Des femmes qui circulent tête nue, cheveux en l’air, en jupes ou en robes, souriantes et l’air détendu. Si le spectacle est étonnant, c’est parce que cela se passe dans l’enceinte, jugée stricte, d’une zaouïa internationale, la zaouïa alâwiyya à Mostaganem, à l’occasion du centenaire de cette confrérie. Dans l’imaginaire algérien, réduit à des fantasmes de Talibans, ce spectacle est presque impossible dans des espaces religieux, en principe, mais là on est ailleurs. On n’est pas dans l’Islam des Talibans, ni dans celui des Wahabites, ni dans celui du FIS, ni dans celui des «Islams» importés selon l’expression du Cheikh des Alaouites. Là, on est dans l’enceinte d’une religion tolérante, ouverte sur le monde, touchant plus à l’universel, qu’à la particularité, acceptant la raison et rejetant le mimétisme aveugle, de l’Occident ou des pseudo Moyen-Orient. Là, il fallait voir ce spectacle d’un Islam, qui accepte de relever le défi de la modernité sans se renier, mais acceptant aussi de revenir vers la pureté, sans l’entacher d’emprunts «obligatoires». Les femmes dans l’Islam ne sont pas ses cibles, mais ses adhérentes. Elles ne sont pas, l’image d’une faute, mais celui d’un bonheur don de Dieu. Elles ne provoquent pas la tentation mais le partage. Elles ne sont pas lapidées, mais acceptées. Si aujourd’hui la femme est la première cible des islamistes, c’est parce que l’Islam a été réduit à une question de Hidjab et de jupe, au lieu d’être haussé à une interrogation sur le sens et sur la responsabilité sur terre.
M.M du Carrefour d'Algérie.
M.M du Carrefour d'Algérie.
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