Publié le Mercredi 22 juillet 2009
La Tunisie est-elle en train de jouer les bons offices pour activer la normalisation algéro -marocaine qui tarde à se concrétiser. Les visites successives des deux responsables parlementaires marocain et algérien de premier plan dans notre pays, supposent une médiation discrète de la Tunisie, que certaines voix dans la région appellent de leurs vœux.
En ce milieu du mois de juillet, et à quelques jours d’intervalle, les deux premiers responsables des parlements marocain et algérien ont fait le déplacement en Tunisie. Ils se sont même ratés de peu. Serait-ce un hasard du calendrier, ou plutôt une démarche bien planifiée de la diplomatie tunisienne en vue de briser la glace entre les deux voisins en délicatesse, et supprimer la principale pierre d’achoppement sur la voie d’une véritable intégration régionale.
Mustapaha Mansouri, président de la Chambre des représentants marocaine qui était notre hôte, la semaine dernière, du 15 au 17 juillet, et Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée nationale algérienne qui séjourne parmi nous cette semaine, du 20 au 24 juillet, ont eu un agenda quasi identique, avec des entretiens avec les hauts responsables tunisiens, notamment le Président de la République. Au-delà des déclarations officielles, débordant d’optimisme sur le présent et l’avenir des relations bilatérales, et sur la profonde conviction des uns et des autres d’activer la construction de l’union maghrébine, les entretiens tuniso-marocains et tuniso-algériens auraient, à coup sûr, abordé les sources de tension durable entre nos deux voisins de l’ouest.
Ceci est d’autant plus vraisemblable, que ces visites interviennent au moment où le débat se fait persistant sur le conflit du Sahara occidental, dont les termes de règlement divisent Alger et Rabat. Un conflit qui n’a fait que trop durer, et qui a fort paralysé l’aboutissement du traité de Marrakech, signé il y a maintenant plus de 20 ans.
A ce contentieux chronique vient s’ajouter un autre qui ne fait que s’éterniser, attisant les tensions entre Alger et Rabat, soit cette longue fermeture des frontières terrestres qui remonte à l’été 1994, voilà maintenant 15 ans.
Deux épineux problèmes que le Maroc s’efforce ardemment à séparer, en prônant une ouverture immédiate des frontières, tout en laissant le dossier sahraoui prendre son cours normal. Une démarche qu’Alger rejette en bloc, appelant à un règlement simultané des deux problèmes, et assortissant la réouverture des frontières à la clarification du statut du Sahara occidental en tant que territoire indépendant, affranchi de la tutelle marocaine.
Des positions diamétralement opposées, s’il en est. Comment la Tunisie qui a toujours fait preuve de neutralité, soucieuse qu’elle est de garder ses bonnes relations avec le Maroc et l’Algérie peut-elle s’y prendre pour concilier des points de vue désespérément inconciliables ? La mission semble loin d’être une sinécure, mais elle vaut la peine d’être menée, tant un déblocage de la situation s’avère nécessaire à l’heure où l’Union maghrébine est devenue, en ces temps durs, une urgence impérieuse. A fortiori, que la région maghrébine doit composer à l’horizon de 2010 avec une zone de libre- échange euro-maghrébine. Le temps presse et l’obstination d’un côté comme de l’autre n’est pas dans l’intérêt d’une région pour qui le non-Maghreb fait perdre 2 % de taux de croissance.
Peut-on se permettre un tel luxe à un moment où les pays maghrébins se débattent dans des problèmes structurels et conjoncturels, qui se déclinent par un fort taux de chômage, une précarité socio-économique grandissante, exacerbant le fléau de l’immigration clandestine, et aiguisant les sentiments de frustration et les risques de déviation de la jeunesse. L’Union qui passe inévitablement par les officiels doit également passer par les peuples qui semblent déchirés par les profondes blessures du passé non encore cicatrisées. C’est une page qui doit être tournée. Y parviendra-t-on ?
