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Oxford Business Group - Maroc: Progrès Soutenu

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    Oxford Business Group - Maroc: Progrès Soutenu

    29 July 2009 - En Français

    Depuis que le Roi Mohammed VI a déclaré, il y a deux ans, que le Maroc devait « sortir [le système d'éducation] de sa léthargie et relancer les réformes », le nombre de programmes et de prêts a augmenté, ce qui porte à croire que l'engagement du Roi s'est traduit par des actions concrètes. Les inégalités entre les sexes et les régions demeurent, certes, mais les initiatives les plus récentes, amorcées dans le cadre du Plan d'urgence 2009-11, tentent de s'attaquer à ces problèmes par le biais de financements ciblés et elles ont d'ailleurs déjà amélioré les chiffres.

    Il y a longtemps que l'éducation des femmes a été désignée comme un domaine où une réforme est nécessaire. Or, les bons résultats du Programme ALEF (Advanced Learning and Employability for a Better Future) indiquent que le gouvernement a peut-être trouvé une formule qui fonctionne. A l'occasion d'une conférence de presse qui a eu lieu à la fin juin, la secrétaire d'Etat à l'Enseignement scolaire, Latifa Abdida, a annoncé que le projet, qui est dans une phase pilote depuis 2005, deviendra permanent et sera appliqué dans tout le pays. L'ALEF vise toute une série d'objectifs et les résultats montrent qu'il y a, d'une part, une tendance à la baisse de l'absentéisme des professeurs et des élèves, ainsi que des taux d'abandon scolaire et, d'autre part, une hausse des résultats des élèves et une consolidation des liens au sein des communautés, y compris les parents, les organisations non gouvernementales (ONG) et le secteur privé.

    Un des éléments clés du projet consiste à doter les écoles se trouvant dans des zones reculées d'un internat pour les filles, ce qui lève un des obstacles les plus importants à la présence en classe. Ainsi, le Dar Taliba de Qualité (dortoirs de filles) offre logement, ainsi que soutien scolaire et psychosocial afin d'augmenter le taux de présence des filles, qui se trouve à 16.5% à la campagne, soit bien en deçà de la moyenne nationale de 60%. Il existait 212 écoles de ce type en 2007-08, et on s'attend à ce que leur nombre atteigne les 774 cette année. Les sondages du gouvernement montrent que le taux d'abandon scolaire pour les pensionnaires est inférieur à 1% et que les résultats scolaires se sont grandement améliorés, faisant passer le taux de succès de 43% en 2006-07 à 84% en 2007-08.

    En plus d'augmenter le nombre d'élèves recevant une éducation de base, l'ALEF prévoit un travail avec les partenaires locaux pour élaborer des programmes d'études professionnelles. Si la US Agency for International Development, l'Entraide nationale et la Fédération nationale des associations de bienfaisance (FNAB) sont les parraineurs clés de ce projet, les acteurs du secteur privé, y compris ceux provenant du commerce agricole, du tourisme et des technologies d'information et de communication, y ont également collaboré afin d'adapter les programmes d'études et les formations professionnelles au marché du travail.

    La réforme du système d'éducation sera plus facile à mettre en place lorsque l'amélioration de l'infrastructure, qui est plus que nécessaire, sera terminée. En effet, il faut effectuer des travaux de base à la fois dans les écoles urbaines et rurales, et ce, en matière d'électricité, d'installations d'égouts et d'eau potable. Dans le cadre du Plan d'urgence, plus de 15 000 écoles seront rénovées, environ 300 écoles de 12 classes seront construites en ville et presque 500 établissements de huit classes seront construits dans les zones rurales. Le programme permettra également de multiplier les installations d'éducation secondaire en construisant 671 nouveaux collèges, dont deux tiers dans les zones rurales, et 425 nouveaux pensionnats. La multiplication des installations sera également accompagnée de l'expansion du personnel enseignant : le gouvernement espère recruter 41 500 enseignants supplémentaires pour faire face à l'augmentation prévue du nombre d'élèves.

