L'atmosphère est semble-t-il électrique dans les campus oranais ces derniers jours. Deux jeunes voyous se sont introduit dans les douches des jeunes filles dans la cité U, ce qui a provoqué des scènes de panique générale au point que plusieurs filles ont perdu connaissance. La suite est encore plus grave puisque deux étudiantes ont été blessées par un chauffard en colère.
Plus de détails dans l'article du QO ci-desssous.
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Deux étudiantes percutées par une voiture à oran
Plus d’une centaine d’étudiantes en colère se sont rassemblées, hier, devant l’Académie Universitaire d’Oran bloquant l’accès à cette dernière. Brandissant des banderoles sous la bannière de l’UGEL, elles exigeaient la présence du wali pour lui soumettre leurs revendications qui se résumaient aux problèmes d’hygiène, de transport, de restauration et, surtout, de l’insécurité qui règne au niveau de la Cité universitaire du 19 Mai 1956.
En effet, selon les étudiantes, «deux jeunes voyous se sont introduits dans les douches des jeunes filles du pavillon D3 au 1er étage de cette cité». Surprises, et dans un mouvement de panique générale, plusieurs étudiantes ont perdu connaissance. L’une d’elles a eu une dépression nerveuse. «Il n’y avait pas d’ambulance pour évacuer les filles atteintes», dira une représentante. «Il n’y a même pas un médecin de garde au niveau de cette cité», ajoute-t-elle. «Nous nous sommes rassemblées devant l’administration de la cité, le mercredi 07 décembre 2005, de 7 h 30 à 16 h 30 et de 17 h à 19 h, sans qu’aucun responsable daigne prendre en charge nos préoccupations. C’est suite à cela, et après l’agression dont nous avons été victimes que nous avons décidé de nous rassembler devant l’Académie Universitaire d’Oran, et si personne ne vient, nous bloquerons la route». «La situation dégradante que vivent les cités d’Oran-Est en l’absence de toute inquiétude de la part du directeur de cité et des responsables des oeuvres universitaires est préoccupante et il est temps que les autorités se penchent sur notre cas», dira un représentant de l’UGEL. «Hormis tous les autres problèmes, ce qui a mobilisé tant d’étudiantes aujourd’hui c’est le problème de l’insécurité qui règne dans leur cité», ajoutera cet étudiant venu soutenir ses camarades. Une jeune étudiante, terrorisée, pleurait. «Je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours», dit-elle.
Finalement, vers 11 heures, les étudiantes ont décidé de bloquer la route d’Es-Sénia. Ce qui ne fut pas sans incidents. L’un des usagers de la route, dans une Renault Clio, voyant que les étudiantes ne voulaient pas lui céder le passage, fonça sur le tas blessant deux d’entre elles qui furent transportées vers le CHU d’Oran. L’une d’elles a reçu les premiers soins. Quant à la seconde, elle a été gardée en observation pour diverses fractures. Le numéro d’immatriculation de la voiture a été noté et remis aux services de sécurité qui arrivèrent sur les lieux et procédèrent, en premier lieu, à l’organisation de la circulation pour éviter les accidents qui pouvaient encore se produire. Ils s’enquérirent ensuite des préoccupations de ces étudiantes qui continuaient à occuper la route en demandant la présence du wali.
A 12 h 30, le chef de daïra d’Oran arriva sur les lieux. Il demanda à ce que «la voie soit rouverte à la circulation, en priorité, avant de parler de quoi que ce soit». La route d’Es-Sénia fut aussitôt libérée et les étudiantes se rassemblèrent devant la porte principale de l’Académie Universitaire dont elles bloquèrent l’accès jusqu’au retour de leurs représentantes qui furent reçues à l’intérieur par le chef de daïra. Celui-ci écouta leurs doléances et les rassura que toutes leurs préoccupations seront prises en charge et que des décisions seront prises à cet effet avec tous les responsables du secteur concernés.
A leur sortie de la réunion, à 13 h 15, les étudiantes se disent satisfaites des résultats des discussions qui ont eu lieu avec le chef de daïra. «Nous attendons, diront-elles, des résultats concrets à nos revendications».
