Pourquoi Paris a fait sortir cette histoire «d’implication» de l’armée algérienne dans l’assassinat des sept moines de Tibhirine en ce moment après maintenant treize ans passés sur un crime qui a été revendiqué par le GIA ?
Ce fut la question principale qui reste posée tout en essayant de trouver des réponses qui tiennent la route malgré qu’Alger a fait le choix du silence. En tout cas, la classe politique qui n’a pas réagi sur place à l’exception du parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia se rapproche dans ses visions, car dans l’ensemble, il y a état de faire le lien entre cette «pression» et l’aspect colonial, le devoir de mémoire, l’intérêt économique et enfin essayer de détourner l’opinion française sur les scandales internes et soigné l’image du président français très impliqué dans l’affaire de Karachi. Les partis réagissent
Les partis politiques que nous avons contactés, hier, afin d’avoir leur vision sur les «provocations» de Paris fondées sur «des bavardages» d’un général français en retraite, puisque jusqu’a présent les formations politiques ont préféré le silence comme le cas des officiels en Algérie à l’exception du parti du RND a qui fut le seul parti qui a dénoncé la remise sur le tapis de l’affaire des moines de Tibhirine qui remonte à 1996. Dans leurs réponses, les partis, notamment le Mouvement pour la paix et la société et le Front de libération nationale, le Front national algérien et El Islah , chacun d’eux a eu une lecture différente mais qui n’est pas loin de l’autre, notamment le fait que Paris veut faire pression sur l’Algérie par rapport aux dernières mesures économiques, préserver la place «menacée» de la France en Algerie et fuir sa responsabilité face à la revendication de la repentance.
Le FLN et El Islah évoquent la question de la repentance
Contacté par téléphone, le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), Saïd Bouhedja dira que la position de Paris est une manœuvre dévoilée et claire d’autant que le témoignage de l’ex- général français se base sur un argument non fondé.
Selon lui, cette pression intervient suite aux «pressions profondes» qu’exerce l’Algérie sur la revendication des excuses de la France officielle sur les crimes commis par la France coloniale, d’autant que cette pression intervient à la veille de la visite du Président de la République en France programmée pour le début d’automne prochain, une visite qui a été déjà reportée.
Pour M. Bouhedja , il s’agit d’apaiser les pressions menées par l’Algérie en responsabilisant l’Algérie sur l’assassinat des moines de Tibhirine revendiqué par l’émir du GIA de l’époque.
Revenant sur la question de la repentance, il a expliqué que celle-ci est maintenue, car selon lui «il ne peut y avoir une relation d’amitié avec la France sans des excuses officielles».
Par ailleurs, il a déclaré qu’en dehors de la repentance, celle-ci est, selon le FLN, la cause principale de la provocation française Toutefois, d’autres causes existent, notamment les problèmes internes que vit le président Sarkozy.
Interrogé si cette pression a une relation avec les mesures prises par le gouvernement algérien concernant l’investissement étranger, il a réaffirmé que la réalité des choses est que la France cherche à apaiser la pression menée par l’Algérie concernant la repentance.
Le parti d’El Islah , partage
l’avis du FLN , car selon son SG Djamel Benabdesslam, la France est condamnée complètement des crimes coloniaux . A ce titre, il expliquera que la meilleure manière pour la France, c’est de tenir actuellement une attaque pour se défendre.
Ajoutant qu’au lieu de s’excuser auprès du peuple algérien, la France essaye d’inventer d’autres histoires. Interrogé si cette pression a une relation avec les mesures prises par le gouvernement algérien concernant l’investissement étranger, il dira que la France reste le premier gagnant du marché algérien ajoutant que «la France a eu toujours ce qu’elle voulait en matière d’économie» mais la vraie cause est liée à la question de l’indemnisation et la repentance.
Le FNA pense qu’il s’agit de défendre l’intérêt économique français
Pour Moussa Touati, président du FNA, il s’agit d’un «harcèlement» clair basé purement sur des intérêts économiques et stratégiques.
Car selon lui, la France qui se sent menacée avec la place qu’essayent d’avoir les Etats-Unies sur le marché algérien, elle ressort donc l’affaire des moines de Tibhirine pour préserver sa part en Algérie.
S’agissant de la relation entre cette pression française et les mesures relatives, M.Touati dira qu’«’il n’ y a pas d’investissement étranger mais un vol étranger».
