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Les fonds libyens ne connaissent pas la crise

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  • Les fonds libyens ne connaissent pas la crise

    Investir en Afrique ou dans les bons du trésor ?

    Mines, immobilier, tourisme, industrie, aérien, banque… Avec 135 milliards de dollars de liquidités, la Libye investit autant en Europe qu’en Afrique.

    La Libye sait profiter de la crise ! Tel est le message délivré par les responsables des fonds libyens. De passage dans les locaux d’Ubifrance à Paris à la fin de juin afin de présenter leurs institutions financières, ils ont tenté de convaincre une quarantaine d’entreprises françaises (Vinci, Total, Safran, Veolia, Nexans…) déjà présentes en Libye pour réaliser de nouveaux développements communs à l’échelle nationale et dans le reste de l’Afrique. « Tous les domaines d’activité sont à explorer.

    L’Europe et les pays arabes ont tout intérêt à investir sur le continent pour régler le problème de l’immigration », explique Mohamed H. Layas, directeur exécutif de la Libyan Investment Authority (LIA), instance de tutelle de tous les fonds libyens. Créé en 2007, ce fonds souverain a vocation à faire fructifier les gains du pétrole en diversifiant les sources de revenus.

    Un capital de 75 milliards

    Le capital de la LIA, de 40 milliards de dollars au départ, est aujourd’hui estimé à 75 milliards. Il est alimenté chaque année par la Banque centrale libyenne, qui lui reverse une partie des surplus liés aux ventes d’hydrocarbures. La LIA ventile ensuite cette enveloppe à travers différents fonds, ou réalise directement des opérations financières. Au second semestre 2008, elle a investi 10 milliards de dollars en Europe en prenant des participations dans la banque italienne Unicredit (5 %), la major ENI (2 %), la banque néerlandaise Fortis et la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Kaupthing (participation non communiquée).

    Une partie des ressources de la LIA est investie en Afrique à travers le Libyan African Investment Portfolio (LAIP, plus connu comme le Libyan African Portfolio). Ce holding doté d’un capital de 8 milliards de dollars est l’instrument de la réalisation de la politique continentale de Kaddafi. Il est dirigé par Béchir Salah Béchir, son directeur de cabinet depuis 1998. Le LAIP possède 25 % de la Libyan African Aviation Holding Company (LAAHC), qui détient notamment Afriqiyah Airways, Libyan Air*lines, United Air Transport…

    Ses principales filiales – Libya Oil Holding Ltd, Lap Green Holding et Libyan African Investment Company (Laico) – sont présentes dans les domaines des hydrocarbures et des mines, de l’immobilier, du tourisme, de l’industrie… La Libya Oil Holding Company (l’ex-Tamoil) est à la tête de réseaux de stations-service dans seize pays en Afrique tandis que Lap Green Networks, l’opérateur de téléphonie mobile, détient des participations majoritaires dans Sonitel et Sahelcom au Niger, ainsi que UTL en Ouganda.

    Centre d’affaires à Madagascar

    La Laico a investi plus de 1 milliard de dollars depuis son lancement en 1990 dans une trentaine de pays africains. Un montant qui devrait doubler d’ici à 2012. « C’est une terre d’opportunités. La croissance du continent est de 6,5 % par an, son produit intérieur brut est passé de 130 milliards de dollars en 1980 à 300 milliards actuellement, et l’influence du secteur privé se fait de plus en plus grande », explique Muftah M. Kekli, responsable des projets d’infrastructures du fonds. Environ 95 % des investissements de la Laico vont aux secteurs de l’immobilier et du tourisme, notamment dans les hôtels de luxe (Maurice, Mali, Gabon, Burkina, Afrique du sud, Tanzanie, Togo…).

    Le Mali figure parmi les pays les plus gâtés par la Libye. Celle-ci a réhabilité ces trois dernières années pas moins de cinq hôtels, notamment le Sofitel et l’Azalaï. Et finance la nouvelle Cité présidentielle, en cours d’achèvement, qui doit regrouper sur 80 hectares plus d’une vingtaine de ministères installés sur les berges du fleuve Niger. Le fonds a récemment acquis 8 000 m² de terrains à Madagascar pour établir un important complexe (centre commercial, hôtellerie, bureaux).

    L’appel du pied libyen a-t-il été entendu par les entreprises françaises ? « Il y a de nombreuses possibilités de co-investissements entre Proparco et les fonds libyens pour développer le secteur privé », a indiqué un représentant de l’AFD à l’issue de la rencontre.

    Pascal Airault
    Jeune Afrique
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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