Par ailleurs, après le large mouvement de protestation des résidents des cités universitaires 1.000 lits, ETO et «Le Volontaire», l’Union générale des étudiants libres (UGEL) monte au créneau en menaçant d’étendre les actions de contestation à l’université et à toutes les résidences universitaires d’Oran à partir de la semaine prochaine. C’est ce qui a été annoncé, hier, lors d’un point de presse, par le secrétaire général de la section UGEL de Bir El-Djir. «La situation dans les résidences universitaires d’Oran est devenue insupportable. Nous exigeons l’envoi d’une commission ministérielle d’enquête dans les cités et nous disposons de preuves (images sur CD, témoignages, documents) sur la mauvaise gestion et l’état catastrophique dont lequel vivent les résidents», a lancé le conférencier. Critiquant ouvertement les responsables des oeuvres universitaires, le représentant de l’organisation syndicale a sollicité l’intervention urgente du wali d’Oran pour trouver une solution et éviter un durcissement du mouvement de protestation. «On veut du concret. Nous avons organisé à plusieurs reprises des actions de protestation qui ont été suivies par l’envoi de commissions d’enquête mais rien n’a été fait pour sanctionner les responsables. Pire encore, certains qui ont des antécédents fâcheux ont même bénéficié de promotions», déplore le conférencier. Abondant dans les critiques acerbes, le représentant de l’organisation syndicale à l’USTO a dénoncé la détérioration continue, ces dernières années, des conditions d’hébergement dans les résidences universitaires. «L’insécurité règne dans les cités, particulièrement la C3 et la C1 où des étrangers circulent librement à l’intérieur. Dans certaines résidences, les matelas datent de 1986, ce qui représente un risque réel sur la santé des résidents selon le dernier rapport de la commission d’hygiène. Cela sans parler de la situation des sanitaires et de l’absence d’entretien des cités», affirme le représentant des étudiants. La détérioration des menus et l’anarchie constatée dans les restaurants universitaires sont les autres problèmes soulevés par les résidents. Le conférencier a également regretté le manque d’encadrement et de coordination entre les différentes institutions pour l’introduction du nouveau système LMD (Licence, Master, Doctorat). «On demande l’organisation d’une conférence nationale pour faire le point sur ce nouveau système», a-t-il souligné.
De son côté, la section de la résidence universitaire de l’Organisation nationale des étudiants algériens (ONEA) a déploré, dans un communiqué, la dégradation des conditions de vie à l’intérieur de cette cité. Enumérant les tracas quotidiens à l’intérieur de cette résidence, les rédacteurs du communiqué ont regretté le décès tragique de l’étudiant G. Abdelaziz, tout en appelant l’ensemble des étudiants à entamer des actions de protestation, dont une grève de la faim. «La grève de la faim est devenue l’ultime moyen pour réhabiliter la dignité de l’étudiant, futur cadre en Algérie», concluent les rédacteurs du communiqué.
le quotidien d'oran
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Deux étudiantes percutées par une voiture à oran
Plus d’une centaine d’étudiantes en colère se sont rassemblées, hier, devant l’Académie Universitaire d’Oran bloquant l’accès à cette dernière. Brandissant des banderoles sous la bannière de l’UGEL, elles exigeaient la présence du wali pour lui soumettre leurs revendications qui se résumaient aux problèmes d’hygiène, de transport, de restauration et, surtout, de l’insécurité qui règne au niveau de la Cité universitaire du 19 Mai 1956.
En effet, selon les étudiantes, «deux jeunes voyous se sont introduits dans les douches des jeunes filles du pavillon D3 au 1er étage de cette cité». Surprises, et dans un mouvement de panique générale, plusieurs étudiantes ont perdu connaissance. L’une d’elles a eu une dépression nerveuse. «Il n’y avait pas d’ambulance pour évacuer les filles atteintes», dira une représentante. «Il n’y a même pas un médecin de garde au niveau de cette cité», ajoute-t-elle. «Nous nous sommes rassemblées devant l’administration de la cité, le mercredi 07 décembre 2005, de 7 h 30 à 16 h 30 et de 17 h à 19 h, sans qu’aucun responsable daigne prendre en charge nos préoccupations. C’est suite à cela, et après l’agression dont nous avons été victimes que nous avons décidé de nous rassembler devant l’Académie Universitaire d’Oran, et si personne ne vient, nous bloquerons la route». «La situation dégradante que vivent les cités d’Oran-Est en l’absence de toute inquiétude de la part du directeur de cité et des responsables des oeuvres universitaires est préoccupante et il est temps que les autorités se penchent sur notre cas», dira un représentant de l’UGEL. «Hormis tous les autres problèmes, ce qui a mobilisé tant d’étudiantes aujourd’hui c’est le problème de l’insécurité qui règne dans leur cité», ajoutera cet étudiant venu soutenir ses camarades. Une jeune étudiante, terrorisée, pleurait. «Je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours», dit-elle.
