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Saturation des agences de location de voitures à Tizi Ouzou

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  • Saturation des agences de location de voitures à Tizi Ouzou

    L’antenne régionale de l’ANSEJ à Tizi-Ouzou vient de rendre publique par le biais de la Commission d’études des dossiers (CLEF) la suspension de l’attribution des crédits au profit des projets portant création d’agence de location de voitures. Une décision qui renseigne bien du degré de saturation d’un marché qui s’est développé rapidement.

    Louer un véhicule est à présent à la portée de tout le monde, l’essentiel est, bien évidemment, de satisfaire aux conditions de souscription et de répondre aux conditions financières que l’opération exige naturellement.

    À Tizi-Ouzou, les agences de location prolifèrent induisant une concurrence féroce qui n’a profité qu’aux ménages en ce sens que les prix mais surtout les prestations proposées ont connu ces derniers mois un bond sur le double plan quantitatif et qualitatif. "La location de voitures est une excellente chose, personnellement j’ai eu recours à ce procédé l’été dernier et je compte le refaire cette année encore. Débourser 60 000 DA pour bénéficier d’un véhicule confortable qui m’offrira l’opportunité de passer mes vacances aisément n’est pas chèrement payé", nous dit Ali, cadre dans une banque nationale. Pour Ahmed, qui travaille dans le mobilier, cette option est utile mais "demeure toutefois assez chère. Les tarifs appliqués par ces agences sont hors de portée, même de la classe moyenne car au prix que vous payerez il faudrait ajouter les dépenses du carburant en plus des 30 000 DA de consigne. Les petites bourses peuven-elles se permettre ce prix ? Mais bien sûr que non, les agences doivent faire un effort dans ce sens", dira-t-il.

    Les agences se plaignent du non-respect des clauses du contrat de location

    Pour leur part, certains représentants d’agences de location de voiture se plaignent surtout du non-respect par les souscripteurs des clauses du contrat de location. «Certains clients ne prennent pas soin du véhicule qu’on leur loue. D’autres nous le rendent dans un état dégradé. C’est dire que nous prenons un grand risque.»

    La location de voitures est un phénomène récent favorisé par l’ouverture du marché que connaît l’Algérie depuis maintenant plus de deux décennies. Au départ, cette pratique n’existait que dans les grandes villes du pays, Alger et Oran entre autres. Seulement les prix pratiqués étaient assez élevés, donc pas à la portée du premier venu.

    Ce qui a empêché la progression de ce marché.

    Cependant, avec l’entrée en force des nouveaux produits automobiles surtout les marques asiatiques qui ont inondé le marché national, l’étau s’est considérablement desserré permettant du coup une baisse significative du prix des véhicules en général, et par ricochet les prix de location, ajouter à cela les effets néfastes de la crise financière qui a secoué tous les secteurs économiques et surtout les constructeurs d’automobiles qui voient leur parc s’encombrer du fait que les ventes ont connu une chute vertigineuse.

    Les tarifs flambent en été…

    Cet état des lieux a poussé les clients à choisir l’option de la location à l’achat d’un véhicule neuf donnant au passage un vrai coup de fouet à cette pratique qui a certainement de beaux jours devant elle. Si cette pratique est courante à Alger, dans la ville des Genêts elle n’est pas très répandue, mais elle poursuit tout de même son petit chemin quoique lentement. Pourtant, ce n’est pas par manque d’agences de location mais parce que les citoyens n’ont pas encore acquis cette culture qui présente, pourtant, des avantages non négligeables aux souscripteurs. Les petites bourses patienteront encore avant de voir ce créneau leur ouvrir grands les bras. Cette catégorie n’espère pas bénéficier de cette commodité sauf dans de cas très rares où le véhicule est vraiment indispensable, car les prix demeurent inaccessibles aux fonctionnaires et aux cadres moyens dont le salaire ne suffit pas à les nourrir décemment. Le représentant d’une agence de location domiciliée à Tizi-Ouzou, que nous avons contacté pour justement avoir d’amples détails sur la question, nous révèle que pour louer un véhicule de marque Mercedes, Touareg, ou tout autre grosse cyylindrée, le prix à payer est de 20 000 DA toutes les 24 heures, chauffeur inclus. La présence de ce dernier rendra donc l’espoir de fouler les pédales et effleurer le volant d’une belle voiture illusoire.

    Ces véhicules de marque sont souvent sollicités par les nouveaux mariés pour le cortège nuptial, histoire de bien accueillir la mariée et lui offrir une place de choix et confortable pour rejoindre son nouveau domicile. Quant aux autres véhicules, les tarifs pratiqués sont dans une certaine mesure abordables et surtout que pour ce genre de produit proposé le chauffeur n’est pas imposé aux clients qui pourront avoir l’opportunité de conduire la voiture comme s’il s’agissait de la leur. Dans ce cas précis, les prix varient entre 2 000 et 3 000 DA les 24 heures. Là aussi, les citoyens modestes ne font appel à la location que lorsque l’opération est vraiment profitable.

    Un citoyen de la région des Ouadhias dira à ce propos : "Pour rendre visite à ma fille qui vit du côte de Hassi Messaoud au sud du pays, je préfère louer une 206 Peugeot à

    2 000 DA/jour que de prendre un taxi à 15 000 DA la course". Un autre citoyen approché à Boghni nous déclare louer une voiture à

    2 000 DA surtout lorsque le besoin se fait sentir que de déranger des amis ou faire appel à un service taxi à chaque fois, ce qui reviendra forcément plus cher. Quant aux émigrés qui rentrent durant l’été, beaucoup d’entre eux optent pour cette formule car, disent-ils, louer une voiture à 2 000 DA par jour est vraiment abordable.

    Effectivement avec une telle modique somme (pour eux bien sûr) ils pourront bien sillonner le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest. Pourquoi s’encombrer d’une voiture "française" à laquelle il faut payer le voyage aller-retour, la location du garage sans oublier les risques inutiles liés au vol et aux accidents de la circulation...

    Pour les tarifs appliqués en ce début de saison estivale, il faut dire que le marché a connu une flambée considérable.

    Pour louer une Atos, à titre illustratif, le client devra débourser plus de 3 000 DA par jour, ce qui n’est pas rien au vu de l’érosion du pouvoir d’achat des citoyen. Pour toutes ces raisons, le marché de location de voitures ne tardera pas à se généraliser pour peu que les promoteurs revoient un peu leur tarification à la baisse pour en faire bénéficier de larges pans de notre société.

    Par La Dépêche de Kabylie
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