Aigle Azur : comment l’intervention du gouvernement français a agacé Alger
Par sonia lyes , le 12/07/2009
Aigle Azur a peu de chances d'obtenir des autorisations pour effectuer de nouveaux vols supplémentaires entre la France et l'Algérie. Selon nos informations, la compagnie a reçu en fin de semaine une correspondance de la Direction de l'aviation civile algérienne (DAC) l'informant des nouvelles conditions qu'elle pose pour lui accorder de nouveaux vols vers l'Algérie. Dimanche 12 juillet, la DAC a publié un communiqué dans lequel elle lie l'octroie de nouvelles autorisations à Aigle Azur par l'obtention par Air Algérie de la même capacité de vols supplémentaires ou de sièges vers la France. Comprendre : la DAC algérienne demande presque l'impossible.
La compagnie de l'homme d'affaires d'origine algérienne Arezki Idjerouidène s'est montrée gourmande : elle a demandé 1400 sièges supplémentaires entre le 15 juillet et le 2 août. Malgré l'annulation en juin de trois vols supplémentaires depuis Paris vers l'Algérie faute d'autorisations, Aigle Azur n'a pas renoncé à ses objectifs. La compagnie pensait sans doute que l'intervention du gouvernement français dans ce dossier allait suffire à faire revenir les Algériens sur leur décision d'équilibrer les vols entre Air Algérie et les trois compagnies françaises qui assurent des vols vers les aéroports algériens : Air France, Aigle Azur et Air Méditerranée.
Selon nos informations, le ministre français des Transports Dominique Bussereau a défendu personnellement le dossier auprès du gouvernement. Il a bénéficié de l'appui de l'Elysée et de Matignon. Mais au lieu de jouer en faveur d'Aigle Azur, ces interventions ont produit l'effet inverse.
En mettant en avant la sauvegarde des emplois en France, les interlocuteurs français ont agacé les Algériens. « Les Français ont mis dans la balance la menace sur les 1000 emplois d'Aigle Azur en France. Ils ont oublié les 10.000 emplois d'Air Algérie », explique à tsa une source proche du gouvernement algérien. « Les Français ont pensé à sauver leurs emplois et ils ont oublié les notre. Aigle Azur n'investit pas en Algérie. Elle se contente de gagner de l'argent en assurant des vols notamment sur la destination la plus rentable à savoir entre Alger et Paris », ajoute la même source. L'affaire des moins de Tibéhirine a sans doute compliqué les choses pour la compagnie française. « Il aurait dû discuter directement avec les Algériens », reconnaît un proche d'Aigle Azur.
Une autre source, proche des milieux d'affaires algériens, avance une autre explication : « durant la campagne électorale des présidentielle, M. Idjerouidène s'était impliqué en soutenant le candidat Bouteflika, notamment en organisant un diner à Paris. Après la présidentielle, il a pensé qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. C'est une façon de prendre l'Algérie pour une république bananière. Or, le président a été clair sur ce point : personne ne doit utiliser son nom ou son image pour faire des affaires ». Aigle Azur va sans doute finir par le comprendre.
Par sonia lyes , le 12/07/2009
Aigle Azur a peu de chances d'obtenir des autorisations pour effectuer de nouveaux vols supplémentaires entre la France et l'Algérie. Selon nos informations, la compagnie a reçu en fin de semaine une correspondance de la Direction de l'aviation civile algérienne (DAC) l'informant des nouvelles conditions qu'elle pose pour lui accorder de nouveaux vols vers l'Algérie. Dimanche 12 juillet, la DAC a publié un communiqué dans lequel elle lie l'octroie de nouvelles autorisations à Aigle Azur par l'obtention par Air Algérie de la même capacité de vols supplémentaires ou de sièges vers la France. Comprendre : la DAC algérienne demande presque l'impossible.
La compagnie de l'homme d'affaires d'origine algérienne Arezki Idjerouidène s'est montrée gourmande : elle a demandé 1400 sièges supplémentaires entre le 15 juillet et le 2 août. Malgré l'annulation en juin de trois vols supplémentaires depuis Paris vers l'Algérie faute d'autorisations, Aigle Azur n'a pas renoncé à ses objectifs. La compagnie pensait sans doute que l'intervention du gouvernement français dans ce dossier allait suffire à faire revenir les Algériens sur leur décision d'équilibrer les vols entre Air Algérie et les trois compagnies françaises qui assurent des vols vers les aéroports algériens : Air France, Aigle Azur et Air Méditerranée.
Selon nos informations, le ministre français des Transports Dominique Bussereau a défendu personnellement le dossier auprès du gouvernement. Il a bénéficié de l'appui de l'Elysée et de Matignon. Mais au lieu de jouer en faveur d'Aigle Azur, ces interventions ont produit l'effet inverse.
En mettant en avant la sauvegarde des emplois en France, les interlocuteurs français ont agacé les Algériens. « Les Français ont mis dans la balance la menace sur les 1000 emplois d'Aigle Azur en France. Ils ont oublié les 10.000 emplois d'Air Algérie », explique à tsa une source proche du gouvernement algérien. « Les Français ont pensé à sauver leurs emplois et ils ont oublié les notre. Aigle Azur n'investit pas en Algérie. Elle se contente de gagner de l'argent en assurant des vols notamment sur la destination la plus rentable à savoir entre Alger et Paris », ajoute la même source. L'affaire des moins de Tibéhirine a sans doute compliqué les choses pour la compagnie française. « Il aurait dû discuter directement avec les Algériens », reconnaît un proche d'Aigle Azur.
Une autre source, proche des milieux d'affaires algériens, avance une autre explication : « durant la campagne électorale des présidentielle, M. Idjerouidène s'était impliqué en soutenant le candidat Bouteflika, notamment en organisant un diner à Paris. Après la présidentielle, il a pensé qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. C'est une façon de prendre l'Algérie pour une république bananière. Or, le président a été clair sur ce point : personne ne doit utiliser son nom ou son image pour faire des affaires ». Aigle Azur va sans doute finir par le comprendre.
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