“Aujourd'hui, je peux affirmer qu'en Algérie nous disposons d'une carte de risques sismiques, particulièrement dans la partie la plus exposée (à l'activité sismique) au Nord du pays et dans les Hauts-Plateaux. C'est une carte crédible et précise, fruit d'un travail important fait dans l'anonymat”, a souligné M. Zerhouni dans une intervention à l'occasion de la cérémonie de finalisation de stations sismologiques, entrant dans le cadre de la coopération algéro-chinoise dans le domaine de la sismologie.
Chlef, Aïn Témouchent, Tipaza, Boumerdès, Beni Maouche, Tamridjt, sont les quelques points du territoire national qui ont connu le drame de séismes plus ou moins puissants depuis l’indépendance du pays.
À la veille de la guerre de Libération l’ex-Orléanville (Chlef) fut soumise à rude épreuve par une tremblement de terre d’une forte intensité qui ravagea particulièrement le centre-ville colonial. En tout cas, les destructions charriées par les secousses telluriques n’ont épargné ni les vies humaines, ni les biens des familles, ni les infrastructures et équipements publics. Parmi les grandes épreuves qu’a eu à vivre la Nation depuis 2002, les inondations de Bab El-Oued et le séisme de Boumerdès semblent être le sommet de la souffrance ayant touché des milliers de foyers. Les victimes sont touchées dans leur propre chair – en perdant des proches et en comptant des handicapés à vie – et dans leurs biens en perdant maisons, meubles, ateliers, services sociaux,…
Après tant de malheurs générés par les phénomènes de la nature, on ne sait pas encore avec certitude si les pouvoirs publics, les élus, la communauté scientifique et la société tout entière ont fait l’effort nécessaire de dresser le bilan, le vrai, de tous les errements et inconséquences de la gestion du pays en matière d’urbanisme, de moralisation de la vie publique et de l’aménagement du territoire.
Car les répliques sismiques, qui accompagnent sur plusieurs mois la première secousse sismique, sont souvent dépassées en amplitude – et certainement aussi en en longévité – par les répliques sociales et politiques qui se matérialisent par un réveil brutal à un échec patent de la gestion d’un pays et par une défiance envers les structures de l’État chargées de la construction et de l’habitat, défiance d’autant plus justifiée que les enquêtes promises par les pouvoirs publics pour identifier et juger les parties défaillantes (promoteurs immobiliers et agents de l’administration) finissent souvent en queue de poisson et peinent à révéler à l’opinion publique les tenants et les aboutissants d’un drame que l’on voudrait présenter- pour éviter de toucher des nababs et des pontes – comme une fatalité.
En tout cas, l’omerta en la matière ne pourra honorer ni les pouvoirs publics ni les instances élues. Au moins par un sursaut de dignité, l’APN aurait pu exhumer le dossier en demandant une enquête sérieuse au gouvernement ou en constituant sa propre commission d’enquête. La confiance en les élus et en l’action politique c’est aussi cela. Il ne faut surtout pas s’étonner du taux d’abstention aux élections lorsque, dans des circonstances aussi dramatiques, les élus se débinent face à leurs responsabilités.
L’Algérie exposée aux risques sismiques
Concernant la gestion de l’événement lui-même, la seule fatalité que l’on reconnaît à l’événement est sa survenue quasi imprévisible. La communauté scientifique internationale se penche depuis longtemps sur les méthodes de prévision des séismes ; les résultats sont, pour le moment, aléatoires. Mais ce dont sont supposés s’armer les Algériens dans le domaine de la prévention des effets des séismes, c’est surtout ces données scientifiques bien établies qui nous apprennent que le Nord du pays est située sur une ligne de fracture tectonique. Cela aurait pu déclencher des réflexes et des règles de construction bien spécifiques, une politique de l’aménagement du territoire qui aurait pu éviter l’exode rural qui étrangle aujourd’hui nos villes et villages et, enfin, des dispositifs de sauvetage bien inspirées des méthodes de la gestion des risques majeurs et catastrophes naturelles.
