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La femme algéroise au cœur de l’événement

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  • La femme algéroise au cœur de l’événement

    Il y a 45 ans, les manifestations du 11 Décembre 1960

    L’association Machaâl Echahid a organisé, à l’occasion de la commémoration du 45e anniversaire des événements du 11 Décembre 1960, une conférence au lycée Hassiba Benbouali, à Kouba. Cette dernière à laquelle seront conviés les élèves de cet établissement scolaire et des figures de la résistance algérienne, à l’instar de Mmes Louisa Ighil Ahriz et Leïla Moussaoui et qui sera consacrée au rôle de la femme algéroise dans le façonnement de cette date historique, a été animée par M. Amar Rkhila, politologue et historien, qui reviendra sur la chronologie des faits et la situation sociale qui avait précédé le déclenchement de ces événements.
    En effet, le conférencier affirmera que ces événements sont intervenus après l’annonce d’une visite à Alger par de Gaulle en novembre 1960 à laquelle s’opposeront certains extrémistes français qui distribueront, le 24 novembre de la même année, des tracts appelant à une grève générale.
    Le 9 décembre, pour motifs sécuritaires, de Gaulle suspendra sa visite prévue et se rendra à Aïn Témouchent où il sera accueilli chaleureusement par les colons. De Gaulle, qui devait initialement se rendre à Oran, Béjaïa, Biskra, Tizi-Ouzou, a dû suspendre ses déplacements vers ces villes suite à une rumeur faisant état d’un complot contre sa personne, dont ont été à l’origine certaines parties extrémistes françaises.
    Le conférencier précisera que la veille du déclenchement des événements du 11 décembre, les Algérois de Belouizdad organiseront une marche à partir de leur quartier vers la Fac centrale, après qu’un jeune Algérien eut été battu par des civils français armés, mais le mouvement de protestation sera vite réprimé et la foule sera dispersée. M. Rkhila, ajoutera que c’est ainsi que les participants à cette marche commenceront à réfléchir à l’action à envisager en réponse à la bastonnade dont a été victime le jeune Algérien. Et c’est là justement qu’interviendra la femme algéroise qui se chargera de la confection de l’emblème national qu’elle portera le jour "j", à la place du haïk.
    C’était un dimanche, expliquera-il, le temps était pluvieux, pourtant la femme algéroise connue pour son conservatisme, sortira dans les rues de Belouizdad avec une foule qui se dirigera vers la placette de l’Emir Abdelkader. D’autres manifestants en provenance de la Casbah, de Fontaine Fraîche ne tarderont pas à se joindre au mouvement. Les femmes poussaient des youyous et criaient des slogans "Vive Ferhat Abbas", "Algérie musulmane", " Libérez Ben Bella" et "Vive le FLN".
    La répression sera encore une fois au rendez-vous, faisant 61 victimes, dont des femmes et des enfants. La presse anglaise et américaine avanceront 800 victimes algériennes.
    Ces événements ne seront pas sans conséquences sur la cause algérienne puisque les Nations unies adopteront la motion relative au droit du peuple algérien à l’autodétermination, sans oublier l’accélération des négociations entre le gouvernement français et le FLN. En somme, le conférencier dira que la femme algéroise avait un rôle traditionnel avant la guerre de Libération et ne s’occupait point du politique. Mais à partir de 1954, elle sera recrutée comme "fidaïya" dans les grandes villes ou assistante à la guerre dans la campagne, avant de poursuivre que sa participation aux événements du 11 décembre 60 avait créé la surprise pour l’opinion nationale et internationale.

    Samia D.
    (Journal "El-Moudjahid" du 11/12/2005)
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