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Le souverain marocain multiplie les déplacements dans le pays tout en associant son entourage à la gestion du royaume.
Sur l'écran de télévision il est partout. Le roi Mohammed VI visite un hôpital du nord du pays. Il se penche sur un patient, coupe un ruban rouge, pose la première pierre d'un édifice, offre sa main à baiser à la foule. Chaque jour, presque l'essentiel du journal télévisé est consacré au monarque. À ses multiples déplacements et à cette proximité qu'il cultive. Impensable sous le règne d'Hassan II. «Il préfère être aimé que craint», résume le professeur de science politique à l'université de Casablanca, Mohammed Tozy, sous-entendu à la différence de son père. Dix ans après son arrivée, celui qu'on surnomme «M6», est d'abord un roi populaire auprès des Marocains.
Mais à l'image du portrait officiel que l'on retrouve dans chaque bâtiment public, Mohammed VI est un roi que l'on voit partout, mais que l'on entend peu. Il y a certes des photos dans son palais ou sur son jet-ski, mais les interviews avec le monarque se comptent sur les doigts d'une main. Il n'y a pas non plus de porte-parole du Palais. Question de nature disent certains. Il serait «discret». Idem sur la scène politique, les membres du gouvernement voient peu le roi. «Il envoie ses conseillers», commente un ancien membre du cabinet du ministre de la Justice.
«Une monarchie exécutive»
Cette discrétion on la retrouve aussi sur la scène internationale. Mohammed VI n'était pas au lancement de l'UPM, il y a un an. Il n'était pas non plus au dernier sommet du Mouvement des non-alignés au Caire. Désintérêt ou realpolitik ? «Mohammed VI est plus intéressé par les grands chantiers au Maroc et les questions sociales», analyse cet ancien membre du cabinet du ministre de la Justice sous couvert d'anonymat.
Le roi de 46 ans semble surtout préférer d'autres méthodes. En début d'année par exemple, il ne s'est pas rendu au sommet extraordinaire de Doha sur la guerre de Gaza, il a choisi plutôt d'envoyer une lettre assassine à ses pairs sur l'état de l'union arabe.
N'empêche. Cette discrétion affichée n'enlève rien à l'étendue de son pouvoir. Aujourd'hui comme hier, le roi concentre entre ses mains l'essentiel des leviers de commande. «Il n'y a pas eu de rupture en termes institutionnels, la monarchie occupe toujours la même place dans le système politique», analyse Mohammed Tozy. Plutôt que monarchie parlementaire, c'est le terme de «monarchie exécutive» qui s'est imposé. Autour du roi, une équipe rapprochée constituée d'amis de jeunesse ou de technocrates le conseille et gouverne avec lui. Dix ans après le début du règne de Mohammed VI, ce mode de gouvernance suscite toujours des critiques : «Le pouvoir au Maroc est de plus en plus concentré entre les mains du roi et de son entourage», analyse le journaliste Ali Amar, auteur du Grand Malentendu, un ouvrage sur le règne de Mohammed VI qui dénonce les limites du système en termes d'ouverture démocratique et de lutte contre la corruption.
Ceux qui au début du règne rêvaient d'une transition à l'espagnole de la monarchie marocaine ont dû se rendre à l'évidence. Le politologue Mohammed Tozy, lui, relativise : «Cette conception (de la monarchie) n'est problématique que si elle ne procède pas de l'adhésion de la population à la monarchie. Or l'adhésion des Marocains à la monarchie ne fait aucun doute au Maroc.»
Le Figaro.
Sur l'écran de télévision il est partout. Le roi Mohammed VI visite un hôpital du nord du pays. Il se penche sur un patient, coupe un ruban rouge, pose la première pierre d'un édifice, offre sa main à baiser à la foule. Chaque jour, presque l'essentiel du journal télévisé est consacré au monarque. À ses multiples déplacements et à cette proximité qu'il cultive. Impensable sous le règne d'Hassan II. «Il préfère être aimé que craint», résume le professeur de science politique à l'université de Casablanca, Mohammed Tozy, sous-entendu à la différence de son père. Dix ans après son arrivée, celui qu'on surnomme «M6», est d'abord un roi populaire auprès des Marocains. Mais à l'image du portrait officiel que l'on retrouve dans chaque bâtiment public, Mohammed VI est un roi que l'on voit partout, mais que l'on entend peu. Il y a certes des photos dans son palais ou sur son jet-ski, mais les interviews avec le monarque se comptent sur les doigts d'une main. Il n'y a pas non plus de porte-parole du Palais. Question de nature disent certains. Il serait «discret». Idem sur la scène politique, les membres du gouvernement voient peu le roi. «Il envoie ses conseillers», commente un ancien membre du cabinet du ministre de la Justice.
«Une monarchie exécutive»
Cette discrétion on la retrouve aussi sur la scène internationale. Mohammed VI n'était pas au lancement de l'UPM, il y a un an. Il n'était pas non plus au dernier sommet du Mouvement des non-alignés au Caire. Désintérêt ou realpolitik ? «Mohammed VI est plus intéressé par les grands chantiers au Maroc et les questions sociales», analyse cet ancien membre du cabinet du ministre de la Justice sous couvert d'anonymat.
Le roi de 46 ans semble surtout préférer d'autres méthodes. En début d'année par exemple, il ne s'est pas rendu au sommet extraordinaire de Doha sur la guerre de Gaza, il a choisi plutôt d'envoyer une lettre assassine à ses pairs sur l'état de l'union arabe.
N'empêche. Cette discrétion affichée n'enlève rien à l'étendue de son pouvoir. Aujourd'hui comme hier, le roi concentre entre ses mains l'essentiel des leviers de commande. «Il n'y a pas eu de rupture en termes institutionnels, la monarchie occupe toujours la même place dans le système politique», analyse Mohammed Tozy. Plutôt que monarchie parlementaire, c'est le terme de «monarchie exécutive» qui s'est imposé. Autour du roi, une équipe rapprochée constituée d'amis de jeunesse ou de technocrates le conseille et gouverne avec lui. Dix ans après le début du règne de Mohammed VI, ce mode de gouvernance suscite toujours des critiques : «Le pouvoir au Maroc est de plus en plus concentré entre les mains du roi et de son entourage», analyse le journaliste Ali Amar, auteur du Grand Malentendu, un ouvrage sur le règne de Mohammed VI qui dénonce les limites du système en termes d'ouverture démocratique et de lutte contre la corruption.
Ceux qui au début du règne rêvaient d'une transition à l'espagnole de la monarchie marocaine ont dû se rendre à l'évidence. Le politologue Mohammed Tozy, lui, relativise : «Cette conception (de la monarchie) n'est problématique que si elle ne procède pas de l'adhésion de la population à la monarchie. Or l'adhésion des Marocains à la monarchie ne fait aucun doute au Maroc.»
Le Figaro.
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