Instruit par la débâcle de Boumerdès – relativement compensée par l’élan populaire spontané –, le gouvernement a fait adopter en 2004 une loi, par le biais du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, tendant à réduire au maximum les pertes humaines lors des grandes catastrophes naturelles.
En matière de prévention des risques majeurs, une chose paraît certaine : l’expérience à l’échelle mondiale a montré que ce genre de gestion relève surtout d’une culture, culture qui doit être perceptible aussi bien au niveau de l’administration, des Collectivités locales, des entreprises industrielles, des organisations de la société civile que de la vie domestique et des ménages. Le secteur des finances, concerné à plus d’un titre par les opérations d’assurance matérielle et corporelle, commence à peine à s’intéresser à un grand “gisement’’ d’argent laissé longtemps en friche.
Les bilans des années 2007 et 2008 pour le secteur des assurances en Algérie traduit une certaine avancée dans la prise en charge des risques naturels et industriels, même si l’engouement en la matière est loin d’égaler le niveau connu dans les pays industrialisés surtout pour ce qui est des contrats d’assurances privés et domestiques.
Sur plusieurs fronts de la gestion administrative des risques, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales se trouve impliqué par la prévention et la gestion des interventions et des secours; autant dire qu’il est au cœur d’une problématique qui, dans ses prolongements et ses incidences, touche plusieurs autres départements ministériels, principalement l’Environnement et l’Aménagement du territoire, l’Agriculture, les Travaux publics, la Pêche, la Santé et la Défense nationale. Dans la plupart des schémas d’intervention, le département de l’Intérieur – directement ou à travers ses démembrements au niveau des wilayas, des daïras et des communes – assure la coordination des actions de sauvetage, du rétablissement des équipements et des infrastructures ainsi que l’action de communication.
Pour ces raisons et pour d’autres motifs encore, le processus de décentralisation territoriale et administrative, supposant subséquemment décentralisation et fluidification du processus de prise de décision relative à l’intervention en cas de catastrophe naturelle de l’ampleur de celle du séisme, revêt un caractère d’urgence.
Chlef, Aïn Témouchent, Tipaza, Boumerdès, Beni Maouche, Tamridjt, sont les quelques points du territoire national qui ont connu le drame de séismes plus ou moins puissants depuis l’indépendance du pays.
À la veille de la guerre de Libération l’ex-Orléanville (Chlef) fut soumise à rude épreuve par une tremblement de terre d’une forte intensité qui ravagea particulièrement le centre-ville colonial. En tout cas, les destructions charriées par les secousses telluriques n’ont épargné ni les vies humaines, ni les biens des familles, ni les infrastructures et équipements publics. Parmi les grandes épreuves qu’a eu à vivre la Nation depuis 2002, les inondations de Bab El-Oued et le séisme de Boumerdès semblent être le sommet de la souffrance ayant touché des milliers de foyers. Les victimes sont touchées dans leur propre chair – en perdant des proches et en comptant des handicapés à vie – et dans leurs biens en perdant maisons, meubles, ateliers, services sociaux,…
Après tant de malheurs générés par les phénomènes de la nature, on ne sait pas encore avec certitude si les pouvoirs publics, les élus, la communauté scientifique et la société tout entière ont fait l’effort nécessaire de dresser le bilan, le vrai, de tous les errements et inconséquences de la gestion du pays en matière d’urbanisme, de moralisation de la vie publique et de l’aménagement du territoire.
