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Marseille en feu après une bourde de l'armée française

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  • Marseille en feu après une bourde de l'armée française

    L'incendie désormais circonscrit a éclaté mercredi près du camp militaire de Carpiagne ravageant 1.300 ha de guarrigues

    Bien que maîtrisé en début d'après-midi, l'incendie continuait jeudi soir de suciter l'inquiétude des pompiers. Les services restent mobilisés et surveillent 21 km en lisière de la région détruite redoutant que le mistral annoncé, ne provoque une reprise.

    François Fillon qui s'est rendu jeudi au camp militaire de Carpiagne, a promis des sanctions.

    eLe Premier ministre qui était accompagné des ministres de l'intérieur Brice Hortefeux et de la Défense Hervé Morin, a décidé jeudi de renoncer à suivre l'étape du Tour de France pour venir à Marseille. Il a dénoncé "une faute professionnelle manifeste qui n'est pas excusable" et annoncé des sanctions à l'issue des enquêtes en cours sur l'origine de l'incendie.

    "Cet incendie a été manifestement déclenché par une faute professionnelle qui a été commises puisque des balles traçantes ont été utilisées au camp militaire" de Carpiagne, près de Marseille, a déclaré le Premier ministre devant la presse indiquant qu'"une enquête de commandement est en cours. Naturellement une instruction judiciaire est également en cours".

    Un chef de section du premier régiment étranger de la Légion à Aubagne (Bouches-du-Rhône) est responsable des tirs de balles traçantes. "L'utilisation des champs de tir en période estivale est évidemment soumise à des restrictions d'emploi extrêmement précises, qui stipulent l'interdiction formelle d'emploi de munitions traçantes", pour éviter tout risque d'incendie en particulier dans le sud de la France, a indiqué jeudi le colonel Benoît Royal, chef du Service d'informations et de relations publiques des Armées (Sirpa).

    "Dans ce cas-là, il est avéré que l'emploi de munitions traçantes est une infraction formelle aux consignes qui ont été données. En conséquence, le chef d'état-major de l'armée de terre a pris une décision conservatoire de suspension de ses fonctions du cadre responsable", a-t-il ajouté.

    Le colonel Royal a confirmé qu'une enquête de commandement avait été déclenchée, en même temps qu'une enquête de gendarmerie en cours à Aubagne. Les gendarmes se sont rendus jeudi matin au camp militaire de Carpiagne, siège du 1er régiment de cuirassiers. Leur mission: reconstituer la séance de tirs de balles traçantes suspectée d'être à l'origine du sinistre.

    La colère des élus locaux
    Le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin a dénoncé jeudi la "stupidité incroyable" de tirs militaires incriminés dans l'incendie dorénavant sous contrôle.

    Le préfet de région Michel Sappin a évoqué dès mercredi soir "l'imbécilité du geste" des militaires à Carpiagne et s'est dit "excédé". "L'an dernier, c'était la même chose près du camp de Canjuers (Var), ça avait été le plus grand feu de l'été. Aujourd'hui c'est à Carpiagne, j'ai téléphoné au gouverneur militaire pour leur dire qu'il est inadmissible et scandaleux que les militaires, comme si de rien n'était, continuent leurs activités alors qu'il y a du vent et que les conditions sont dangereuses", a-t-il dit.

    Le député UMP des quartiers sud de Marseille Guy Teissier, président de la commission de la défense à l'Assemblée nationale et promoteur du futur parc national des Calanques, a lui réclamé une enquête administrative au sein des armées et une enquête de police judiciaire, évoquant une "catastrophe humaine et
    écologique".

    Le feu est circonscrit
    "La situation est bien plus calme et apaisée depuis 06H00. Vers 07H00, il y avait encore quelques foyers mais le feu est circonscrit et sous contrôle", a assuré le contre-amiral Philippe Pancrazi, commandant des marins-pompiers de Marseille, sur la radio France Bleu Provence.

    "Nous gardons tous nos moyens sur place", en l'occurrence près de 500 pompiers répartis sur huit kilomètres, en raison du vent. Ce dernier devrait cependant baisser ce soir et demain vendredi, a-t-il expliqué.

    Les moyens aériens de lutte contre le feu ont été redéployés aux premières lueurs du jour, un hélicoptère bombardier d'eau procédant notamment à des largages sur des foyers résiduels, a indiqué un porte-parole des marins-pompiers, avant l'arrivée prévue d'avions Canadair et Tracker.

    Pas de victime mais des dégâts
    Un marin-pompier a été légèrement brûlé, deux autres légèrement intoxiqués par les fumées ainsi que deux policiers.

    Le feu a démarré accidentellement mercredi après des tirs d'essai de militaires dans le camp de Carpiagne au-dessus des calanques, ont indiqué les gendarmes. Sautant de crête en crête, les flammes ont d'abord menacé les quartiers est de Marseille avant de progresser vers le sud alors que le vent restait soutenu et gênait, en plus d'un relief escarpé, l'intervention des pompiers.

    Quelque 120 pensionnaires d'une maison de retraite du quartier de La Panouse (sud) ont été évacués dans la nuit vers un gymnase. Dans le même quartier, 90 personnes ont quitté un centre pour handicapés.

    Selon les marins-pompiers, plusieurs dizaines de maisons à La Barasse et aux Trois-Ponts (est) ont été "léchées" par les flammes et leurs habitants ont été "mis en sécurité" dans la nuit. Certains ont pu depuis regagner leur domicile depuis.

    Trois établissements scolaires ainsi que deux gymnases ont été ouverts pour accueillir les évacués et 135 policiers et CRS ont été dépêchés sur place pour surveiller les habitations, éviter les pillages et garantir l'accès aux pompiers.

    La route nationale partant des quartiers sud de Marseille vers Cassis via le col de la Gineste a été coupée.

    source : France 2







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