    Le gouvernement s'est engagé à soutenir ces projets, mais les ONG et le fonds Hassan II ont été sollicités pour financer la facture annuelle alourdie. En effet, le budget total du ministère de l'Education pour 2009 est de 47.8 milliards de dirhams (4.25 milliards d'euros), soit une augmentation de 23.3% par rapport à 2008.

    Bien qu'il s'agisse d'une année difficile en matière d'obtention de financement, en juin et juillet, nombre d'organisations ont offert leur aide. Ainsi, le Maroc a signé un protocole de coopération de deux millions d'euros avec l'Agence espagnole pour la coopération internationale pour lutter contre l'analphabétisme et appuyer l'éducation non formelle dans les régions orientales, de Tanger-Tétouan, de Taza Al Hoceima et de Souss-Massa-Draa. De plus, des prêts accordés par la Banque européenne d'investissement et l'Agence française de développement soutiendront également la réforme du secteur. En effet, au début juillet, ces organisations se sont accordées à prêter au Maroc, respectivement, 200 millions et 50 millions d'euros pour soutenir le Plan d'urgence. Les détails des accords n'ont pas encore été dévoilés, mais Salaheddine Mezouar, le ministre des Finances du Maroc, a déclaré à la presse locale que ces prêts « renforceront [à la fois] les capacités et la qualité » du système d'éducation du Royaume. Une autre subvention provenant du rallye Maroc classic, une source plutôt non conventionnelle, permettra également de financer la rénovation d'écoles, notamment dans les zones rurales : la course a ainsi accordé plus de 694 millions de dirhams (62 millions d'euros) à des projets socio-économiques dont l'éducation est un des principaux bénéficiaires.

    Ces subventions allègeront certainement le fardeau fiscal engendré par les réformes et le gouvernement cherche à réduire davantage les dépenses en mettant en place des mesures incitatives pour encourager les investissements privés dans les écoles. Selon le ministère de l'Education, les écoles privées représentent presque 10% des écoles du Royaume, mais il tente d'augmenter cette part à 20% d'ici 2010. Ainsi, les investisseurs sont encouragés à placer leur argent hors des zones urbaines grâce à des mesures incitatives allant de 50% d'exemption de taxes sur les sociétés pour les cinq premières années à l'élimination de la TVA sur les équipements. Les liens entre les secteurs public et privé commencent également à se tisser dans la mesure où, d'abord, le personnel enseignant des écoles privées suit des cours dans les centres de formation du ministère national de l'Education, ensuite, les enseignants sont autorisés à travailler à mi-temps dans les écoles privées et, finalement, les élèves des écoles privées passent des examens publics. On compte parmi d'autres collaborations possibles des mesures visant à faciliter l'investissement privé, des écoles publiques dirigées par le secteur privé et la promotion de nouveaux modèles de direction et de fonctionnement.

    Bien que le gouvernement espère que le développement des écoles privées réduira éventuellement la pression subie par le système public, les frais de scolarité demeurent prohibitifs pour la plupart des familles marocaines. Ainsi, tant que les coûts ne seront pas plus abordables, le gouvernement devra rester en premier plan et assurer le soutien financier nécessaire au fonctionnement du système public. Malgré les dépenses, l'Etat a annoncé la poursuite de son engagement. Le ministre de l'Education, Ahmed Akhchichine, a même appelé à la réhabilitation des écoles publiques qui sont « essentielles pour le développement d'un Maroc moderne et démocratique ». Dans la mesure où le Plan d'urgence se poursuivra encore pendant deux ans, l'enthousiasme du gouvernement, d'une part, et celui des organisations internationales, de l'autre, seront des éléments clés de son succès.
    Dernière modification par ayoub7, 29 juillet 2009, 15h54.
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