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Des organisations juives réclament un nouveau procès Halimi

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    Des organisations juives réclament un nouveau procès Halimi
    11 juillet 2009
    AFP

    Le verdict rendu dans l'affaire de l'assassinat du jeune juif Ilan Halimi en 2006 est contesté par des organisations juives, dont le Crif, qui jugent certaines peines trop clémentes et veulent un nouveau procès.

    Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a ainsi appelé à manifester lundi soir place Vendôme à Paris, non loin du ministère de la Justice, pour réclamer un appel du parquet général.

    L'Union des étudiants juifs (UEJF) se dit également choquée par le verdict, jugeant que tout a été mis en oeuvre pour "éviter de tirer les leçons" d'un meurtre antisémite en imposant le huis clos. Dans ce dossier devenu emblématique de l'antisémitisme et de la violence dans les banlieues, le magistrat qui représentait l'accusation au procès, Philippe Bilger, a salué au contraire un verdict "exemplaire", rejetant l'idée d'un amalgame entre accusés. Le ministère de la Justice n'a pas encore réagi.

    Mais la voix du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) est venue s'ajouter à celle de l'avocat de la mère de la victime, Francis Szpiner, qui a exhorté la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie à susciter un appel du parquet général.

    Evoquant le "verdict prononcé par un jury populaire souverain", il dit souhaiter, s'il y a appel, que l'éventuel second procès soit public, et non à huis clos comme le premier. Il rappelle dans un communiqué avoir dit que les réquisitions de l'accusation étaient trop clémentes. "De plus, le Crif constate que le verdict est - pour nombre (des accusés) - en dessous des peines requises", dit le texte.

    "Une partie des critiques que l'on peut faire aurait été moins marquée si le procès avait eu lieu de façon ouverte", a expliqué sur France Info son président, Richard Prasquier.

    BILGER REJETTE L'EXPRESSION "GANG DES BARBARES"

    Dans le Parisien, Ruth Halimi, la mère du jeune homme assassiné, souligne que l'antisémitisme n'est pas un fait divers. "Je voudrais qu'on remette les pendules à l'heure. Je le répète, ceux qui ont aidé à massacrer Ilan doivent être sévèrement sanctionnés", dit-elle.
    Pour le BNVCA, ce verdict "est de nature à banaliser plus encore l'antisémitisme subi par les juifs depuis déjà 10 ans." "La médiocrité des peines prononcées va de toute évidence conférer à Fofana et ses complices un statut de héros auprès des antijuifs des cités", écrit-il.

    Enlevé le 20 janvier 2006 à Sceaux (Hauts-de-Seine), où il avait été attiré dans un guet-apens par une jeune fille, Ilan Halimi a été détenu nu, aveuglé et entravé durant 24 jours dans un logement puis une cave d'un immeuble. Il a été maltraité.

    Après de vaines négociations pour une rançon avec sa famille, qui avait prévenu la police, il a été tondu, poignardé et brûlé à l'essence, puis laissé pour mort près d'une gare RER. Il est mort lors de son transport à l'hôpital. L'affaire avait bouleversé le pays et suscité une grande manifestation à Paris.

    Après deux mois et demi de procès, la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans, la plus forte peine prévue par la loi, a été prononcée contre Youssouf Fofana, 28 ans, chef du groupe qu'il appelait le "gang des barbares" de Bagneux (Hauts-de-Seine).
    L'homme a multiplié les provocations antisémites au fil du procès. Pour ses complices, de très jeunes gens pour la plupart, qui ne se voyaient reprocher ni le mobile antisémite ni l'intention de tuer, la cour a été plus modérée.

    La jeune fille qui a piégé Ilan Halimi est condamnée à neuf ans de prison et bénéficie de l'excuse de minorité. Les lieutenants de Fofana, Samir Ait Abdelmalek et Jean-Christophe Sombou, sont respectivement condamnés à 15 et 18 ans de réclusion alors que 20 ans étaient requis.
    Pourtant l'avocat général juge que le dossier a été bien jugé. "L'expression 'gang des barbares' n'a pas de sens. Il y a un barbare, Youssouf Fofana, qui a été condamné à la peine maximale, et des personnes dont la sanction devait être évaluée à l'aune de leurs responsabilités", a dit Philippe Bilger.

    "L'arrêt rendu est exemplaire à tous points de vue. Il a suivi certaines de mes réquisitions à la lettre et, pour les autres, il a respecté la hiérarchie des responsabilités que j'avais proposée", a-t-il ajouté dans un entretien avec Reuters.

    Sa hiérarchie, liée au ministère, n'est cependant pas liée par son point de vue et peut faire appel contre son avis.

    Thierry Lévêque et Gérard Bon
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