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Tahar Djaout assassiné le 26 Mai 1993

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  • Tahar Djaout assassiné le 26 Mai 1993

    Azul Fellawen, Salam, bonjour à tous,

    Tahar Djaout, poète, écrivain, journaliste a été froidement assassiné le 26 Mai 1993. Il fut le premier d’une liste trop longue d’hommes de plumes qui osent juste dire tout haut ce que des milliers pensent tout bas ou qui tout simplement dérangent.

    Il fut abattu en pleine tête. Il fut plongé dans un coma profond et mourut le 2 Juin 1993. C’est un auteur à découvrir et il reste gravé en nous lorsque cela est fait.
    C’est là toute la force de la vie qui se transmet malgré la mort. On peut tuer des Hommes, leurs combats, leurs idéaux resteront vivant.

    Tahar Djaout avait dit "Le silence, c'est la mort / Et toi, si tu parles, tu meurs / Si tu te tais, tu meurs / Alors, parle et meurs"

    Tahar Djaout est né le 11 janvier 1954 à Azzefoun, petit village sur la côte de Grande Kabylie. Après des études scientifiques, il s'oriente vers le journalisme et la littérature. Il publie ses premiers poèmes dans Promesses, une revue qui permet dans les années soixante-dix à toute une génération d'écrivains de s'exprimer. Certains poèmes seront repris dans Solstice barbelé qui paraît en 1975. Déjà se dessine la personnalité littéraire de Tahar Djaout dans ses textes où l'émerveillement face à la mer ne cache pas une rébellion voire une exaspération face à tout ce qui bride la liberté. Son premier roman, L'Exproprié, paraît en 1981; œuvre de jeunesse touffue et flamboyante à la fois, elle est portée par le désir de libérer le peuple algérien comme par la pensée des carcans qui l'enferment; mais c'est véritablement avec Les Chercheurs d'os que la voix originale de l'écrivain se fait jour. Bâtie comme une sorte de conte métaphorique, l'histoire se passe au lendemain de la guerre d'indépendance. Les habitants d'un village partent à la recherche des cadavres des "martyrs" tombés pour la juste cause. Aux questions de la jeunesse, seule répond la glorification de ceux qui désormais feront l'histoire et le système algériens ; fable caustique et lucide, le roman porte un regard critique sur l'Histoire officielle du pays. L'Invention du désert, publié en 1987, met en scène un personnage étonnant et puissant, le moine-soldat Ibn Toumert, fondateur des Almohades, qui à travers le désert et les montagnes fait œuvre de prédicateur illuminé et de censeur dont la soi-disant pureté est mise à mal dans de multiples situations. En parallèle, le narrateur en quête de ses racines et d'une véritable pureté revient sur son enfance au fil des voyages et de son récit.
    Le dernier roman de Tahar Djaout, Les Vigiles (1991), a reçu le Prix Méditerranée. D'une plume virulente et rigoureuse l'écrivain y dénonce l'imposture de ceux qui ont utilisé la guerre d'indépendance pour accéder au pouvoir et obtenir des privilèges. Il s'attaque aux " vigiles " qui ont perverti les idéaux de la révolution, mais aussi aux religieux qui comme les premiers craignent la culture et l'intelligence.
    Tahar Djaout, homme de droiture et de rigueur, a combattu, comme journaliste et comme écrivain, l'ignorance et l'obscurantisme. Partisan d'une démocratie laïque, il récusait cet islam sclérosé qui envahissait son pays ; il s'inquiétait aussi de ce nationalisme sans retour critique sur l'Histoire, de cet enfermement qui caractérisait le régime en place. Il s'en prenait autant à "l'intégrisme avoué" qu'à "l'intégrisme sans barbe". Il est mort le 2 juin 1993, victime d'un attentat attribué à des intégristes musulmans.*
    *Françoise Folliot
    Son dernier ouvrage s'intitule "Le dernier été de la Raison" C'est une oeuvre posthume et il est paru en 1999, aux Editions du Seuil c'est peut être pour cela que dans la biographie , l'auteur parle " Des Vigiles" comme etant son dernier ouvrage( qui lui est paru en 1991 chez le même éditeur).

    La Maison de La presse à Alger ne s'appelle pas pour rien Tahar Djaout et c'est très bien ainsi. Puisses t'on ne jamais oublier tous ces hommes morts sacrifiés au nom de qui? Au nom de quoi?

    Vous pouvez lire aussi
    Tahar Djaout par RSF
    et consulter ce site Tahar Djaout


    Salutations :smile:

  • #2
    11 ans que Tahar Djaout nous a tristement quitté sacrifié, comme de nombreux autres, illustres et anonymes, sous l'autel de la barbarie et de l'intolérance...