GlobalNet H.J
La Tunisie est-elle en train de jouer les bons offices pour activer la normalisation algéro -marocaine qui tarde à se concrétiser. Les visites successives des deux responsables parlementaires marocain et algérien de premier plan dans notre pays, supposent une médiation discrète de la Tunisie, que certaines voix dans la région appellent de leurs vœux.
En ce milieu du mois de juillet, et à quelques jours d’intervalle, les deux premiers responsables des parlements marocain et algérien ont fait le déplacement en Tunisie. Ils se sont même ratés de peu. Serait-ce un hasard du calendrier, ou plutôt une démarche bien planifiée de la diplomatie tunisienne en vue de briser la glace entre les deux voisins en délicatesse, et supprimer la principale pierre d’achoppement sur la voie d’une véritable intégration régionale.
Mustapaha Mansouri, président de la Chambre des représentants marocaine qui était notre hôte, la semaine dernière, du 15 au 17 juillet, et Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée nationale algérienne qui séjourne parmi nous cette semaine, du 20 au 24 juillet, ont eu un agenda quasi identique, avec des entretiens avec les hauts responsables tunisiens, notamment le Président de la République. Au-delà des déclarations officielles, débordant d’optimisme sur le présent et l’avenir des relations bilatérales, et sur la profonde conviction des uns et des autres d’activer la construction de l’union maghrébine, les entretiens tuniso-marocains et tuniso-algériens auraient, à coup sûr, abordé les sources de tension durable entre nos deux voisins de l’ouest.
Ceci est d’autant plus vraisemblable, que ces visites interviennent au moment où le débat se fait persistant sur le conflit du Sahara occidental, dont les termes de règlement divisent Alger et Rabat. Un conflit qui n’a fait que trop durer, et qui a fort paralysé l’aboutissement du traité de Marrakech, signé il y a maintenant plus de 20 ans.
A ce contentieux chronique vient s’ajouter un autre qui ne fait que s’éterniser, attisant les tensions entre Alger et Rabat, soit cette longue fermeture des frontières terrestres qui remonte à l’été 1994, voilà maintenant 15 ans.
Deux épineux problèmes que le Maroc s’efforce ardemment à séparer, en prônant une ouverture immédiate des frontières, tout en laissant le dossier sahraoui prendre son cours normal. Une démarche qu’Alger rejette en bloc, appelant à un règlement simultané des deux problèmes, et assortissant la réouverture des frontières à la clarification du statut du Sahara occidental en tant que territoire indépendant, affranchi de la tutelle marocaine.
Des positions diamétralement opposées, s’il en est. Comment la Tunisie qui a toujours fait preuve de neutralité, soucieuse qu’elle est de garder ses bonnes relations avec le Maroc et l’Algérie peut-elle s’y prendre pour concilier des points de vue désespérément inconciliables ? La mission semble loin d’être une sinécure, mais elle vaut la peine d’être menée, tant un déblocage de la situation s’avère nécessaire à l’heure où l’Union maghrébine est devenue, en ces temps durs, une urgence impérieuse. A fortiori, que la région maghrébine doit composer à l’horizon de 2010 avec une zone de libre- échange euro-maghrébine. Le temps presse et l’obstination d’un côté comme de l’autre n’est pas dans l’intérêt d’une région pour qui le non-Maghreb fait perdre 2 % de taux de croissance.
Peut-on se permettre un tel luxe à un moment où les pays maghrébins se débattent dans des problèmes structurels et conjoncturels, qui se déclinent par un fort taux de chômage, une précarité socio-économique grandissante, exacerbant le fléau de l’immigration clandestine, et aiguisant les sentiments de frustration et les risques de déviation de la jeunesse. L’Union qui passe inévitablement par les officiels doit également passer par les peuples qui semblent déchirés par les profondes blessures du passé non encore cicatrisées. C’est une page qui doit être tournée. Y parviendra-t-on ?
GlobalNet H.J
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