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HDS : Histoire d'une sanglante organisation terroriste

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  • HDS : Histoire d'une sanglante organisation terroriste

    En s’implantant dans le centre-ouest du territoire national, à partir de 1995 et surtout après la mort de Kadda Benchiha en septembre 1996, tué avec une trentaine de ses terroristes dans un accrochage à Sidi-Bel-Abbès avec un groupe rival du GIA lancé à sa poursuite pour lui faire payer sa dissidence, le groupe des HDS a entrepris de «marcher» vers Alger.


    Progressivement, alors que le GIA était en déconfiture du fait des dissidences qui s’y opéraient et des «purges» qu’il menait dans ses rangs, les HDS ont bénéficié d’une multitude de transfuges. Sans doute, les ralliements les plus importants ont été la katiba El-Mawt dirigée par Mohamed Ouakid dit Okacha, un ancien maire/FIS de la commune de Beni-Bouateb (Chlef) qui se fera connaître pour ces embuscades sanguinaires contre les convois et les patrouilles de l’armée, et celui de la katiba El- I’tissam de Relizane, Mohamed Benbadra dit Aïssa Abou Abdellah.

    Ce dernier qui avait rejoint le maquis du GIA avec ses enfants, un garçon et son épouse s’est rallié aux HDS en 1996 dans la région, en prenant comme base la forêt de Ramka. Il a marié ses deux filles, Djamila dite Assia et Khadidja dite Djihad, à peine adolescente, à Mohamed Benslim (l’actuel «émir» de l’organisation) et à un «émir» d’un groupe, Morad Chebouti, puis, à la mort de celui-ci, à un autre portant le nom de Abou Moussa.

    Les deux épouses deviendront elles-mêmes terroristes, versées dans un groupe chargé du ravitaillement qui procédait à des incursions dans des douars pour effectuer des razzias sur les produits alimentaires des habitants. Elles seront toutes les deux abattues dans un accrochage en 2003, ainsi que leur frère Abdeldjalil dans la wilaya de Aïn-Defla. Alors que le GIA n’est plus représenté que dans les wilayas de Chlef et, dans une moindre mesure, Aïn Defla, le groupe des HDS va régner en maître sur les maquis du centre-ouest du pays.

    C’est durant cette période qu’il a accueilli des transfuges du GIA qui étaient basés à Gouraya, dans la wilaya de Tipasa, dont la plupart en étaient originaires, et grâce à qui il va pénétrer dans cette wilaya. Il va monter en puissance et sans concurrent au fur et à mesure que le GIA périclitait et dont lui-même aura à en combattre des groupes, notamment dans la région de Ramka (Relizane).

    Cette situation va durer jusqu’à l’année 2000, quand les katibas qui sont restées au sein du GIA dans l’extrême ouest (Tlemcen, Sidi-Bel- Abbès, Saïda et Mascara) ont fini par s’en retirer pour créer leur propre organisation, le «Groupe salafiste combattant » (GSC), dirigée par Yahia Djouadi dit Yahia Abou Ammar. Il était attendu que cette nouvelle organisation devait tôt ou tard se rallier aux HDS, mais contre toute attente, elle a choisi de se joindre, en 2002, au GSPC et ne tardera pas à être suivie par la katiba El-I’tissam de Benbadra. Ce dernier dont le groupe était constitué d’une trentaine de terroristes, entièrement décimés par les forces de sécurité, lui y compris, alors que le GSC rejoindra la Kabylie, laissant l’Ouest et le Centre-ouest, une nouvelle fois, pour les seuls HDS.

    Un dernier groupe qui, à l’origine, relevait du courant Takfir wa el-hidjra, portant le nom de «Jound Allah», dirigé par Ahmed Guellila dit Abou Hafs et qui était basé dans le nord-est de Aïn Defla où il agissait en électron libre, demeurait le seul concurrent des HDS qui ne cessaient d’être relancés par une autre organisation basée à Médéa, le GSPD de Abdelkader Souane dit Abou Thoumama, pour une «unification». Pour des raisons qui restent ignorées, leurs tractations n’ont jamais abouti. Et aussi bien le groupe Jound Allah que ce GSPD ont fini, en 2004, par s’allier au GSPC dont ils vont, l’un et l’autre, en constituer la tête de pont pour l’ouest d’Alger. Le premier va tenter d’embraser le nord de Aïn Defla et faire des incursions dans la wilaya de Tipasa qui en est limitrophe (voir le Soir d’Algérie du 4 avril 2009), alors que le second va se charger du sud de la wilaya et étendre son action criminelle à une partie de Tissemsilt et de Médéa. Désormais, les HDS sont en concurrence avec le GSPC, puis avec Al-Qaïda au Maghreb dans cette région du pays qui devient la seule zone du territoire national à être partagée par les deux organisations criminelles.

    Juste à l’avant-veille de l’embuscade de mercredi dernier de Beni Milleuk, la presse nationale a fait état de l’élimination de cinq terroristes des HDS dans la région de Tamezguida (Médéa) qui, jusque-là, n’était pas connue pour être une région où ils se déployaient. Cette présence plutôt insolite pourrait relever de l’exacerbation de cette concurrence pour contrôler l’ouest d’Alger, surtout que l’on sait que Tamezguida domine la wilaya de Blida pour laquelle l’ex-GSPC ne cesse d’être tenté et où plusieurs de ses groupes y ont été éliminés, l’année dernière et l’année en cours.

    M. I. (Le Soir d'Algérie)

  • #2
    Qui est Mohamed Benslim, l’«émir» des HDS ?

    L’«émir» du groupe des HDS se présente lui-même comme étant originaire de la ville de Sidi-Bel-Abbès, où il est né en 1970. Après un bac scientifique, il s’est inscrit à la faculté de médecine, dans sa ville natale. Encore à peine adolescent, il est influencé par l’action, qualifiée de salafiste, de certains prédicateurs tels que Belgasmia qui sera tué en Arabie Saoudite lors de l’occupation d’une mosqué par un groupe extrémiste dirigé par Jahimane et qui en sera délogé par le GIGN français à la fin des années 1970, ou Cheikh Othmane qui dirigeait à Sidi-Bel-Abbès, dans la clandestinité, le groupe Da’âwat et Tabligh.

    A l’âge de 20 ans, il abandonne l’université pour partir en Afghanistan, en 1990, via la France et le Pakistan, où il s’enrôle dans le camp d’entraînement militaire et de formation idéologique «El-Farouk», avant de participer aux combats, notamment dans la prise de la ville de Khost par le seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar. Il retourne au pays en 1991 alors que le FIS menait sa fronde insurrectionnelle. Avec un groupe, qui se rétractera, ils ont prévu dès cette période de prendre les armes en profitant des incidents provoqués par la grève du FIS.

    C’est alors qu’il rencontre Houari Ould- Mouna, lui aussi un « Afghan ». Et ensembles, ils constitueront le premier groupe terroriste avec Kadda Benchiha et Tayeb Djeriri, puis, avec d’autres terroristes, la première katiba qui adhèrera au GIA. Il sera membre fondateur de la Jama’ât des HDS à sa constitution et sera, pour ce fait, l’un des dix condamnés à mort par le GIA pour cette dissidence. Après la mort de Tayeb Djeriri, qui a succédé à Kadda Benchiha, lui-même ayant accédé à la tête de l’organisation après l’élimination de Ould-Mouna, Mohamed Benslim est désigné par ses pairs comme «émir» et continue de l’être jusqu’à présent, après en avoir été son «émir exégète».

    M. I.

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