    A titre de mémoire, son oeuvre testament "Le dernier été de la raison" s'achève par ces derniers mots...ses derniers mots qui résonnent en nous comme de vrais appels à la résistance et à l'espérance contre les obscurantismes...

    "On n'a pas encore chassé de ce pays la douce tristesse léguée par chaque jour qui nous abandonne. Mais le cours du temps s'est comme affolé et il est difficile de jurer du visage du lendemain. Le printemps reviendra-t-il ?"

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    • #3
      Morjane deux GROS merci pour:

      1) le 'Azul Fellawen, Salam, bonjour à tous' merci de ne pas t'etre contenté du azul fellawen (c'est quoi le second mot?)

      2) Le superbe article dont tu viens de nous gratifier =) Le cas de feu Mr Dajout illustre bien la tragedie qu'est en train de vivre l'Algerie, la mise a l'ecart de son elite (meutre dans le present cas, exil, prison, persecutions etc).
      It is possible to fail in many ways...while to succeed is possible only in one way.
      Aristotle (384 BC - 322 BC), Nichomachean Ethics

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      • #4
        Bonsoir à tous,
        @ HiroHito,
        Parler de Tahar Djaout maintenant alors que l'on voit encore une fois ce qu'il advint de la liberté des hommes de plume en Algérie. C'est remonter le fil du temps et repenser à Saïd Mekbel assassiné en 1994,a la condannation de Chawki Amari en 96, à l'emprisonnement d'Omar Belhouchet au harcèlement de S.A.S , et maintenant à Dilem à tout ces journalistes que ce soit ceux d'El Khabar, Liberté, le Matin et j'en passe qui maintenant sont poursuivis, pour certains, d'autres comme les correspondants locaux sont molestés, harcelés, battus, mis à la rue. Tous ces hommes sont poursuivis d'une manière ou d'une autre pour avoir osé faire leur travail et dénoncer des scandales ou des injustices ou même avoir dit une vérité qui est trop vraie et qui dérange.

        Tahar Djaout lui est tout un symbole car ce qu'il aimait avant tout c'était écrire et écrire ce que ses tripes lui disaient. Forcèment cela ne pouvait que déplaire. Ces écrits sont très intense.
        Il y a un bon article à relire Tahar Djaout et on voit aussi que si certaines choses évoluent, pour d'autres cela laisse un goût amer de déja vus.
        Bien entendu, ce n'est plus (ou pas encore,) les années FIS mais pour le reste, il y a encore du chemin à parcourir, mais cela viendra, j'aime être optimiste en pensant à l'Algérie.

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        • #5
          Bonjour,

          Il y a déja un an que ce topic était né. Une année de plus que Tahar Djaout nous a quitté. Ces écrits sont beaux parce qu'ils restent vivants. Ils sont si imprégnès de lui et de l'Algérie. Il a été libre jusqu'au bout. Il ne mourra jamais parce que ses écrits sont là.

          Alors juste une pensée et un merci pour tout le bonheur qu'il me donne sans cesse.

          Tad avait posté un extrait de son dernier livre. Il suffit de le lire et l'air change de parfum, son ombre plane et le souffle qui l'anime est toujours aussi flamboyant.

          http://www.algerie-dz.com/forums/showthread.php?t=5625

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          • #6
            Je me souviens de Tahar Djaout un mois de mai 1981 à ghardaia ou j'étais en vacances . Alors qu'il etait journaliste à Algerie Actualité et il était avec un autre journaliste que je connaissais bien un certain Mustapha Chelfi. Il me l'avait présenté alors qu'a l'époque il n'était pas si célébre. Donc je le connaissais qu'a travers ses ecrits journalistiques. Je lui avait pose cette question : " est ce que vous avez fait une formation de journaliste ou comme Mr Chelfi vous avez fait l'ENA. IL me repond ni l'un ni l'autre j'ai fait une licence de mathématique et c'est l'amour de l'ecriture qui m'a poussé a faire du journalisme en tant que pigiste.
            Depuis ce jour ,je lisais tous ses articles que je trouvais sublime. Allah yarhmou. On a perdu un grand écrivain. C'était un petit temoignage qui me fait toulours chaud au coeur quant je l'évoque avec une certaine fiérté.

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            • #7
              il mort oui allah yarhmou , mais ya t'il des hommes comme lui ,

              la repose elle est sur le forum ??????

              il est mort le 2 juin !

              merci

              a bientot

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              • #8
                Bonjour

                Merci morjane et les autres pour cet hommage.
                Meurt-on quand on vie eternellement?

                La reponse est :
                Il a été libre jusqu'au bout. Il ne mourra jamais parce que ses écrits sont là.

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