Car les répliques sismiques, qui accompagnent sur plusieurs mois la première secousse sismique, sont souvent dépassées en amplitude – et certainement aussi en en longévité – par les répliques sociales et politiques qui se matérialisent par un réveil brutal à un échec patent de la gestion d’un pays et par une défiance envers les structures de l’État chargées de la construction et de l’habitat, défiance d’autant plus justifiée que les enquêtes promises par les pouvoirs publics pour identifier et juger les parties défaillantes (promoteurs immobiliers et agents de l’administration) finissent souvent en queue de poisson et peinent à révéler à l’opinion publique les tenants et les aboutissants d’un drame que l’on voudrait présenter- pour éviter de toucher des nababs et des pontes – comme une fatalité.
En tout cas, l’omerta en la matière ne pourra honorer ni les pouvoirs publics ni les instances élues. Au moins par un sursaut de dignité, l’APN aurait pu exhumer le dossier en demandant une enquête sérieuse au gouvernement ou en constituant sa propre commission d’enquête. La confiance en les élus et en l’action politique c’est aussi cela. Il ne faut surtout pas s’étonner du taux d’abstention aux élections lorsque, dans des circonstances aussi dramatiques, les élus se débinent face à leurs responsabilités.
L’Algérie exposée aux risques sismiques
Concernant la gestion de l’événement lui-même, la seule fatalité que l’on reconnaît à l’événement est sa survenue quasi imprévisible. La communauté scientifique internationale se penche depuis longtemps sur les méthodes de prévision des séismes ; les résultats sont, pour le moment, aléatoires. Mais ce dont sont supposés s’armer les Algériens dans le domaine de la prévention des effets des séismes, c’est surtout ces données scientifiques bien établies qui nous apprennent que le Nord du pays est située sur une ligne de fracture tectonique. Cela aurait pu déclencher des réflexes et des règles de construction bien spécifiques, une politique de l’aménagement du territoire qui aurait pu éviter l’exode rural qui étrangle aujourd’hui nos villes et villages et, enfin, des dispositifs de sauvetage bien inspirées des méthodes de la gestion des risques majeurs et catastrophes naturelles.
Instruit par la débâcle de Boumerdès – relativement compensée par l’élan populaire spontané –, le gouvernement a fait adopter en 2004 une loi, par le biais du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, tendant à réduire au maximum les pertes humaines lors des grandes catastrophes naturelles.
En matière de prévention des risques majeurs, une chose paraît certaine : l’expérience à l’échelle mondiale a montré que ce genre de gestion relève surtout d’une culture, culture qui doit être perceptible aussi bien au niveau de l’administration, des Collectivités locales, des entreprises industrielles, des organisations de la société civile que de la vie domestique et des ménages. Le secteur des finances, concerné à plus d’un titre par les opérations d’assurance matérielle et corporelle, commence à peine à s’intéresser à un grand “gisement’’ d’argent laissé longtemps en friche.
Les bilans des années 2007 et 2008 pour le secteur des assurances en Algérie traduit une certaine avancée dans la prise en charge des risques naturels et industriels, même si l’engouement en la matière est loin d’égaler le niveau connu dans les pays industrialisés surtout pour ce qui est des contrats d’assurances privés et domestiques.
Sur plusieurs fronts de la gestion administrative des risques, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales se trouve impliqué par la prévention et la gestion des interventions et des secours; autant dire qu’il est au cœur d’une problématique qui, dans ses prolongements et ses incidences, touche plusieurs autres départements ministériels, principalement l’Environnement et l’Aménagement du territoire, l’Agriculture, les Travaux publics, la Pêche, la Santé et la Défense nationale. Dans la plupart des schémas d’intervention, le département de l’Intérieur – directement ou à travers ses démembrements au niveau des wilayas, des daïras et des communes – assure la coordination des actions de sauvetage, du rétablissement des équipements et des infrastructures ainsi que l’action de communication.
Pour ces raisons et pour d’autres motifs encore, le processus de décentralisation territoriale et administrative, supposant subséquemment décentralisation et fluidification du processus de prise de décision relative à l’intervention en cas de catastrophe naturelle de l’ampleur de celle du séisme, revêt un caractère d’urgence.
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