Finalement, vers 11 heures, les étudiantes ont décidé de bloquer la route d’Es-Sénia. Ce qui ne fut pas sans incidents. L’un des usagers de la route, dans une Renault Clio, voyant que les étudiantes ne voulaient pas lui céder le passage, fonça sur le tas blessant deux d’entre elles qui furent transportées vers le CHU d’Oran. L’une d’elles a reçu les premiers soins. Quant à la seconde, elle a été gardée en observation pour diverses fractures. Le numéro d’immatriculation de la voiture a été noté et remis aux services de sécurité qui arrivèrent sur les lieux et procédèrent, en premier lieu, à l’organisation de la circulation pour éviter les accidents qui pouvaient encore se produire. Ils s’enquérirent ensuite des préoccupations de ces étudiantes qui continuaient à occuper la route en demandant la présence du wali.
A 12 h 30, le chef de daïra d’Oran arriva sur les lieux. Il demanda à ce que «la voie soit rouverte à la circulation, en priorité, avant de parler de quoi que ce soit». La route d’Es-Sénia fut aussitôt libérée et les étudiantes se rassemblèrent devant la porte principale de l’Académie Universitaire dont elles bloquèrent l’accès jusqu’au retour de leurs représentantes qui furent reçues à l’intérieur par le chef de daïra. Celui-ci écouta leurs doléances et les rassura que toutes leurs préoccupations seront prises en charge et que des décisions seront prises à cet effet avec tous les responsables du secteur concernés.
A leur sortie de la réunion, à 13 h 15, les étudiantes se disent satisfaites des résultats des discussions qui ont eu lieu avec le chef de daïra. «Nous attendons, diront-elles, des résultats concrets à nos revendications».
Par ailleurs, après le large mouvement de protestation des résidents des cités universitaires 1.000 lits, ETO et «Le Volontaire», l’Union générale des étudiants libres (UGEL) monte au créneau en menaçant d’étendre les actions de contestation à l’université et à toutes les résidences universitaires d’Oran à partir de la semaine prochaine. C’est ce qui a été annoncé, hier, lors d’un point de presse, par le secrétaire général de la section UGEL de Bir El-Djir. «La situation dans les résidences universitaires d’Oran est devenue insupportable. Nous exigeons l’envoi d’une commission ministérielle d’enquête dans les cités et nous disposons de preuves (images sur CD, témoignages, documents) sur la mauvaise gestion et l’état catastrophique dont lequel vivent les résidents», a lancé le conférencier. Critiquant ouvertement les responsables des oeuvres universitaires, le représentant de l’organisation syndicale a sollicité l’intervention urgente du wali d’Oran pour trouver une solution et éviter un durcissement du mouvement de protestation. «On veut du concret. Nous avons organisé à plusieurs reprises des actions de protestation qui ont été suivies par l’envoi de commissions d’enquête mais rien n’a été fait pour sanctionner les responsables. Pire encore, certains qui ont des antécédents fâcheux ont même bénéficié de promotions», déplore le conférencier. Abondant dans les critiques acerbes, le représentant de l’organisation syndicale à l’USTO a dénoncé la détérioration continue, ces dernières années, des conditions d’hébergement dans les résidences universitaires. «L’insécurité règne dans les cités, particulièrement la C3 et la C1 où des étrangers circulent librement à l’intérieur. Dans certaines résidences, les matelas datent de 1986, ce qui représente un risque réel sur la santé des résidents selon le dernier rapport de la commission d’hygiène. Cela sans parler de la situation des sanitaires et de l’absence d’entretien des cités», affirme le représentant des étudiants. La détérioration des menus et l’anarchie constatée dans les restaurants universitaires sont les autres problèmes soulevés par les résidents. Le conférencier a également regretté le manque d’encadrement et de coordination entre les différentes institutions pour l’introduction du nouveau système LMD (Licence, Master, Doctorat). «On demande l’organisation d’une conférence nationale pour faire le point sur ce nouveau système», a-t-il souligné.
De son côté, la section de la résidence universitaire de l’Organisation nationale des étudiants algériens (ONEA) a déploré, dans un communiqué, la dégradation des conditions de vie à l’intérieur de cette cité. Enumérant les tracas quotidiens à l’intérieur de cette résidence, les rédacteurs du communiqué ont regretté le décès tragique de l’étudiant G. Abdelaziz, tout en appelant l’ensemble des étudiants à entamer des actions de protestation, dont une grève de la faim. «La grève de la faim est devenue l’ultime moyen pour réhabiliter la dignité de l’étudiant, futur cadre en Algérie», concluent les rédacteurs du communiqué.
le quotidien d'oran
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