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8 millions de Français sous le seuil de pauvreté

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  • 8 millions de Français sous le seuil de pauvreté

    La moitié des ménages Français vit avec moins de 1500 euros par mois, selon les chiffres de l'Insee publiés jeudi.

    Les premiers résultats de l'enquête sur les revenus fiscaux et sociaux de 2007, publiés jeudi par l'Insee, révèlent que la moitié des Français se situent en dessous du niveau de vie médian de l'Hexagone. Ce dernier atteint environ 18.170 euros annuels, soit 1510 euros par mois. En hausse de 2,1 % par rapport à 2006, où il se situait à 17.790 euros annuels, ce niveau de vie médian intègre l'ensemble des revenus fiscaux et sociaux des ménages. L'enquête révèle également que 10 % des foyers les plus modestes vivent avec moins de 835 euros mensuels, tandis que le niveau de vie des 10 % les plus aisés est supérieur à 33.900 euros (2825 euros par mois). Le rapport entre ces écarts de revenus s'élève à 3,4% et reste stable depuis 2005. Une inégalité plus criante, la part des 20% de ménages les plus modestes disposent, en 2007, de 9 % de la masse totale des niveaux de vie, tandis que les 20 % les plus riches en détiennent 38,2%.

    Depuis les années 2000, le taux de pauvreté s'est stabilisé autour de 13%. Ce seuil, établi à 60% du revenu médian, tourne autour de 910 euros de revenus par mois. Il concerne, en 2007, 13,4% de la population, soit plus de 8 millions de Français. L'Insee tempère ces chiffres en rappelant que l'évolution du taux de pauvreté n'est pas «statistiquement significative» en raison de la méthodologie de cette enquête, réalisée par sondage. Le gouvernement, conscient de la situation de ces ménages en difficulté, a lancé le mois dernier le Revenu de solidarité active (RSA). Il espère ainsi permettre à 700.000 travailleurs de se hisser au-dessus du seuil de pauvreté et ce, dès cette année.

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    LeFigaro.Fr

  • #2
    La moitié des Français disposent de moins de 1.500 euros par mois

    En 2007, le niveau de vie médian par unité de consommation d'un ménage français a progressé de 2,1 % en euros constants, à 18.170 euros sur l'année et 1.510 euros mensuels, selon l'INSEE

    Alors que Nicolas Sarkozy a lancé le chantier du partage de la valeur et des richesses, l'Insee a publié hier les premiers résultats de l'enquête Revenus fiscaux et sociaux 2007, qui apportent des éléments complémentaires au débat. En 2007, le niveau de vie médian par unité de consommation d'un ménage français a progressé de 2,1 % en euros constants, à 18.170 euros sur l'année et 1.510 euros mensuels. Cela signifie que 50 % des Français se situent au-dessus et 50 % en dessous de ce seuil. Entre 2005 et 2006, le niveau de vie médian avait augmenté de 1,5 %. La notion de niveau de vie intègre l'ensemble des revenus fiscaux et sociaux. Le niveau de vie moyen atteignait en 2007 21.080 euros, soit une progression de 1,6 %. Une évolution plus faible qu'en 2006, où la hausse atteignait 2,5 %.

    En termes d'écarts de revenus, les 10 % des ménages les plus modestes ne dépassent pas un niveau de vie de 10.010 euros annuels, alors que pour les 10 % les plus aisés, il est supérieur à 33.900 euros. D'où un rapport de 3,4 entre ces deux catégories. Un chiffre quasi stable depuis 2005. Sur le total des revenus 2007, les 20 % des ménages les plus aisés représentent aussi près de 40 % de la " masse des niveaux de vie " (38,2 %). De leur côté, les 20 % des ménages les plus modestes se partagent 9 % de la masse des niveaux de vie. Des chiffres qui n'ont également guère évolué depuis 2005. Ces faibles mouvements peuvent surprendre, alors que les syndicats et la gauche dénoncent un accroissement des inégalités. Dans son rapport sur le partage de la valeur ajouté remis en mai, le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, faisait remarquer que les fortes progressions ces dix dernières années ne concernaient que 1 % des salariés les mieux rémunérés - soit 130.000 personnes disposant d'un salaire brut annuel supérieur à 119.940 euros.

    8 millions sous le seuil de pauvreté

    Plus inquiétant pour l'exécutif, le taux de pauvreté ne diminue plus, et ce quelle que soit la méthode de ­calcul. Ainsi, le taux de pauvreté monétaire, établi à 50 % du niveau de vie médian, est stable depuis 2003, aux alentours de 7 %. Le seuil de pauvreté, établi à 60 % du revenu médian (et qui constitue désormais la référence dans les comparaisons internationales), soit 910 euros de niveau de vie mensuel, concernait 13,4 % de la population en 2007 (+ 0,3 point). Plus de 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Cela souligne l'ampleur de la tâche pour le gouvernement. Nicolas Sarkozy a fixé pour objectif à Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, de réduire d'un tiers le taux de pauvreté d'ici à 2012. Le revenu de solidarité active, en vigueur depuis le mois dernier, doit permettre de faire passer 700.000 " travailleurs pauvres " au-dessus du seuil de pauvreté dès cette année. Cela sera loin d'être suffisant pour tenir les engagements du chef de l'Etat.

