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Noun du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès.

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  • Noun du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès.

    Bonjour !

    Une représentation de la pièce Noun aura lieu demain à 18h00 à la salle el Mouggar, je la recommande vivement à ceux qui n’ont pas eu la chance de la voir pendant le Festival du Théâtre Professionnel d’Alger. Voici deux lectures trouvées dans la presse.


    Loub.

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    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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  • #2
    Noun du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès au TNA


    A la recherche de l’Innommable


    A l’avant-dernier jour du Festival national du théâtre professionnel, la troupe de Sidi Bel-Abbès est entrée en compétition.



    ...Au septième jour de compétition, les lauréats de l’édition de l’année dernière étaient tenus d’apporter une touche d’originalité au Festival. Et le moins que l’on puisse dire à l’issue de la représentation de Noun, c’est que Sidi Bel-Abbès a fait le choix de la différence à l’égard des sept pièces qui avaient été jouées jusque-là.

    ...Noun est une pièce où il est difficile de retrouver les repères du théâtre habituel. Le rideau se lève sur quatre personnages sommairement vêtus qui s’écroulent dans un décor dont les éléments, d’un blanc immaculé, sont tout aussi rudimentaires. Les personnages entreprennent, un par un, des soliloques où chacun livre son histoire, sa substance mémorielle déchirante. Il n’y a rien qui semble les lier, sauf la recherche d’un certain "Noun", une sorte de mystère qui semble être le temps, l’espace, ou un autre personnage. La pièce progresse ainsi dans un trouble volontaire de plus en plus contrariant, jusqu’à l’apparition de "Noun". Par le dialogue qui s’installe, on comprend que Noun est l’auteur d’une histoire dont les personnages sont ceux-là même qui sont présents sur scène (c’est du moins une des interprétations qu’on pourrait faire de la pièce). Passé de l’autre côté (à travers une très belle configuration scénique, dans une sorte de naissance symbolique), l’auteur, qui n’arrive plus à faire progresser son récit, a affaire à la révolte de ses personnages. On peut deviner désormais que la trame de la pièce est peut-être la gestation de la pièce elle-même ; on assiste à une globale mise en abîme, à «l’histoire d’une écriture». Les éléments qui étaient jusque-là incompris et incommodants recouvrent leur sens. La scène serait le brouillon de la pièce même qui est en train de se jouer, ce qui explique pourquoi le décor et les personnages sont encore à un stade basique ; tout est blanc et attend d’être maculé par l’encre de l’écrivant. L’auteur s’insère peu à peu dans le palier de ses personnages et la pièce se réintègre au premier degré dans une longue chorégraphie finale.

    ...Au-delà du texte vigoureux et de la trame insolite de H’mida Ayachi, la mise en scène de Azzedinne Abbar, la scénographie de Abderrahmane Zaâboubi et la chorégraphie de Slimane Habess font de Noun une autre preuve de l’homogénéité de «l’équipe» de Sidi Bel-Abbès. Le seul reproche qu’on pourrait faire à la pièce, c’est le manque de gestion du dévoilement de l’intrigue ; la conspiration des éléments est quasi impossible à deviner avant les derniers moments, ce qui a valu à la troupe le retrait de quelques spectateurs.

    Par : Lamellad Larbi Amine ([email protected])
    Le Midi Libre, édition du 4 juin 2009.
    Dernière modification par Loubia, 05 décembre 2009, 21h20.
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    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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    • #3
      Noun, audace et créativité pour bousculer le public algérien



      Le Festival national du théâtre professionnel (FNTP) touche bientôt à sa fin. Les troupes font vibrer les unes après les autres les planches algéroises tandis que le public continue d’en prendre plein la vue, en bon comme en mauvais. 8ème soirée et toujours le même enthousiasme affiché sans relâche par les centaines de festivaliers présents depuis le début de la manifestation. Les impressions du public présent mardi soir dernier au Théâtre national algérien pour assister à la représentation de la pièce de la troupe du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès étaient mitigées. Sur scène, cinq acteurs passionnés par leurs rôles ont interprété Noun, une pièce dont le texte est inspiré de la trilogie Mémoire de folie et de suicide, Zana et El Hawas du journaliste et écrivain H’mida El Ayachi. Une pièce déconcertante, angoissante, impressionnante, remarquable ou encore agaçante, telles sont quelques impressions recueillies auprès du public. Après plus d’une heure de représentation, les gens ont quitté la salle en ayant du mal à exprimer un avis clair et tranché sur la pièce mais ce qui reste incontestable, c’est qu’elle a eu le mérite de captiver autant ceux qui ont apprécié que ceux qui sont restés réticents. La représentation a débuté à 20h. Lever du rideau sur des notes de luth puis un air traditionnel sahraoui chanté par une voix féminine qui commence par transporter le public avant que la lumière ne soit orientée vers des corps recroquevillés sur eux-mêmes, prostrés, à terre au milieu de la scène. Les lecteurs qui connaissent l’univers romanesque de H’mida El Ayachi et sa trilogie comprendront que c’est l’histoire de personnes mortes qui se rencontrent et discutent de la vie dans l’au-delà. Ceux qui ne le savent pas ne pourront le comprendre qu’à la fin de la pièce, d’où leur sentiment d’incompréhension et d’agacement… La musique s’arrête et leurs corps commencent à bouger, se tortiller dans la douleur. Ils se lèvent, prennent la parole tour à tour. Les quatre personnages comprennent qu’ils viennent d’atterrir dans l’au-delà… Le voyage dans les vaticinationsmétaphysiques de H’mida El Ayachi peut alors commencer. Ils s’observent, s’agitent et s’interrogent sur l’existence et ses multiples dualités. Des discours infiniment abstraits qui lèvent le voile sur l’absurdité de l’existence vue par des personnages tourmentés et sombres. Des êtres en souffrance. Ils s’expriment et se tarabustent face à un auditoire qui pour la plupart a du mal à comprendre la trame de l’histoire, si tant est qu’il y en ait une, mais qui ne les quitte pas des yeux. Une atmosphère de malaise s’installe très vite au TNA. Les paroles sont déconcertantes, certaines scènes incompréhensibles et d’autres encore un peu surprenantes. Des scènes auxquelles le public algérien n’est pas habitué… dont des scènes simulées de viols et d’amour interprétées avec une proximité des corps qui met à mal le conservatisme et les tabous algériens. Malgré la confusion dans les histoires et l’inaccessibilité de tout le concept de la pièce, la gestuelle des personnages et leur façon de prendre possession de l’espace garderont intact l’intérêt du public.
      Durant cette représentation, le corps a cessé d’être ce lourd fardeau à cacher et renier pour ne pas heurter l’esprit conservateur et pudibond de la société. Non, il a été exhibé dans sa sensualité et même utilisé dans certaines postures très charnelles pour exprimer tout le déchirement que sous-tend le texte et le jeu des personnages. Un déchirement accentué par l’apparition à la fin d’un nouvel acteur incarnant le rôle de l’écrivain qui se confronte à ses personnages et à la création. Une pièce pleine d’audace et de créativité, avec une véritable proposition artistique. De quoi déconcerter et faire réagir un public trop habitué à des expressions culturelles étouffées par l’ordre établi…

      Par Fella Bouredji
      La Tribune du 04-06-2009
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      Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
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