EDF DÉFEND SA DEMANDE DE HAUSSE DES TARIFS DE L'ÉLECTRICITÉ
L'annonce de la demande de hausse de 20% des tarifs EDF formulée par son PDG Pierre Gadonneix dans les colonnes de La Tribune ce jeudi provoque un gros tollé. La ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré ce jeudi que le gouvernement n'était pas lié par la demande du patron d'EDF d'une hausse des tarifs de l'électricité de 20% en trois ans. "Le gouvernement n'est absolument pas lié par les appréciations qui sont fournies par M. (Pierre) Gadonneix. C'est une chose qu'avec (le ministre de l'Industrie) M. (Christian) Estrosi nous examinerons ultérieurement. Quand on veut des étoiles, on demande la lune", a-t-elle dit à la presse en marge d'un déplacement dans la Somme.
Pour sa part, Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a estimé que "l'électricité n'échappera pas à la hausse (du prix) de toutes les énergies" mais que l'Etat n'autorisera jamais qu'elle soit "brutale".Ce dernier est quand même plus en retrait que Christine Lagarde. "Je ne dis pas que le niveau de hausse soit le bon, je dis que, de toutes façons, l'électricité n'échappera pas à la hausse (du prix) de toutes les énergies", a déclaré M. Accoyer sur RMC. Et d'ajouter: "On ne peut pas d'un côté dire: attention l'énergie ce sont les enjeux de demain et dire à nos enfants: écoutez, nous on ne paie pas l'énergie le prix qu'elle vaut et vous le paierez avec l'endettement d'EDF ou les impôts des Français", a ajouté le président de l'Assemblée."Aujourd'hui, EDF rachète quatre fois le prix de production l'éolien ou le solaire, c'est bon pour l'environnement, ça amorce la pompe des nouvelles énergies" mais "ça coûte très cher", a aussi fait valoir Bernard Accoyer.
EDF et l'Etat ont signé en octobre 2005, au moment où l'entreprise est devenue société anonyme contrôlée par l'Etat, un contrat de service public. Il garantit jusqu'en 2010 une augmentation des tarifs de l'électricité qui ne peut dépasser le niveau de l'inflation pour les particuliers. Interrogée sur France Info jeudi, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a qualifié "d'irresponsable" la déclaration du dirigeant d'EDF. "Ce n'est pas à un président tout seul, indépendamment des consommateurs, des salariés de l'entreprise, des autorités politiques, de lancer dans la nature des chiffres qui font peur aux gens", a-t-elle dit.
L'organisation de consommateurs UFC-Que Choisir parle de "provocation". Le président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, a aussi désapprouvé la proposition.Les écologistes de Sortir du nucléaire contestent pour leur part la justification de la demande du patron d'EDF. "Il s'agit en réalité d'une tentative de renflouement. En effet, EDF est menacée d'un crash industriel et financier", estime l'association, évoquant des opérations de rachat à crédit jugées malheureuses à l'étranger. Le PS a jugé cette demande "d'une grande hypocrisie, d'un grand cynisme", au moment où l'entreprise publique vient de clore un emprunt qui lui a permis de récolter auprès des particuliers plus de 3,2 milliards d'euros. Elle a aussi été jugée "disproportionnée" par l'association de consommateurs CLCV.
Les prix de l'électricité sont fixés par le gouvernement en France. La société EDF est une société anonyme où l'Etat est l'actionnaire majoritaire. Dans une interview accordée ce jeudi à la Tribune, Pierre Gadonneix motive sa demande de hausse des tarifs. Le PDG d'EDF a estimé que pour cesser de s'endetter, EDF a besoin d'une hausse de 20% de ses tarifs. "Mais elle peut s'étaler sur trois ans, par exemple, ou même un peu plus", déclare-t-il.
Par La Tribune
L'annonce de la demande de hausse de 20% des tarifs EDF formulée par son PDG Pierre Gadonneix dans les colonnes de La Tribune ce jeudi provoque un gros tollé. La ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré ce jeudi que le gouvernement n'était pas lié par la demande du patron d'EDF d'une hausse des tarifs de l'électricité de 20% en trois ans. "Le gouvernement n'est absolument pas lié par les appréciations qui sont fournies par M. (Pierre) Gadonneix. C'est une chose qu'avec (le ministre de l'Industrie) M. (Christian) Estrosi nous examinerons ultérieurement. Quand on veut des étoiles, on demande la lune", a-t-elle dit à la presse en marge d'un déplacement dans la Somme.
Pour sa part, Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) a estimé que "l'électricité n'échappera pas à la hausse (du prix) de toutes les énergies" mais que l'Etat n'autorisera jamais qu'elle soit "brutale".Ce dernier est quand même plus en retrait que Christine Lagarde. "Je ne dis pas que le niveau de hausse soit le bon, je dis que, de toutes façons, l'électricité n'échappera pas à la hausse (du prix) de toutes les énergies", a déclaré M. Accoyer sur RMC. Et d'ajouter: "On ne peut pas d'un côté dire: attention l'énergie ce sont les enjeux de demain et dire à nos enfants: écoutez, nous on ne paie pas l'énergie le prix qu'elle vaut et vous le paierez avec l'endettement d'EDF ou les impôts des Français", a ajouté le président de l'Assemblée."Aujourd'hui, EDF rachète quatre fois le prix de production l'éolien ou le solaire, c'est bon pour l'environnement, ça amorce la pompe des nouvelles énergies" mais "ça coûte très cher", a aussi fait valoir Bernard Accoyer.
EDF et l'Etat ont signé en octobre 2005, au moment où l'entreprise est devenue société anonyme contrôlée par l'Etat, un contrat de service public. Il garantit jusqu'en 2010 une augmentation des tarifs de l'électricité qui ne peut dépasser le niveau de l'inflation pour les particuliers. Interrogée sur France Info jeudi, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a qualifié "d'irresponsable" la déclaration du dirigeant d'EDF. "Ce n'est pas à un président tout seul, indépendamment des consommateurs, des salariés de l'entreprise, des autorités politiques, de lancer dans la nature des chiffres qui font peur aux gens", a-t-elle dit.
L'organisation de consommateurs UFC-Que Choisir parle de "provocation". Le président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, a aussi désapprouvé la proposition.Les écologistes de Sortir du nucléaire contestent pour leur part la justification de la demande du patron d'EDF. "Il s'agit en réalité d'une tentative de renflouement. En effet, EDF est menacée d'un crash industriel et financier", estime l'association, évoquant des opérations de rachat à crédit jugées malheureuses à l'étranger. Le PS a jugé cette demande "d'une grande hypocrisie, d'un grand cynisme", au moment où l'entreprise publique vient de clore un emprunt qui lui a permis de récolter auprès des particuliers plus de 3,2 milliards d'euros. Elle a aussi été jugée "disproportionnée" par l'association de consommateurs CLCV.
Les prix de l'électricité sont fixés par le gouvernement en France. La société EDF est une société anonyme où l'Etat est l'actionnaire majoritaire. Dans une interview accordée ce jeudi à la Tribune, Pierre Gadonneix motive sa demande de hausse des tarifs. Le PDG d'EDF a estimé que pour cesser de s'endetter, EDF a besoin d'une hausse de 20% de ses tarifs. "Mais elle peut s'étaler sur trois ans, par exemple, ou même un peu plus", déclare-t-il.
Par La Tribune
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