Le MSP pense que le dossier est clos
De son coté, le parti de Bouguerra Soltani dénonce les accusations qui touchent l’Armée nationale. Dans ce cadre, M. Djemaâq chargé de la communication au niveau du MSP, nous expliquera que son parti croit que le dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine ne devait pas être dévoilé en ce moment puisqu’il est clos. Sauf s’il y a derrière des pensées politiques, notamment l’affaire de Karachi.
Dans ce contexte, il a ajouté que le MSP dénonce cette pression et croit qu’ils essayent de porter atteinte à une institution qui a apporté une stabilité au pays à travers la lutte contre le terrorisme.
Selon lui, c’est une affaire qui n’a pas lieu d’être, il s’agit de dissimuler d’autres affaires comme est le cas des derniers contrats économiques perdus par la France sur le marché algérien. Avant d’affirmer qu’il ne faut pas verser dans la polémique, puisque l’affaire des moines a été tranchée. Selon lui, «il ne faut pas trop s’attarder sur ça».
Le RND reste le premier parti à avoir réagi
Enfin, le RND qui fut le Premier parti à avoir réagi aux provocations de Paris avait qualifié de «provocation» la campagne en France sur le massacre des sept moines de Tibhirine en 1996.
Il s’est interrogé sur «la relation éventuelle entre ces campagnes tendancieuses à l’encontre de notre pays et l’attachement de l’Algérie à mettre à nu le fait colonial d’hier en même temps que la défense des intérêts de notre économie nationale».
Il faut dire que près d’une semaine après l’éclatement de l’affaire des moines de Tibhirine, il n’ y a eu que Abdelaziz Ziari qui a accusé des «parties» d’être derrière la relance de la campagne du «qui tue qui ?».
«Il y a des parties que la stabilité de l’Algérie dérange. Elles tentent de raviver le «qui tue qui ?», a-t-il dit dans son allocution à l’occasion de la clôture de la session de printemps du Parlement.
A souligner que le Premier ministre a eu un entretien avec le président français en Italie, en marge du Sommet du G8. Mais aucune information n’a filtré sur le contenu des discussions entre les deux hommes.
En tout cas, les relations entre l’Algérie et la France ne peuvent retrouver le chemin normal, tandis que la France officielle n’a pas l’air de consommer après 47 ans d’indépendance, la souveraineté d’un Etat qui a tout le droit de gérer son économie en mettant en exergue son intérêt.
Ouest-Tribune.
Ce fut la question principale qui reste posée tout en essayant de trouver des réponses qui tiennent la route malgré qu’Alger a fait le choix du silence. En tout cas, la classe politique qui n’a pas réagi sur place à l’exception du parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia se rapproche dans ses visions, car dans l’ensemble, il y a état de faire le lien entre cette «pression» et l’aspect colonial, le devoir de mémoire, l’intérêt économique et enfin essayer de détourner l’opinion française sur les scandales internes et soigné l’image du président français très impliqué dans l’affaire de Karachi. Les partis réagissent
Les partis politiques que nous avons contactés, hier, afin d’avoir leur vision sur les «provocations» de Paris fondées sur «des bavardages» d’un général français en retraite, puisque jusqu’a présent les formations politiques ont préféré le silence comme le cas des officiels en Algérie à l’exception du parti du RND a qui fut le seul parti qui a dénoncé la remise sur le tapis de l’affaire des moines de Tibhirine qui remonte à 1996. Dans leurs réponses, les partis, notamment le Mouvement pour la paix et la société et le Front de libération nationale, le Front national algérien et El Islah , chacun d’eux a eu une lecture différente mais qui n’est pas loin de l’autre, notamment le fait que Paris veut faire pression sur l’Algérie par rapport aux dernières mesures économiques, préserver la place «menacée» de la France en Algerie et fuir sa responsabilité face à la revendication de la repentance.
Le FLN et El Islah évoquent la question de la repentance
Contacté par téléphone, le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), Saïd Bouhedja dira que la position de Paris est une manœuvre dévoilée et claire d’autant que le témoignage de l’ex- général français se base sur un argument non fondé.
Selon lui, cette pression intervient suite aux «pressions profondes» qu’exerce l’Algérie sur la revendication des excuses de la France officielle sur les crimes commis par la France coloniale, d’autant que cette pression intervient à la veille de la visite du Président de la République en France programmée pour le début d’automne prochain, une visite qui a été déjà reportée.
Pour M. Bouhedja , il s’agit d’apaiser les pressions menées par l’Algérie en responsabilisant l’Algérie sur l’assassinat des moines de Tibhirine revendiqué par l’émir du GIA de l’époque.
