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Les oubliés de la canicule en Algérie

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  • Les oubliés de la canicule en Algérie

    La canicule qui s’est abattue en Algérie ces jours-ci renvoie à plusieurs observations, les feux de forêts, les noyades, les intoxications alimentaires et bien d’autres phénomènes liés à la hausse exceptionnelle de la température. Pourtant, il est un autre risque dont on parle moins: l’effet des grandes chaleurs sur les personnes âgées en Algérie.

    S’il est vrai que la plus forte proportion de la population algérienne est jeune dont l’âge se situe entre 15 et 59 ans selon des statistiques du Cnes réalisées en collaboration avec le Pnud, cela ne peut occulter l’espérance de vie qui est passée dans notre pays de 42 ans à l’Indépendance à 76 ans aujourd’hui. Autre indice: les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 5% de la population. Ce qui, converti en chiffres, donne 1,8 million de personnes âgées.

    Au-delà de ce bon résultat qui conforte la politique de santé publique menée en Algérie depuis 47 ans, il est cependant nécessaire de ne pas se contenter du constat et rester passif devant cette nouvelle frange de la population qui nécessite une prise en charge spécifique. C’est ce qui est désigné en médecine sous le terme générique de gériatrie. Une discipline malheureusement pas enseignée dans notre pays. En pratique, complètement ignorée. Si on parle de l’allongement de l’espérance de vie c’est plus pour avancer un signe de développement que pour prendre des mesures de prise en charge.

    Chacun sait que les fortes chaleurs représentent un risque certain pour les personnes âgées. En France, une forte canicule a causé en 2003 la mort de 15.000 personnes âgées. Ce fut un gros scandale.

    En Algérie, dans notre pays, point de chiffres. Tout juste si nous avons appris par notre correspondant, hier, qu’à l’est du pays 10 personnes âgées sont mortes des suites de la canicule. Aucune publication officielle de chiffres sur le plan national. Ce qui prouve l’intérêt accordé à cette frange de la population.

    Le désintérêt plutôt.

    Le décès de nos vieux est toujours mis sur le compte de la fatalité. Une fatalité qui arrange bien les dépenses de santé publique qui «s’offrent» ainsi une économie substantielle. Vu sous cet aspect, il n’y a pas de quoi pavoiser et se targuer de développement. Nos aînés meurent en silence et n’allez pas chercher les causes dans la canicule. On vous opposera l’aboutissement normal du vieillissement. D’ailleurs, cela se constate dans la structuration même de notre système de santé.

    Maigre consolation: le lien familial tient toujours en Algérie malgré les quelques cas de placement dans des centres d’hébergement comme ceux de «Diar Errahma». Un lien familial qui résiste de plus en plus mal face à certaines pathologies invalidantes comme l’Alzheimer, les fractures du col du fémur ou les autres démences séniles. Un lien, qui lui aussi, se caractérise par un éclatement de la cellule familiale.

    A quoi sert-il de se gausser de l’allongement de l’espérance de vie si dans le même temps les structures médicales se détournent des soins liés à cet allongement? Très souvent des interventions chirurgicales ne sont pas considérées nécessaires pour des malades du 3e âge et plus.

    Même leur hospitalisation est souvent refusée. Il est vrai que notre système de santé souffre d’un important retard et ne manque donc pas de priorités, mais est-ce suffisant comme raison pour sacrifier sur cet «autel» nos vieillards? Le devoir de l’Etat est de ne point négliger la santé de ses citoyens. Tous ses citoyens. Des nouveau-nés aux grabataires.

    D’ailleurs, on pourrait ajouter au désintérêt qui frappe la gériatrie à celui qui ignore le traitement de la douleur de façon plus générale. On sait que dans les pays développés des centres antidouleur existent. De lourdes pathologies comme le cancer imposent cette spécialité d’apaisement. Quand on laisse souffrir et mourir ainsi les vieux, sans état d’âme, il devient incongru d’espérer la mise en place d’une prévention contre les dangers de la canicule sur les personnes âgées.

    Ne vaut-il pas mieux, dans de telles conditions, cesser d’agir sur l’allongement de la durée de vie? Pour nous épargner, au moins, l’intolérable hypocrisie qui entoure la prise en charge de la santé de nos personnes âgées.

    Par l'Expression

  • #2
    A quoi sert-il de se gausser de l’allongement de l’espérance de vie si dans le même temps les structures médicales se détournent des soins liés à cet allongement? Très souvent des interventions chirurgicales ne sont pas considérées nécessaires pour des malades du 3e âge et plus
    c est malheureux de savoir que les vieux ne sont pas pris en considération ni en charge par l'Etat.heureusement que l 'etre humain ne vit pas éternellement.
    البعره تدل على البعير

    Quand l’injustice devient la loi, la Résistance est un Devoir !✊🏼DZ

    Commentaire


    • #3
      Oui c'est une chose qui m'a choqué, ils (services médicaux) négligent la santé des vieux parcequ'ils pensent qu'ils leur restent peu à vivre de toute façon!!! La situation est vraiment grave.

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