevry. Et quand on apprend après une rapide enquête que celui qui a passé ces documents juridiques (en principe confidentiels) à la préfecture n'est autre que le colonel de gendarmerie sur place, on ne peut que renifler un remugle nauséabond de basse politique. Pourquoi un service d’analyse et de coordination a détenu ces documents ? Que comptait-il en faire ? A ce jour, ces questions restent sans réponses.

    Par le soir

  • #2
    C'est rassurant , nos gars sont bien informés sur les turpitudes des donneurs de leçons!

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