Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Balance des paiements: Le meilleur puis le pire

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Balance des paiements: Le meilleur puis le pire

    Balance des paiements: Le meilleur puis le pire

    · Balance commerciale: constante détérioration

    · Balance courante: le bonus n’a duré qu’un temps


    · Les réserves de changes fondent




    En 10 ans, la balance des paiements a toujours été excédentaire à l’exception notable de l’année 2000 (moins 4,4 milliards de DH) et 2008 (moins 11,4 milliards de DH). Le plus haut excédent en revanche a été dégagé en 2001 et a atteint 43,4 milliards de dirhams.

    Les soldes des principaux comptes s’inscrivent généralement en amélioration, en particulier les recettes touristiques (devenues la première source de devises), les recettes MRE et les IDE (Investissement direct étranger), à l’exception de l’année 2008. De son côté, la balance des biens n’a pas cessé de se dégrader depuis 1999 plombant ainsi la balance commerciale, toujours déficitaire à ce jour. Ce déficit, de 32,3 milliards de DH en 1999, a continué de se creuser accusant un record en 2008 de près de 167,8 milliards de DH.

    Cette chape de plomb est attribuable à la facture énergétique et à une demande accrue de biens importés. S’ajoutent l’importation des demi-produits (fer, acier, produits chimiques, papier et carton,etc.) et l’explosion des importations de blé. L’enchaînement de mauvaises performances à l’export, notamment dans l’agroalimentaire et le textile, deux des activités soumises à une vive concurrence internationale, a été suffisant pour creuser encore plus le déficit.

    D’une manière générale, on peut affirmer que la structure des importations n’a pas connu de changement notable, sauf pour les produits alimentaires (céréales et huiles) nécessaires pour compenser la mauvaise récolte. Les biens d’équipement, destinés aux projets d’investissement et à la production nationale, continuent de représenter respectivement 22 et 23% des importations. Les produits finis de consommation se situent à peu près à 19% des importations globales.

    Bien heureusement, les phosphates et dérivés sauvent la mise profitant parfois de la hausse des cours de ces produits sur le marché international.

    La crise aggrave tout

    S’il y a un constat à dresser, il est clair: l’état du commerce extérieur ne réserve aucune surprise! On loue les efforts du Maroc pour les réformes accomplies, notamment la mise en œuvre de politiques économiques et financières, mais la structure des exportations bat de l’aile malgré (ou à cause de!) la signature de divers accords de libre-échange. Dans certains cas, on peut même affirmer que le déficit de la balance commerciale s’est aggravé depuis la signature de ces accords. S’ajoutent à cela des barrières à la sortie comme les barrières non tarifaires, la non-compétitivité, l’absence de produits exportables et la faiblesse des moyens de promotion.

    De plus, les opérateurs perdent des parts dans leurs bastions traditionnels.
    En outre, l’effet euro, introduit en 2001, a été très profitable à la balance des paiements comme en témoigne sa fulgurante ascension au titre de l’année 2001. En effet, la progression des transferts des fonds par les MRE et la hausse des recettes du tourisme sont dues, pour une très large part, à l’explosion des opérations de change manuel des devises. Ainsi, et grâce à l’évolution favorable des recettes voyages et des recettes MRE, le compte courant de la balance des paiements, qui a accusé des déficits depuis 1997, a enregistré en 2001 un excédent important de 18,2 milliards de DH, soit l’équivalent de 4,7% du PIB!

    La position extérieure s’est toutefois détériorée d’année en année malgré les plans de soutien aux exportations qui n’arrivent pas à renverser cette tendance déficitaire.
    Pis encore, la crise mondiale aggrave la détérioration de la balance des paiements. En effet le déficit commercial a plongé: 22,3% du PIB (contre 18,7 % du PIB en 2007), et le déficit du compte courant s’est détérioré, tombant à 5,6% du PIB (contre un quasi-équilibre en 2007), reflétant principalement l’atonie de la demande extérieure et le recul des recettes du tourisme et du travail. En conséquence, les réserves de changes ont diminué pour la première fois depuis l’an 2000, mais sont restées au niveau de confort de 6,7 mois d’importations de biens et services. Toutefois, la balance des paiements devrait se détériorer en 2009, à mesure que l’impact de la crise mondiale s’intensifie au sein de l’économie réelle.

    En revanche, le taux d’ouverture de l’économie marocaine n’a pas cessé de s’améliorer. Ce taux, mesuré par les échanges commerciaux sur le PIB, a continué de progresser passant de 52,3% en 1999 à 56,1% en 2006 et 63,9% en 2007.

    Malgré les efforts, le Maroc accuse toujours un retard considérable. A ce titre, le rapport Doing Business 2009 (Elaboré par la Banque mondiale) classe le Maroc 128e sur 181 pays analysés (129e en 2008). Il est basé sur trois indicateurs: l’information sur le crédit, les paiements des impôts et le «commerce international». Le Royaume a encore du chemin devant lui pour hisser le niveau de ses exportations qui constituent un véritable levier de développement.
    Dernière modification par Oggy, 31 juillet 2009, 16h16.
Chargement...
X