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De l'opportunité de l'importation de ciment en Algérie

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  • De l'opportunité de l'importation de ciment en Algérie

    En Algérie, l’ouverture des plis pour l’acquisition d’un million de tonnes de ciment portland composé aura lieu le lundi 20 juillet prochain au niveau de l’ERCC de Meftah. Or, depuis le lancement le 14 juin dernier de l’avis d’appel d’offres international, des interrogations ont été soulevées quant à l’opportunité de cette décision prise par le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements en Algérie.

    L’objectif recherché à travers cette opération est d’atténuer la crise qui secoue le secteur du bâtiment et des travaux publics. Un secteur qui se distingue, faut-il le rappeler, depuis quelques années par le lancement de plusieurs projets.

    Toutefois, les interrogations soulevées par les observateurs concernent la période choisie pour lancer un tel avis d’appel d’offres. Une période qui coïncide avec la flambée des prix du ciment.

    En effet, de juillet à septembre, le prix d’une tonne de ciment portland composé se situe entre 80 et 120 dollars. Une fourchette de prix qui sera sans aucun doute proposée par les différents soumissionnaires.

    Cependant, durant la période dite de «grâce», soit entre fin septembre et début décembre, le prix d’une tonne de ciment à l’international chute à près de 50%. A ce propos, les professionnels du bâtiment s’interrogent sur l’autre mesure prise en cette période précise par les responsables des différentes cimenteries relevant du secteur public. Il s’agit de l’opération de maintenance (arrêt des cimenteries) lancée de façon simultanée avec toutes les conséquences qui en découlent sur le marché. Résultat : la quantité produite de ciment est en deçà des besoins exprimés par secteur, le marché informel impose son diktat et les entrepreneurs sont pris en otages.

    A ce propos, l’autre question qui mérite d’être posée est celle de savoir s’il y a une connaissance réelle du marché du ciment en Algérie ?

    Cela dit, selon le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, «l’Algérie ne connaît pas de problème de production du ciment et les usines fonctionnement normalement et approvisionnent normalement le marché».

    Pourquoi dès lors importer un million de tonnes de ciment étant donné que la chaîne de production et d’approvisionnement ne souffre aucun dysfonctionnement ? Pour rappel, le rapport de l’Agence nationale du patrimoine minier pour l’exercice 2008 fait ressortir une hausse remarquable du nombre de sites miniers destinés à la production de ciment.

    En somme, et ceci de l’avis des observateurs avertis, le marché du ciment semble échapper carrément au contrôle de l’Etat qui s’avère impuissant à trouver une solution à ce problème. Les ministres, à défaut de reconnaître la défaillance de l’Etat en matière de régulation, s’enlisent dans des explications incompréhensibles, voire même contradictoires.

    Si le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements évoque une sorte de «grande spéculation» qui mine actuellement le marché national du ciment, celui de l’Habitat a préféré parler d’une simple «pression» dont souffrent les unités de production. Plus que jamais se posent l’échec de la politique de «privatisation » des cimenteries publiques ou encore le refus des pouvoirs publics de moderniser l’appareil de production sous prétexte qu’il est appelé à être cédé au privé.

    Par Le soir
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