Revenant sur la question de la repentance, il a expliqué que celle-ci est maintenue, car selon lui «il ne peut y avoir une relation d’amitié avec la France sans des excuses officielles».
Par ailleurs, il a déclaré qu’en dehors de la repentance, celle-ci est, selon le FLN, la cause principale de la provocation française Toutefois, d’autres causes existent, notamment les problèmes internes que vit le président Sarkozy.
Interrogé si cette pression a une relation avec les mesures prises par le gouvernement algérien concernant l’investissement étranger, il a réaffirmé que la réalité des choses est que la France cherche à apaiser la pression menée par l’Algérie concernant la repentance.
Le parti d’El Islah , partage
l’avis du FLN , car selon son SG Djamel Benabdesslam, la France est condamnée complètement des crimes coloniaux . A ce titre, il expliquera que la meilleure manière pour la France, c’est de tenir actuellement une attaque pour se défendre.
Ajoutant qu’au lieu de s’excuser auprès du peuple algérien, la France essaye d’inventer d’autres histoires. Interrogé si cette pression a une relation avec les mesures prises par le gouvernement algérien concernant l’investissement étranger, il dira que la France reste le premier gagnant du marché algérien ajoutant que «la France a eu toujours ce qu’elle voulait en matière d’économie» mais la vraie cause est liée à la question de l’indemnisation et la repentance.
Le FNA pense qu’il s’agit de défendre l’intérêt économique français
Pour Moussa Touati, président du FNA, il s’agit d’un «harcèlement» clair basé purement sur des intérêts économiques et stratégiques.
Car selon lui, la France qui se sent menacée avec la place qu’essayent d’avoir les Etats-Unies sur le marché algérien, elle ressort donc l’affaire des moines de Tibhirine pour préserver sa part en Algérie.
S’agissant de la relation entre cette pression française et les mesures relatives, M.Touati dira qu’«’il n’ y a pas d’investissement étranger mais un vol étranger».
Le MSP pense que le dossier est clos
De son coté, le parti de Bouguerra Soltani dénonce les accusations qui touchent l’Armée nationale. Dans ce cadre, M. Djemaâq chargé de la communication au niveau du MSP, nous expliquera que son parti croit que le dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine ne devait pas être dévoilé en ce moment puisqu’il est clos. Sauf s’il y a derrière des pensées politiques, notamment l’affaire de Karachi.
Dans ce contexte, il a ajouté que le MSP dénonce cette pression et croit qu’ils essayent de porter atteinte à une institution qui a apporté une stabilité au pays à travers la lutte contre le terrorisme.
Selon lui, c’est une affaire qui n’a pas lieu d’être, il s’agit de dissimuler d’autres affaires comme est le cas des derniers contrats économiques perdus par la France sur le marché algérien. Avant d’affirmer qu’il ne faut pas verser dans la polémique, puisque l’affaire des moines a été tranchée. Selon lui, «il ne faut pas trop s’attarder sur ça».
Le RND reste le premier parti à avoir réagi
Enfin, le RND qui fut le Premier parti à avoir réagi aux provocations de Paris avait qualifié de «provocation» la campagne en France sur le massacre des sept moines de Tibhirine en 1996.
Il s’est interrogé sur «la relation éventuelle entre ces campagnes tendancieuses à l’encontre de notre pays et l’attachement de l’Algérie à mettre à nu le fait colonial d’hier en même temps que la défense des intérêts de notre économie nationale».
Il faut dire que près d’une semaine après l’éclatement de l’affaire des moines de Tibhirine, il n’ y a eu que Abdelaziz Ziari qui a accusé des «parties» d’être derrière la relance de la campagne du «qui tue qui ?».
«Il y a des parties que la stabilité de l’Algérie dérange. Elles tentent de raviver le «qui tue qui ?», a-t-il dit dans son allocution à l’occasion de la clôture de la session de printemps du Parlement.
A souligner que le Premier ministre a eu un entretien avec le président français en Italie, en marge du Sommet du G8. Mais aucune information n’a filtré sur le contenu des discussions entre les deux hommes.
En tout cas, les relations entre l’Algérie et la France ne peuvent retrouver le chemin normal, tandis que la France officielle n’a pas l’air de consommer après 47 ans d’indépendance, la souveraineté d’un Etat qui a tout le droit de gérer son économie en mettant en exergue son intérêt.
Ouest-Tribune.
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