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Lula, nouvel éditorialiste des journaux brésiliens

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  • Lula, nouvel éditorialiste des journaux brésiliens

    AMERIQUE DU SUD - Le président brésilien a commencé à signer une tribune hebdomadaire dans les quotidiens populaires pour répondre aux lecteurs.

    Lers rumeurs les plus folles courent sur l'avenir de Luiz Ignacio Lula da Silva. Le président brésilien, qui jouit d'une popularité de plus de 80 % dans son pays, ne peut se représenter en octobre 2010. Au Brésil, les élus ne peuvent rester en poste plus de deux mandats consécutifs. Des diplomates assurent qu'on le retrouvera à la tête de la Banque mondiale, devenant ainsi le premier non-Américain à occuper ce poste. D'autres ont déjà tranché : il sera le prochain secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, puisque le Coréen Ban Ki-moon n'a pas la garantie de rempiler pour un second mandat. En attendant, Lula embrasse déjà une carrière parallèle, celle de «super-éditorialiste» de la presse populaire brésilienne.
    Depuis le 7 juillet, l'ex-ouvrier métallurgique répond, chaque mardi, à trois questions de lecteurs sur la gestion du pays ou les conditions de vie. Quelque 115 journaux populaires ont demandé à être associés à l'opération. Éparpillés dans 85 villes, ils acheminent les questions de leurs lecteurs et mettent en page les réponses à leur guise. Mais le texte final doit être publié dans son intégralité, sans retouche. Le titre de la colonne est également imposé : «Le Président répond».
    Dans le dernier article publié, Joao Paulo Passos, 27 ans, interpelle le chef d'État sur la hausse de la charge fiscale. Lula répond en alternant pédagogie et paternalisme. Il explique que la charge fiscale brésilienne est «très inférieure à celle de pays comme la Belgique, la Suède et le Danemark, admirés par les avantages sociaux qu'ils concèdent». Il conclut que «les impôts servent à financer les programmes qui génèrent la croissance, l'emploi et l'inclusion sociale».
    Le premier mandat de Lula (2003-2007) a été marqué par des relations très tendues avec les grands journaux du pays. La majorité de ces derniers ont épousé la cause de l'opposition en peine de leaders, notamment à la veille de l'élection de 2006. Maladroit, Lula évitait le plus possible entretiens et conférences de presse. «Cela a changé au second mandat, Lula parle, mais il met l'accent sur la presse populaire et régionale», explique son ministre de la Communication, Franklin Martins.

    Le chef de l'Etat fait vendre

    Ce choix part du constat que la «grande presse» est en chute libre. Ses principaux titres, O Estado de Sao Paulo, A Folha de Sao Paulo et O Globo à Rio de Janeiro, ont perdu respectivement 16,93 %, 10,84 % et 7,75 % entre avril 2008 et 2009. AFolha, qui vendait 430 000 exemplaires en 2000, en distribue moins de 290 000 aujourd'hui. « Ces journaux circulent de plus en plus au sein d'une élite très réduite », analyse Vinicio Lima, professeur de communication à l'Université nationale de Brasilia.
    Les journaux populaires et régionaux ont en revanche le vent en poupe. Ils bénéficient de la hausse des revenus et du niveau d'instruction enregistré ces dernières années. Mêmes aux mains de caciques peu favorables au gouvernement, ils mettent en avant sa politique et ses déclarations, puisque Lula fait vendre du papier. Israel Bayma, consultant à la Chambre des députés à Brasilia, tient toutefois à limiter la portée de ce changement de cap : «Sur la télévision et la radio, Lula n'a rien fait pour s'attaquer aux monopoles. Combien de personnes lisent les journaux dans ce pays ?» Il reconnaît toutefois que la mesure devrait bénéficier à Dilma Roussef, la dauphine de Lula. « Cela va lui permettre de la faire connaître des mouvements sociaux dans tout le pays », poursuit-il. Les lecteurs n'ont pas encore posé de question sur le sujet.


    Le Figaro
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo
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