Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Benny Golson à Alger!

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Benny Golson à Alger!

    Je reviens du concert de Benny Golson à l'auditorium de la Radio. C'était un grand moment de musique. Franchement je n'ai jamais vu un concert de Jazz de ce niveau en Algérie.
    J'avais trouvé tout à l'heure un interview de lui sur le site du festival panafricain... La voilà:
    "
    Benny Golson au Site Panaf : «Le Jazz, musique libre, très ouverte et intellectuelle».

    On a eu la chance de rencontrer ce matin le grand saxophoniste et compositeur de Jazz Benny Golson sur la terrasse de l’hôtel Hilton où il loge. L’artiste est d’une grande disponibilité et d’une modestie étonnante pour un génie de sa trempe. Dans une ambiance joviale et avec son eternel sourire aux lèvres, le compositeur de Whisper not (accompagné de son manager qui s’est improvisée traductrice) a bien voulu répondre à quelques questions…

    Quels sont vos premières impressions en arrivant à Alger ?
    C’est tellement fantastique. Je me dis que j’aurais dû venir longtemps plus tôt.

    Et pourquoi pas…

    On ne m’avait pas invité (rire)

    On dit de vous que vous êtes l’ambassadeur du courant Hard Bop dans le monde. Comment définiriez-vous ce type de Jazz ?

    Je n’ai jamais aimé l’étiquette « Bop ». C’est juste du Jazz mais pas joué dans les mêmes endroits qu’à l’origine (Nouvelle Orléans ndlr). Le Jazz est joué partout dans le monde de nos jours. Et ça continue à progresser avec de nouvelles expériences.

    Quel est votre opinion sur la thèse de l’origine africaine du Jazz ?

    Je pense que le rythme vient d’Afrique, mais la musique vient d’ailleurs…

    D’accord, dans votre dernier album « New Jazz, new ‘Tet » on peut écouter des arrangements de compositions de Verdi et de Chopin. Serait-ce une nouvelle direction dans le Jazz ou s’agit-il seulement d’une envie de Benny Golson?

    Ce n’est rien de tout à fait nouveau. Certaines personnes ont appelé ce mélange « third stream » (troisième courant entre le Jazz et le Classique. ndlr). Mais quand j’arrange un morceau j’essaie toujours de mettre ma propre influence.

    Avant de choisir le saxophone ténor, vous aviez joué de plusieurs instruments. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

    Parce que j’ai aimé ce que j’ai écouté. J’ai commencé en jouant du piano, je voulais devenir un concertiste classique mais quand j’ai écouté du saxophone dans le Jazz tout a changé pour moi.

    On remarque une grande richesse harmonique et une certaine subtilité dans vos arrangements, cela viendrait-il de votre expérience au piano ?

    Certes cela me sert beaucoup. Mais ce qui m’intéresse surtout, ce qui m’a fait choisir mon instrument, c’est la mélodie. Je dois toujours écouter la mélodie. La mélodie est la chose la plus importante dans ma musique. Melody is everything ! (la mélodie c’est tout).

    Vous avez une sonorité particulière, très aérienne, au sax. Quelle est votre secret ?

    Enormément de travail ennuyeux et dur ! Jouer une note et puis une autre et une autre et écouter, écouter, écouter… Jusqu’à devenir presque fou ! (rires). C’est mon cœur qui me dit quel son est le bon.

    Vous avez composé un grand nombre de standards et côtoyé les plus grands musiciens de Jazz (Dizzie Gillespie, Milles Davis, Clifford Brown…). Quel est l’avenir du genre pour vous ?

    Je n’ai jamais pensé au futur. Je m’intéresse toujours à ce qui se passe maintenant. Et j’ai de grandes espérances pour le futur.

    Avez-vous une idée de la musique qui se joue en Algérie et plus généralement en Afrique?

    Malheureusement non, mais j’aimerais beaucoup. J’ai entendu quelques noms que je connais ici. Chico est passé hier je crois…

    En parlant de Chico Freeman (qui joue souvent en compagnie de musiciens venus d’autres horizons musicaux), que pensez-vous des fusions entre le Jazz et d’autres styles musicaux ?

    Cela peut être très excitant. Mais tout dépend de la manière dont on le fait. Mais de toute façon cela reste enrichissant. Le Jazz est une musique libre, très ouverte et en même temps intellectuelle.

    Une idée du programme de ce soir ?

    Je jouerai en quartet avec Kirk Lightsey au piano, Gilles Naturel à la contrebasse et Douglas Sides à la batterie. On interprétera bien sûr les standards que tout le monde connait: Remember Clifford, Along came Betty, Whiper not, Stablemates et peut-être Are you real... Et beaucoup d’autres choses.



    Biographie :

    Benny Golson (né le 25 janvier 1929) est un des plus importants saxophonistes américains ainsi qu’un compositeur et arrangeur de premier plan dans le monde du Jazz.

    Benny Golson possède un son chaud et une invention permanente. Il fut un des piliers du combo d'Art Blakey, les "Jazz Messengers". Compositeur, on lui doit un des plus célèbres standards de jazz : "Whisper Not". Il est aussi l'auteur d'une composition hommage à Clifford Brown : "I Remember Clifford". On lui doit aussi un grand nombre de BO de séries télévisées (notamment Mission impossible).

    Il a enregistré des disques et joué avec les orchestres de Dizzy Gillespie, Art Blakey, Lionel Hampton, Benny Goodman et Earl Bostic. Il a également écrit des mélodies pour des chanteuses comme Peggy Lee, Eartha Kitt, Connie Francis, Ella Fitzgerald, Diana Ross.

    C'est probablement le plus pur descendant de Coleman Hawkins, dans la mesure aussi où sa musique ne se prend jamais au sérieux. Tout comme son maître, Benny Golson a réussi au fil du temps à adapter son langage à des accents plus free sans pour autant effacer les composantes profondes de son style.

    Il a interprété son propre rôle dans la scène finale du film de Steven Spielberg Le Terminal, où on le voit interpréter Killer Joe dans un bar d'hôtel.

    Propos recueillis par : Walid B."
Chargement...
X