    Les Echos 2009

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    • #3
      La pauvreté remonte

      Entre 2004 et 2007, 500 000 personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté, selon les nouveaux chiffres de l'Insee.

      L'Insee vient de publier les chiffres sur l'évolution du taux de pauvreté en 2007. On les attendait avec une certaine impatience pour pouvoir confirmer le soupçon : le taux de pauvreté est en train d'augmenter en France. Alors que, entre 1990 et 2004 on avait assisté à une lente diminution - de 13,8 % à 11,7 % - de la part de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, celle-ci est remontée à 13,1 % en 2006. Toutefois, cette progression était principalement due à la prise en compte, depuis 2005, de la totalité des revenus du patrimoine : en faisant augmenter le niveau de vie médian [1] , ce changement de méthode faisait augmenter mécaniquement le seuil de pauvreté (fixé à 60 % du niveau de vie médian). Au-delà, la progression enregistrée en 2006 (+0,4%) était trop petite pour confirmer le retournement de tendance dans la lutte contre la pauvreté.

      En 2007, le taux de pauvreté est passé à 13,4 %, soit + 0,7 point depuis 2004 : cette fois-ci, la progression dépasse la marge d'erreur possible. Parmi les populations les plus pauvres, une fraction croissante de la population vit donc au-dessous du seuil de pauvreté - soit moins de 908 euros pour une personne seule, moins de 1362 euros pour un couple sans enfant, moins de 1907 euros pour un couple avec deux enfants. Au total, huit millions de personnes (vivant dans 3,5 millions de ménages) vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté, alors qu'il y en avait 7,5 millions en 2004. En trois ans, 500 000 personnes supplémentaires ont donc basculé dans la pauvreté monétaire.

      Cette rupture avec la tendance antérieure est d'autant plus inquiétante elle s'est produite pendant une période où, dans l'ensemble de l'économie, les indicateurs étaient plutôt au vert. Entre 2004 et 2007, le nombre de chômeurs [2] est passé de 2,4 à 2,2 millions en moyenne annuelle, tandis que le nombre d'allocataires de minima sociaux [3] a diminué : -70 000 pour le RMI, -20 000 pour l'allocation de solidarité spécifique (ASS), -35 000 pour le minimum vieillesse. Ce qui veut dire que de plus en plus de pauvres ne relèvent pas des minima sociaux et tirent donc leurs revenus principalement de l'emploi [4]

      La remontée actuelle du chômage risque d'accentuer encore cette tendance - même si la crise, en faisant diminuer le niveau de vie médian, fera également baisser le seuil de pauvreté exprimé en euros constants. Le pari de Martin Hirsch - faire baisser d'un tiers le nombre de personnes en situation de pauvreté entre 2007 et 2012 - semble donc mal parti, en dépit du choix du Haut Commissaire de retenir, comme indicateur, un seuil de pauvreté dit « ancré dans le temps ». Que signifie ce terme un peu abscons ? Tout simplement que le seuil de pauvreté retenu pour mesurer l'évolution pendant la période - celui de 2007 - sera majoré de la seule inflation, et qu'il ne prendra pas en compte, comme le fait l'indicateur actuel, l'évolution du niveau de vie médian. Cette question peut paraître technique, mais elle permet d'améliorer les chiffres sans aucun effort réel : entre 2000 et 2005, le taux de pauvreté calculé « normalement » a diminué de 0,6 point, alors qu'en choisissant le seuil « ancré dans le temps », on affiche une baisse de trois points ! Il suffisait donc d'accentuer un peu la tendance spontanée pour que le Haut Commissaire puisse affirmer que son objectif, apparemment ambitieux, d'une baisse de quatre points était en train d'être atteint...

      Cette habileté dans le maniement des chiffres ne suffira plus dans le contexte actuel, puisque le taux de pauvreté « normal » repart à la hausse et que la crise risque d'aggraver encore la situation. L'ampleur de la tâche est telle que, même avec l'indicateur « ancré dans le temps », il paraît exclu que l'objectif officiel soit atteint. Ou alors il faudrait un renversement complet de politique économique, avec un investissement massif dans les emplois aidés, des programmes de formation et de reconversion très ambitieux en faveur de tous les demandeurs d'emploi, un RSA nettement plus élevé... et donc une hausse des impôts sur les revenus élevés. On peut toujours rêver ....

      Notes

      (1) Le niveau de vie médian coupe la population en deux parties égales, 50% des ménages se situant au-dessous, 50 % au-dessus de ce niveau.

      (2) Au sens du BIT : être privé involontairement d'emploi, en rechercher un et être disponible pour l'occuper si on en trouve.

      (3) France entière, alors que les chiffres de la pauvreté ne concernent que la métropole.

      (4) Voir Alternatives économiques n° 282 (juillet-août 2009), « Quand le travail rend pauvre ».

      © Alternatives Economiques

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