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Le secteur bancaire algérien bien armé face à la crise

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  • Le secteur bancaire algérien bien armé face à la crise

    Selon le Africa Competitiveness Report (Le rapport sur la compétitivité de l'Afrique) de 2009 publié récemment par le Forum économique mondial (FEM), les réformes financières effectuées au courant des 20 dernières années ont permis au secteur bancaire algérien de faire face à la crise financière internationale. Dans ce rapport, dont la publication coïncide avec la tenue du FEM sur l'Afrique qui a eu lieu du 10 au 12 juin dans la ville du Cap, on souligne que l'Algérie est une des quatre économies africaines dont « les systèmes bancaires compétitifs » et « les systèmes réglementaires fonctionnels » permettent de bien réagir à la crise. On y a notamment souligné que bien que la réforme algérienne ait été « lente », le pays était doté d'un système financier qui « faisait encore preuve d'une intermédiation remarquable ».

    La bénédiction du FEM est une bonne nouvelle pour le secteur bancaire algérien dont les efforts de privatisation ont été entravés au cours des dernières années, notamment par la crise qui s'installait sur les marchés des pays développés. Ainsi, la privatisation partielle du Crédit populaire d'Algérie, qui devait avoir lieu au début de 2008, a été retardée, puis écartée lorsque la crise des prêts à haut risque a commencé vers la fin de 2007. Des six banques internationales qui avaient, au départ, reçu l'autorisation du gouvernement de participer à l'appel d'offres, trois se sont retirées du processus (dont l'Espagnole Banco Santander et le géant américain en difficulté Citigroup), ce qui a ébranlé la procédure prévue.

    Depuis, les efforts visant à réduire le rôle de l'Etat dans le système bancaire ont été mis en veilleuse pour laisser le gouvernement se concentrer sur sa stratégie d'investissement massif (150 milliards de dollars) dans les infrastructures et développer ses sources de capital non bancaires. En 2002, le gouvernement a diversifié l'accès au capital non bancaire en créant un marché de la dette publique à travers lequel on encourageait par la suite les grandes entreprises publiques à émettre leurs propres obligations. Selon le Fonds monétaire international (FMI), cette stratégie a contribué à la mise en place d'un marché des obligations des sociétés « beaucoup plus important que celui des autres pays qui se trouvent à la périphérie de l'Europe des 15 ». Étant donné que les bases du capital non bancaire ont déjà été établies et qu'on assiste au début d'une hausse de la courbe de rendement des obligations d'Etat de moyen à long terme, le gouvernement semble surtout avoir recours à son Programme national d'investissement pour accroître davantage les marchés de capital local plutôt que les finances provenant des banques.

    Cette stratégie judicieuse, ainsi que la relative lenteur de la réforme dans le secteur bancaire ont été d'autant plus bénéfiques qu'il était nécessaire d'absorber l'excédent de trésorerie plutôt important du système bancaire algérien, un excédent hérité d'une économie d'exportations dont l'élément principal étaient les hydrocarbures. Le FMI a récemment félicité le gouvernement algérien pour sa politique monétaire prudente qui a permis d'absorber les excédents de trésorerie, ainsi que de rembourser la dette extérieure et de garder l'inflation à un niveau relativement stable. Cependant, étant donné que la demande européenne risque de rester faible pour un moment, le secteur bancaire algérien devra jouer un rôle de plus en plus important dans l'augmentation de la demande intérieure.

    C'est dans cette optique qu'au cours de sa consultation de 2009, le FMI avait qualifié la réforme du secteur financier en Algérie de « clé » pour l'augmentation de la productivité, le développement économique et une croissance durable qui ne soit pas tributaire des hydrocarbures. Il a notamment été question de l'accès difficile aux prêts pour les petites et moyennes entreprises (PME). En effet, 20.6% des répondants qui ont participé au Africa Competitiveness Report ont affirmé que l'accès difficile aux prêts était l'un facteurs les plus problématiques quand il s'agissait de faire du commerce en Algérie.

    Bien que les banques étrangères, telles que la BNP Paribas, la Société Générale et la Citigroup, aient réussi à mettre un pied dans le système, les banques publiques disposent encore d'environ 95% des actifs bancaires totaux et des portefeuilles de prêts. Dans sa stratégie de croissance, le gouvernement s'engage encore à miser sur les grandes sociétés publiques, mais il a également été établi que le développement des PME, afin qu'elles puissent se mettre au service à la fois de ces grandes sociétés et de l'économie nationale intérieure dans son ensemble, était une façon de favoriser encore davantage la croissance. En effet, afin de prospérer réellement, les entreprises devront avoir accès au capital. Ainsi, il est probable qu'à long terme, une fois que la crise financière sera terminée, le gouvernement doive envisager de nouveau de privatiser quelques banques de façon à assurer l'accès au capital des PME. L'exemple de la Tunisie voisine, qui a été classée première dans le Africa Competitiveness Report, vient conforter l'idée de la nécessité d'une réforme. En effet, en Tunisie, le fait de faciliter l'accès au crédit a permis de créer un environnement florissant pour les PME où de petites entreprises ont pu collaborer avec des grandes sociétés au profit du marché local, notamment dans le domaine des technologies de l'information.

    Ainsi, le secteur bancaire algérien est suffisamment armé non seulement pour faire face à la crise financière actuelle, mais également pour avoir des répercussions de plus en plus positives sur le reste de l'économie du pays. Par ailleurs, le système fiscal enviable de l'Algérie et l'apport important de capital que le gouvernement s'apprête à effectuer pour augmenter la demande offrent aux banques une occasion en or.

    source : Oxford Business Group
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